Comme tant d’autres héros avant lui, Cody Bridges est passé par la case "expérience qui tourne mal" pour devenir superhéros. Dans son cas, la source des pouvoirs réside dans la bio-énergie : en gros il absorbe et peut utiliser l’énergie que les gens lui fournissent.
Pour agir en tant que superhéros, son père, magnat des médias, monte autour de lui un empire commercial et publicitaire fondé sur système de dons d’énergie. Ceux-ci effectués à la sortie de spectacles qu’assure Superstar, dans les points de ventes de produits dérivés ou motivés par les retransmissions en direct des exploits de Cody.
Kurt Busiek pose avec Superstar un concept de superhéros décapant qui en réévalue certains topoï, comme la frontière entre actes publics et identité réelle, ou encore les relations que le héros construit avec ses proches, sa famille, sa petite amie ou ses admiratrices.
Le cœur du propos concerne dès lors naturellement le rapport du héros à son image, à l’usage qui peut en être faite par d’autres. Pris dans le star système, Cody doit s’y plier s’il veut sauver des vies. Ce faisant, il éprouve cependant le sentiment de pervertir son action, d’en perdre le sens. Les péripéties racontées n’ont d’autres visées que de placer le héros face à ce dilemme, d’alimenter cette réflexion autour du superhéros.
Stuart Immonen, qui avait déjà travaillé avec Kurt Busiek notamment sur Superman : Secret Identity, offre un dessin comme lissé, qui semble faire ressortir l’aspect "papier glacé", factice des personnages, jusqu’aux moments d’action, eux résolument nerveux.
L’édition propose en bonus une sorte de genèse du projet, de ses tentatives de publication, ainsi que des croquis du héros et des différents antagonistes, par les différents dessinateurs sollicités par Kurt Busiek avant que Stuart Immonen ne le concrétise. On y découvre ainsi les version de Superstar selon Paul Ryan et Alan Davis.
(par Aurélien Pigeat)
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