L’enquête de Onoda (le thon) et son supérieur Yokoi (le gros à la moumoute) piétine. Où sont passés les membres de la famille Suzushiro ? D’où viennent les colonnes de sel ? Qu’a vu le policier Ichinose avant de disparaître ? Que devient Kento, le jeune étudiant amoureux de Misa, la fille qui s’est faite violer ? Autant de nœuds impossibles à défaire, à rendre fou n’importe quel enquêteur déjà bien assommé par la chaleur suffocante s’abattant sur cette ville aux habitants... bizarres. Mais apparemment, ce ne sont pas eux qu’il faut craindre le plus.
Atsushi Kaneko réussit encore une fois son pari de renouveler sa série en nous embarquant dans une direction inattendue, et s’amusant au passage à brasser un grand nombre de genres : l’enquête policière, la chronique malsaine à la David Lynch, la traque de psychopathes, et désormais l’irruption du fantastique, dans une communauté qui n’en demandait pas tant, déjà bien embêtée par un festival de canulars de mauvais goûts au premier abord perpétrés par des écoliers trop propres et adorables pour n’avoir rien à cacher.
L’inattendu comme maître-mot, menaçant de nous entraîner entre second degré et véritable angoisse, avec la force d’un ustensile qui plonge toujours dans le plus crade des profondeurs de l’âme humaine, et toujours un sens de la narration et du découpage à tomber, voilà les ingrédients implacables d’une série confirmant son statut de chef d’œuvre.
(par Thomas Berthelon)
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