Frédéric Niffle avait promis aux lecteurs de Spirou un florilège de cadeaux et de hors-séries. Promesse tenue, car la surprise est au rendez-vous (presque) chaque semaine : des fiches de ses personnages favoris, des magazines au contenu et à l’intérêt variables, de magnifiques mini-récits, etc.
Étonnamment, c’est d’ailleurs Lewis Trondheim qui signa le grand retour de ces petits albums. De temps en temps, il refait un crochet par le magazine pour un thème qui le tente, ou pour signer le scénario d’une courte histoire. Mais voilà que Niffle le harcèle pour produire un hors-série complet [1]. La négociation a sans doute dû comprendre une carte blanche sur le thème, et le papa de Lapinot l’a pris au mot : ce sera RhaAâ, le journal des morts-vivants !
Côté des 31 auteurs participants et "encore vivants (pour l’instant)", que du beau linge, ou plutôt des haillons repoussants plein de vermines : Stan & Vince, Morgan Navarro, Libon, Tofépi, Monsieur Vandermeulen (!), Pascal Girard, Capucine, Sébastien Lumineau, Jean Bourguignon, Obi, Ohm, Marie de Monti, Loran, Jampur Fraize, Killoffer, AK, Ale, Gobi, Anouk Ricard, Allan Barten, Boulet, Lefred-Thouron, Matt Konture, Chrisostome, José Parrondo, Olivier Texier, Guy Delisle, Bouzard et Blanquet. Une belle association de morts de rire !
Comme les balles [2], l’humour rebondit dans tous les sens, et à tous les niveaux : grinçant, second degré, dérision, premier degré, lourdeur incommensurable, etc. Cet assemblage hétéroclite permet de retrouver ses auteurs préférés dans un exercice qui ne leur ressemble guère, et entourés d’autres compères sans doute moins connus, mais dont on se plaît à déguster l’esprit toxique.
Est-ce par un curieux hasard que cet HS est aussi délicieusement corrosif qu’irrésistiblement attirant ? Comme Midas, est-ce que tout se que touche Lewis se transforme en or ? En tout cas, ce magazine plaira sans doute plus aux jeunes qui se marrent devant Titeuf, qu’auprès de la vieille génération, trouvant sans doute l’humour d’un niveau raz-de-terre, même labourant !
Mais, c’est bien là d’où sortent les morts-vivants !
(par Charles-Louis Detournay)
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