BD d’Asie

Sweet Desire - Par Eternal-S - Kazé - Pour public averti

Par Aurélien Pigeat le 2 septembre 2013                      Lien  
Boy's Love - manga narrant la romance entre deux hommes - {Sweet Desire} possède la particularité d'être l’œuvre d'une jeune auteure française. Une initiative intéressante qui mérite que l'on se penche dessus.

Après plusieurs années passées en France, Kohaku rentre au Japon où il avait vécu une année étant petit. Il retrouve Masami, ami d’enfance qui ne l’a pas oublié et pour qui il avait été l’origine de premiers émois amoureux. Malgré la présence d’Akemi, petite amie de Kohaku, et celle de Sen, un collègue secrètement épris de lui, Masami tentera de conquérir le cœur de Kohaku.

Sweet Desire reprend les codes des manga yaoi - autre désignation du genre du Boy’s Love - en donnant à Kohaku le rôle du uke - de la proie - et à Masami celle du seme - du chasseur. Cette recette, appliquée avec rigueur et précision, est compliquée par les obstacles posés sur le chemin de la conquête : petite amie, rival, hétérosexualité initiale de l’un des héros et crainte d’une homosexualité sinon refoulée du moins tenue à distance.

À partir du motif initial de l’amour d’enfance, la construction narrative s’avère précise, par étapes successives clairement échelonnées montrant l’éveil progressif de Kohaku à de nouveaux désirs. De telle sorte que l’on a parfois le sentiment qu’il y a là un soin didactique qui vise autant le lecteur que le personnage auquel il est appelé à s’identifier.

Sweet Desire - Par Eternal-S - Kazé - Pour public averti
D’abord une histoire d’amour d’enfance, comme dans bien des romances manga
Sweet Desire © Eternal-S/Kazé

On notera d’ailleurs que si Sweet Desire est l’œuvre d’Eternal-S, jeune dessinatrice dont c’est la première œuvre publiée, mais déjà connue dans les milieux amateurs pour des travaux d’illustration, elle a bénéficié tout au long de l’élaboration du manga du soutien et des conseils de son éditrice, créditée sous le pseudonyme de "Lou", à la manière des tanto japonais, ces éditeurs au plus près de la production des mangakas.

Comme attendu dans ce type de récit, le dernier chapitre suit le dénouement de la romance proprement dite et propose davantage une détente sexuelle, un accomplissement charnel. Celle-ci justifie le catégorisation du titre qui s’adresse à un public averti. Ce chapitre dit "H", avec scène explicites, concrétise physiquement les amours de Kohaku et Masami.

Passage à l’acte dans le dernier Chapitre, intitulé "Sweet Love"
Sweet Desire © Eternal-S/Kazé

Si Sweet Desire semble concerner un marché a priori "niche", en outre marqué par des codes qu’il semble davantage exploiter que renouveler, il constitue un exemple étonnant de la manière dont notre bande dessinée actuelle s’imprègne de l’influence manga, en récupère les lexiques graphique et narratif. D’autant qu’en retour, même s’il semble d’abord classique, un tel récit se dote d’une portée nouvelle du fait du contexte sociétal français.

Composé en plein débat autour la loi sur le mariage pour tous, Sweet Desire propose un héros qui transite entre France et Japon, entre hétérosexualité et homosexualité. Ce n’est pas anodin et résonne nécessairement de manière particulière.

Si suite il peut y avoir à cette romance - sous forme de spin-off peut-être comme nous l’a confié l’auteure - il serait amusant de découvrir le couple constitué ayant officialisé leur relation en France !

Retrouvailles entre Kohaku et Masami, sous l’oeil étonné d’Akemi
Sweet Desire © Eternal-S/Kazé

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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