Soldate de première classe dans l’armée américaine fraîchement rapatriée au pays, Mallory Grennan en a gros sur la patate. L’opinion publique est bouleversée suite aux révélations des crimes de guerre perpétrés au sein de la prison d’Abou Ghraib en Irak : tortures de prisonniers, viols, exécutions, ...
Ayant échappé de justesse à la cour martiale, son visage n’étant pas identifiable sur les photos accusatrices, Mallory tente tant bien que mal de se rabibocher avec ce qui constituait autrefois son existence, luttant contre les souvenirs de ses propres actes et un sentiment de honte et de culpabilité, la jeune femme s’étant alors montrée particulièrement efficace lorsqu’il s’agissait d’extraire des secrets et de déshumaniser les détenus...
Mais ce passé sordide aura tôt fait de la rattraper lorsqu’un mystérieux expéditeur se décide à la harceler en distillant ça et là des lettres anonymes ne portant qu’un message : une empreinte de pouce.
Dans cette adaptation s’accordant quelques libertés au niveau de l’intrigue et de la caractérisation de certains personnages comme en témoigne la lecture d’un extrait du récit de Joe Hill publié en fin d’album, Jason Ciaramella nous invite à naviguer entre un passé tourmenté en temps de guerre qui nous livre son lot d’atrocités et un présent plombé par une ambiance dépressive et de paranoïa.
Violent et perturbant tant dans les démonstrations graphiques de Vic Malhotra que dans des dialogues ne nous épargnant pas un langage peu châtié, Thumbprint réussit à capter l’attention du lecteur en s’attardant sur des événements que l’on préférerait sûrement occulter. Même si l’on regrette un certain manque d’approfondissement sur quelques points de l’histoire, notamment l’état de choc post-traumatique de l’héroïne, et sa réflexion vis à vis d’un père décédé, ancien médecin et héros de guerre durant le conflit du Vietnam.
Une lecture intéressante, peut-être trop brève et qui ne va pas suffisamment au fond des choses, sans qu’on ne sache si ce dernier point est imputable au scénariste du comics ou à l’auteur du matériel d’origine. Seule la lecture de la nouvelle du fils de Stephen King pourra nous renseigner...
(par Marco ZANINI)
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