L’héroïne principale est Florence Parisot, ancienne patronne des patrons, chef du MEDEF. L’album s’ouvre sur le naufrage du yacht de Bernard Arnault dans lequel quelques grands patrons du CAC 40 s’étaient réunis pour décider de l’avenir économique de la France, et surtout de leurs petits intérêts. Car, suite à un bug dans l’application de son smartphone, Olivier Dassault a fait une erreur de manip de son tout dernier drone conçu par la société du milliardaire et a tout simplement coulé l’esquif du président de LVMH.
Toute cette bande de nantis échoit sur une île. Malte, sans doute, où leur copine l’Opus Dei règne en maître ? Hénon : dans une île grecque truffée de gauchistes altermondialistes écumants...
Recueil d’histoires parues dans Fluide Glacial, ce nouvel album d’Isa Puddingham Palace, La Vie sentimentale de Florence P., Le Fantôme du Commandant Cousteau...) s’avère une auteure de grand talent, son graphisme cousinant avec ceux de Frank Margerin et de René Pétillon. Les caricatures sont justes, les situations inventives, les psychologies bien typées.
On a adoré son Arnaud Lagardère qui twitte ses frasques conjugales lors d’une réunion ultra-secrète du groupe de Bilderberg ou encore la séquence où Serge Dassault file des taloches à répétition à son fils Olivier. Mais Isa n’a pas encore trouvé le truc pour s’extirper d’une actualité trop chaude afin d’en tirer des principes universels. Parisot, Sellières, Margerie, DSK... naguère figures du capitalisme français, depuis rangées des voitures, ne représentent plus grand chose pour le lecteur d’aujourd’hui.
Pertinentes lors de leur parution dans Fluide, certaines vannes sont un peu cryptiques aujourd’hui, et pas assez circonstancielles pour constituer une chronique historique de référence. Mais il n’empêche que le talent d’Isa éclate à chaque page. La relève du dessin d’humour français est là, n’en doutons pas !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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