Trois années se sont écoulées depuis les événements narrés dans les tomes sept et huit. Nous retrouvons Sisco de l’autre côté de la planète, plus précisément en Nouvelle-Calédonie. Loin des services secrets français et des souvenirs douloureux liés à son passé, le Corse mène une vie pépère de garde du corps pour de riches hommes d’affaires.
Pendant ce temps, en Nouvelle-Zélande, deux agents secrets français mènent une mission de sabotage du complexe énergétique américain Hellibarton, pour le compte de leur gouvernement. L’objectif de l’opération est de permettre à un grand groupe français actif dans le pétrole et les hydrocarbures de pénétrer plus facilement le marché néo-zélandais de l’énergie, en profitant du vide laissé par l’entreprise US. Malgré le succès de l’opération, l’un des deux agents est blessé par balle durant leur tentative de fuite.
À l’Élysée, le nouveau Président de la République donne des ordres à ses conseillers pour évacuer au mieux les deux agents de cette opération. Parmi ces conseillers se trouve justement Dupré, l’ex-patron de Sisco au DGSPPR, qui contacte alors son ancien employé afin de lui proposer cette mission, le sachant non loin de la Nouvelle-Zélande. En effet, Sisco ne faisant plus partie de l’agence, celui-ci ne pourra pas être rattaché à la France, au cas où il se ferait prendre.
Refusant dans un premier temps ce job, le Corse change rapidement d’avis lorsqu’il découvre à la télé que son ex-petite amie, Manon Jouvert, s’est faite enlever au Soudan par une milice locale. En effet, depuis les incidents survenus dans le tome 2 et dont elle avait été une victime collatérale, Manon ne supportait plus sa vie en France et auprès de Sisco. Elle avait donc décidé de le quitter pour rejoindre une mission humanitaire (voir Sisco T5). Il accepte finalement la mission de Dupré, en échange de quoi les services secrets français l’aideront à sauver son ex-compagne.
Et c’est reparti pour l’anti-héros créé par Legrain et Benec !
Pour ce nouveau diptyque, les auteurs se sont inspirés de l’affaire du Rainbow Warrior, qui avait défrayé la chronique et entaché le premier mandat présidentiel de François Mitterrand. De nombreux clins d’œil à cette affaire parsèment cet album : la Nouvelle-Zélande comme pays de l’intrigue, le conseiller Lacoste qui peut être vu comme une allusion au patron de la DGSE de l’époque l’amiral Pierre Lacoste ou encore le couple d’espions français. Les amateurs d’Histoire et de complots apprécieront.
Solidement installée dans la collection Troisième Vague des éditions du Lombard, la série Sisco enchaîne les bons albums à un rythme soutenu sans que cela ne nuise à sa qualité. Un petit moment de bonheur et d’action en perspective.
(par Christian MISSIA DIO)
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