Arnaud Malherbe quitte le journalisme pour se consacrer à l’écriture de scénarios pour le cinéma, la télévision et la bande dessinée. A la recherche d’un dessinateur pour illustrer ses récits, il rencontre Vincent Perriot à Angoulême qui, après avoir participé au site internet coconino-world.com, se lie d’amitié avec Guillaume Trouillard, le fondateur des éditions de la Cerise, où il publie Entre Deux.
Entre le jeune dessinateur, dont le talent précoce est immédiatement reconnu par les professionnels [1] et le scénariste débordant de projets, se noue une amitié qui se concrétise par la publication en juin dernier le premier volet de Taïga Rouge, une œuvre forte et étonnamment mature, qui a rejoint la prestigieuse collection Aire Libre des éditions Dupuis.
Transbaïkalie, hiver 1920. Ferdinand Ossendowski s’enfuit de Saint-Petersbourg. Le commissaire du peuple ne le trouvait pas assez bolchévique. Il traverse la Sibérie et les steppes mongoles, apprenant à survivre dans un univers hostile. Les loups, la faim et le froid ne sont pas les principales difficultés de cette errance forcée pour ce citadin, ancien étudiant à la faculté de médecine. Il rencontre Diam Gourdou, un Soyote-mongol, qui devient rapidement son ami, et qui le prend sous sa protection. Dans un pays où les hommes sont plus dangereux que les loups, en ces temps de guerre civile, cet allié lui est précieux.
Le directeur de la collection Aire Libre, José-Louis Bocquet, a confié ses impressions concernant ce livre à notre partenaire France 5 : « C’était un scénario extrêmement bien écrit, qui m’a immédiatement emballé. Arnaud Malherbe est tombé sur Vincent Perriot à Angoulême. Ils ont fait quelques planches d’essai. Pas mal d’éditeurs étaient sur le coup, et je sentais que si je les laissais partir, j’aurais été le roi des crétins. C’est un scénario d’aventure, épique, charpenté à la Pratt illustré par un dessin trendy, proche de la nouvelle BD. »
En réalité, Perriot est d’une génération qui avait en ligne de mire celles des Blutch, Blain et Sfar qui triomphèrent à la fin des années 1990. « C’est un dessinateur qui a envie de la narration et du récit. Il n’a pas peur que sa BD soit commerciale, mais son objectif n’est absolument pas de plaire à tout prix » témoigne son scénariste.
Le souffle de l’aventure passe incontestablement dans cet album dont le deuxième tome est attendu avec impatience.
Ils reçoivent le "Prix Jeune Talent de la BD 2009" parrainé par les magasins Virgin Megastore, Le Figaro Magazine et dDB.
(par Nicolas Anspach)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Lien vers le blog de Vincent Perriot
Lire un extrait de Taïga Rouge
[1] Il a été lauréat du Concours Jeunes Talents du Festival international de la BD en 2005.