Des stars, de véritables stars. La télé les suit partout : chez eux bien sûr - nul n’ignore rien de leurs adorables enfants, Zoe et Josiah - mais aussi et surtout en mission. Avec leur propre show, le couple se donne en spectacle en train de trucider damnés et abominations.
Mais ce soir la représentation tourne court : Evelyn et Rayleigh se font surprendre et leur mort, retransmise en direct, glace le sang des habitants de King’s Bluff. Témoins impuissants figés devant l’écran de télévision, Zoe et Josiah se retrouvent en danger car c’est après l’ensemble de la famille Latimer qu’une terrible menace en a désormais. La nuit va être longue pour nos deux adolescents.
Au menu donc, un comics bourré d’action faisant la part belle au paranormal, avec le louable effort de sortir des sentiers battus en matière de créatures surnaturelles. Vampires et loup-garous remisés au placard, on a ici affaire aux "bakaaks" et aux "chenoos" issus de mythologies de différentes tribus indiennes, aux "ereks" propres au folklore philippin ou encore aux "wargs" empruntés aux mythes scandinaves.
Mais malgré cela, le comics ne fonctionne malheureusement pas, la faute principalement à un découpage maladroit qui perd trop souvent le lecteur. Qu’il s’agisse du passage d’un lieu à un autre, d’une époque à une autre, ou même de l’enchainement au sein d’une même action, ça saccade, ça soubresaute et ça manque tant de fluidité qu’on s’y perd. Faisant de la lisibilité et de la compréhension les grandes perdantes de l’histoire.
Difficile dès lors d’accrocher au récit. Et malgré le dynamisme indéniable de l’action, cette relative confusion suscite plutôt de l’ennui chez le lecteur. C’est que les personnages n’offrent pas grand choses non plus, prisonniers qu’ils sont d’archétypes usés qu’on ne cherche en rien à revisiter ou à travailler.
Si l’on reconnaît bien volontiers que l’ambition du titre semble avant tout de fournir un pur divertissement un peu à l’ancienne, celui-ci manque quand même en partie son but, précisément sur ce terrain-là, en compliquant inutilement la narration d’une aventure qui n’avait pas besoin de cela.
(par Aurélien Pigeat)
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