Le modèle économique de la franchise inspirée par l’univers des comics tourne plus que jamais à plein régime à Hollywood. Les géants du divertissement américain, Marvel/Disney et DC/Warner ferraillent dur et se lancent, au travers de leurs filiales audio-visuelles, dans des plans de haute stratégie pour occuper les écrans avec leurs personnages en costumes bariolés. Une quarantaine de projets sont en production et déjà inscrits au programme des années à venir. Préparez le pop-corn et les cotillons.
Déjà Kevin Feige, président de Marvel Studios, a évoqué un programme de production établi jusqu’en 2028 ! Pour y faire face, le patron de la Warner, Kevin Tsujihara a annoncé de son côté pas moins de dix projets inspirés des publications de DC Entertainment. Attention les mirettes !
Cette guéguerre économique bien plus que créative est avant tout une gigantesque machine à consolider des licences hautement lucratives afin d’inonder le marché de toute une galerie de produits dérivés, voit Marvel/Disney annoncer en grande pompe le retour de Spider-Man dans son giron, pour ce que Kevin Feige qualifie de "phase 3" dans la stratégie globale du groupe.
Ainsi après des mois de négociations serrées, Sony Entertainment Pictures, qui détient la licence de l’homme-araignée, a signé un accord avec Marvel Studios, pour que ce dernier puisse intégrer le super-héros dans ses futures productions : le fameux Marvel Cinematographic Universe. Un marché donnant-donnant, puisque pour l’instant le personnage de Spider-Man appartient toujours à Sony, qui garde les droits d’exploitations ciné. En échange, la firme japonaise pourra compter sur de futurs films avec le tisseur de toile où elle se verra accompagnée de personnages appartenant à l’univers Marvel, films qui seraient même coproduits par Kevin Feige. Bien sûr, Sony aura le dernier mot sur les choix créatifs concernant le personnage dans cette affaire, et va aussi travailler pour intégrer Peter Parker à la continuité de Marvel Studios .
Car si Sony Pictures va à nouveau sortir une nouvelle série de films avec Spider-Man qui repart de zéro en juillet 2017-en virant certainement l’acteur principal de la dernière et controversée version ciné en date, Andrew Garfield- le studio a très sérieusement négocié avec Marvel:Disney pour que l’homme-araignée puisse faire des apparitions ponctuelles dans les prochains films produits par Marvel Studios, certainement dans des épisodes de la série de films d’Avengers.
Le géant Marvel, que sa position de leader du marché de films à capes et super slips conforte, aimerait voir revenir sous son aile les univers dont il avait vendu la licence en 1996, dans sa période de vaches maigres, conforté par les fans fidèles qui hurlent à l’imposture à chaque fois que Sony et la Fox annoncent un nouveau projet X-Men ou Fantastic Four pas toujours très représentatifs.
L’ex vice-présidente de Sony Pictures, Amy Pascal, qui supervise la licence Spider-Man depuis 2002, rétrogradée récemment à la tête du simple département de production de l’entreprise japonaise pour une curieuse affaire de mails racistes, mais gardée quand même dans le groupe pour avoir plus de poids dans les négociations entre Sony et Marvel, a dévoilé qu’un film en particulier, Captain America Civil War, prévu pour mai 2016 et inspiré d’une série de comics dans lesquels Spider-Man joue un rôle déterminant, serait l’objectif majeur des arrangements entre les deux géants du divertissement. En conséquence, pour faire de la place au Tisseur, le planning de la Phase 3 de Marvel Studios se trouve quelque peu chamboulé.
Toutes ces histoires de négociations finissent par faire sérieusement mal à la tête, non ? À côté, la capacité de s’y retrouver dans la continuité des personnages Marvel ou DC devient de la roupie de sansonnet...
(par Pascal AGGABI)
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