The Shaolin Cowboy - Par Geof Darrow - Glénat Comics

Est-ce vraiment la peine de présenter le scénario de ce comics qui pourrait tenir sans grande difficulté sur un timbre poste ? La question se pose : une pseudo ambiance de far west, un vieux moine shaolin grassouillet et borgne, et des zombies. Beaucoup de zombies !

Difficile journée qui s’annonce pour le Shaolin Cowboy qui se réveille dans le désert entouré d’une armée de cadavres putréfiés animés ne rêvant que d’une chose, si tant est que la chose soit possible, le boulotter. Prenant ses jambes à son cou, en n’omettant pas de récupérer au passage son compagnon de voyage des plus original, un long bambou dont les extrémités sont ornées de tronçonneuses, notre improbable héros fait volte-face afin de venir en aide à un groupe de jeunes peu amicaux.

Seul face à la meute de morts-vivants, s’ensuit un combat acharné où le vieillard nous fait une démonstration incroyable de son kung-fu afin de trucider, décapiter, éviscérer, égorger, tabasser et démembrer l’intégralité de la meute. Une scène de massacre qui s’étale sur plus de 140 pages décortiquant les moindres gestes du bonhomme et sans jamais s’inquiéter d’intégrer au sein de l’œuvre la moindre bulle de texte ! Autant dire que l’ouvrage se "lit" très vite.

Brandissant une arme peu conventionnelle...

© Glénat Comics

... le massacre peut commencer !

© Glénat Comics

Graphiquement irréprochable, les fans de Geof Darrow en prendront plein les mirettes. Le dessinateur fait preuve d’un sens du mouvement hyper dynamique et c’est un vrai régal de voir le personnage principal bondir dans tous les sens pour se frayer avec violence un passage à travers la horde de morts-vivants affamée, tout en détaillant le moindre de ses mouvements. Et c’est là que le bât blesse, car ça en devient rapidement excessif.

En effet, sur des dizaines et des dizaines de pages, les planches se répètent quasiment à l’identique, la seule variation observable se situant dans la chorégraphie du combat et la manière très inspirée d’exécuter les monstres. Sans le moindre dialogue, on en vient rapidement à tourner les pages machinalement pendant une dizaine de minutes, temps qu’il faut pour boucler la lecture du comics et parvenir jusqu’à sa conclusion qui nous éclaire sur les intentions du scénariste qui nous pond contre toute attente la chute dune blague morbide et terriblement cynique.

The Shaolin Cowboy est une œuvre véritablement singulière qui nous laisse songeur quant aux intentions recherchées de son auteur, même après être parvenu à l’issue de l’interview de Geof Darrow par le responsable des publications Glénat Comics, Olivier Jalabert, qui accompagne l’album.

Une manière quelque peu inédite pour dézinguer les putrides.

© Glénat Comics