Dans un monde d’animaux anthropomorphiques aux comportements on ne peut plus humains, Thibaud, un canard maigrelet, rêve d’un super-héros de rouge et de noir vêtu qui sauve une pauvre prostituée... pour ensuite la battre sauvagement. Mais un rêve n’a jamais fait de mal à personne. Et quand l’un des employés de son petit journal people en ligne mentionne un meurtre qui rappelle son rêve, il n’y fait même pas attention. D’autres événements vont cependant le pousser à s’interroger sur la réalité de Super Coin Coin, le personnage de ses songes.
Vincent Rioult a réussi à fusionner deux univers a priori complètement distincts : la chronique urbaine réaliste européenne, et le fantastique à l’américaine (on ne peut pas s’empêcher de voir du Frank Miller dans les passages les plus noirs). Et tout ça en utilisant les gentils petits animaux anthropomorphes peu habitués à cette histoire de sang et de cauchemars.
Son dessin est tout aussi hybride : une narration très régulière fait parfois place à une page sans cases ou à une utilisation très efficace de grandes cases. Son trait met à contribution les ombres inquiétantes et les juxtapositions d’ambiances variées pour rendre ce mélange de monde réel et d’éléments fantastiques introduits petit à petit.
Super Coin Coin est une des meilleures surprises de ce début d’année. Gageons que le deuxième album prévu pour juin ne déméritera pas.
(par François Peneaud)
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