40 ans après Abensberg, bataille décisive de la campagne d’Autriche (1809), le vétéran Marcel Godart revient sur les lieux de ses faits d’armes pour conclure une intrigue née au lendemain de l’affrontement. Blessé, il avait été conduit au dispensaire où il retrouva la fille d’un défunt ami, courtisée par des chirurgiens du service médical aux armées. Marcel y est témoin d’une romance qui s’achève dans le sang...
La différence graphique entre les personnages de Merlot et Delaunay est trop subtile pour ne pas induire en erreur le lecteur. C’est dommage car, par ailleurs, le serbe Alexis Alexander ne ménage pas ses efforts pour transcrire avec réalisme scènes de batailles, opérations chirurgicales ou scènes plus intimistes.
1809 – Voir Vienne ou mourir !, c’est aussi l’histoire d’une vengeance réalisée 40 ans après. En utilisant le flashback dans ce troisième opus, Michel Dufranne dévoile que son narrateur, Marcel Godart, dit "le Belge", survivra aux différentes batailles menées par Napoléon. Il n’en fait pas pour autant un super-héros invincible. C’est d’ailleurs une sérieuse blessure récoltée à la bataille d’Abensberg [1], où Godart voit mourir son compagnon "J’y étais", qui nous mène au cœur du dispensaire médical, lieu de l’intrigue principale de cet album.
Les personnages mis en place au premier tome disparaissent les uns après les autres, la violence des batailles le justifiant. "Ce sont de simples hommes face à leur destin, avec leurs opinions, leur façon de penser, leur courage et leur lâcheté, des hommes qui luttent dans la boue et le sang" écrivait Michel Dufranne au lancement de la série. C’est donc à eux que le scénariste s’attache et à leurs conditions de vie, plus qu’aux grandes manœuvres stratégiques de Napoléon et de ses maréchaux.
Loin des clichés, Souvenirs de la Grande Armée offre une approche originale et bien documentée sur l’époque napoléonienne.
(par Laurent Boileau)
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Lire la chronique du tome 1 et du tome 2
Lire une interview de Michel Dufranne : "L’adaptation d’un roman en BD est une question de choix, d’évidence et d’équilibre" (Juillet 2008)
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[1] Sans déclaration de guerre, l’Autriche, ennemie de la France depuis 1792, envahit la Bavière, soumise à Napoléon, en avril 1809. Réagissant avec célérité, l’Empereur marcha vers l’Allemagne pour y soutenir les corps déjà présents de Masséna et Davout. À Abensberg (20 avril 1809), Landshut (21 avril) et Eckmühl (22 avril), Napoléon repoussa les forces autrichiennes et libéra le territoire bavarois. S’étant ouvert la route de Vienne, l’Empereur y fit son entrée le 13 mai 1809.
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