Yann est un scénariste chevronné qui connaît ses classiques, en particulier Thorgal puisque sa "jeunesse" doit suivre les méandres tortueux des récits originaux de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski.
Documenté, le scénariste multiplie les références à l’Olympe scandinave et l’on retrouve ici Odin, Frigg, Loki et les Walkyries dans une version qui rivalise d’ingéniosité avec les variations hollywoodiennes. Le dessinateur russe Roman Surzhenko, quant à lui, marche parfaitement dans les pas de Rosinski : le mimétisme est confondant, en particulier dans les paysages de neige qu’il transcrit avec un ressenti évident.
Trois baleines se trouvent coincées dans la baie bordant le village où vivent Thorgal et Aaricia adolescents. Ce sont en réalité les trois sœurs Minkelsönn que Frigg, l’épouse d’Odin, a rendues prisonnières de ces corps de cétacé par un cruel sortilège. Elle sont convoitées par une population affamée car le ravitaillement n’arrive pas, les bateaux de la tribu restant bloqués au large par l’hiver. Thorgal, jeune scalde de moins en moins ingénu, est le seul à comprendre la voix des baleines. Bientôt une mission va lui être assignée...
Extrêmement bien raconté, ce récit ne manque ni de rebondissements, ni de surprises. On peut juste lui reprocher un recours parfois artificiel à l’abondante mythologie scandinave qui, si elle est trop évidemment amenée, peut passer pour une solution de facilité, travers qui plombe la plupart des comic-books qui ressortent du genre.
On reste cependant séduits par ce prolongement de l’univers de Thorgal grâce auquel l’aventure continue avec un rythme soutenu de plusieurs albums par an.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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