Envoûté par la troublante Ibis, le Showman s’est engagé à protéger un nouveau-né dont il ignore tout, jusqu’à son identité. En attendant de percer ce mystère, le mercenaire se charge de son éducation... à sa façon.
Mais s’occuper d’un nourrisson n’est pas le seul fardeau qui incombe au Showman : il doit se débarrasser d’une armée de drones à sa solde car sa tête est mise à prix par l’infâme Suprahiérophante. Cette dernière vient d’ailleurs de traitreusement prendre la place de l’Omnimonarque, au siège de son pouvoir, sur la Lune d’or. Mais l’Empire pourra-t-il supporter longtemps le joug de cette monstruosité ?
Le premier tome de Showman Killer nous avait ébloui, la suite achève de nous convaincre ! Certes, l’infatigable Jodorowsky ne fait pas preuve d’une grande originalité en ressassant ses thématiques fétiches, mais parfois, on ne demande pas plus que goûter à nouveau à une recette déjà amplement célébrée.
Showman Killer surfe sur deux mythiques séries de l’univers Jodo : bien sûr, L’Incal et le John Difool de Moebius, mais surtout la série qui mettait en scène un des personnages principaux, La Caste des Métabarons. On retrouve effectivement la même construction : une déesse vient confier au super-guerrier un jeune enfant pour le former et le protéger, alors qu’à l’extérieur, le mal ronge l’Empire et tente de supprimer les deux seuls êtres capables d’inverser l’infernal processus.
On sourit aux excentricités du scénario, tout en se délectant des mêmes superlatifs, Pour illustrer ces multiples débordements, il faut donc tout l’art et la dextérité de Fructus. Cela explose et se transforme à toutes les pages, pour le bonheur du lecteur. Difficile de demander plus concernant cette thématique, mise à part une troisième partie qui viendra conclure le récit. Vu la réussite du duo, il a beaucoup de chances que Jodo planche déjà sur la suite de la série, ou à un nouveau concept... pas trop éloigné des précédents.
(par Charles-Louis Detournay)
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