On connaît Roland Topor (1938-1997) : illustrateur, dessinateur, peintre, écrivain, poète, metteur en scène, chansonnier, acteur, homme de TV, cinéaste... Mais auteur de bande dessinée ? On connaissait ses contributions à Hara Kiri dès les débuts de la publication du journal. Mais il restait essentiellement dans le registre du dessin d’humour, même si ses amis Fred et Wolinski passaient allègrement d’un genre à l’autre. On connaissait aussi son cousinage avec Alejandro Jodorowsky, avec lequel il fonde le mouvement Panique en compagnie d’Arrabal. Mais de la BD ?
Eh bien, au gré de ses collaborations avec Hara Kiri, Charlie Mensuel, Le Petit Psikopat illustré ou Strips, il en a commise quelques-unes, avec du texte sous l’image le plus souvent, pour rester dans le droit fil du dessin d’humour légendé, ou par nostalgie de ses illustrés d’avant-guerre. Cela donne des pièces surréalistes en noir et blanc aux textes percutants et poétiques, rarement des séquences narratives, à l’exception d’Erik, suite de dessins muets qui tient du storyboard de dessin animé, voire composées d’une typographie seule (la typographie est elle-aussi un dessin...)
En dépit d’une glose justificative alambiquée de Christian Rosset en postface, on se dit que le terme "bande dessinée" recouvre en cette circonstance un peu de tout et n’importe. Mais quelle importance finalement ?
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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