Dans le tome 2, la fratrie, se sentant menacée par l’intervention des services sociaux, s’était enfuie. En parallèle, leurs agissements en tant que super héros avaient attiré l’attention de la police. Devenus des fugitifs, ils doivent échapper à leurs poursuivants. Mais Matt ne semble pas vouloir se résoudre à quitter Jeanne, sa camarade de classe dont il est tombé amoureux.
De son côté, si l’inspecteur Lesec est d’abord chargé de l’affaire, il se voit très vite supplanté par l’arrivée de nouveaux agents qui prennent la relève et semblent bien déterminés à attraper leurs cibles. Devenant les véritables antagonistes de l’histoire, ces "hommes en noir" ne révèlent ni leur identité, ni le nom de l’organisme pour lequel ils travaillent, ce qui, en plus de leur attitude, les rend particulièrement menaçants. Cette situation ne plait pas à l’inspecteur qui prend l’initiative de contacter les fuyards afin de les aider.
L’humour est moins présent pour laisser place à une tension dramatique palpable. Elle est appuyée par le contexte du récit, la période de Noël qui accentue la misère et la détresse des enfants qui se retrouvent totalement démunis et seuls tandis que d’autres enfants jouissent de la fête. Malgré tout, nos trois héros ne baissent pas les bras, les liens qui les unissent leur donnant la force de surmonter les obstacles. L’amitié et quelques rencontres insolites leur apporteront également le soutien nécessaire.
Contrairement aux deux premiers tomes, presque aucune nouvelle information n’est donnée sur le passé des enfants, mis à part un très rapide flash-back excluant la présence des parents.
Le dessin de Dawid est toujours aussi efficace. Certaines couleurs froides retranscrivent le sentiment d’oppression et de solitude que peuvent ressentir les enfants face à leur condition. Elles s’opposent à la chaleur qui se dégage des moments de fête vécus en famille. Chose amusante, on remarque quelques références à d’autres titres des Éditions de la Gouttière, notamment avec la peluche offerte à Benji qui est à l’effigie de Croquette, le héro de Trappeur de Rien, ou le poster de La Pension Moreau qui orne l’un des murs de la chambre de Jeanne.
Le tome s’achève sur un cliffhanger qui nous rend impatient de connaître la suite. Une très jolie série.
(par Tahani Biernat)
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