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Tintin scintille à nouveau à Bruxelles

Par Nicolas Anspach le 1er octobre 2009                      Lien  
Triple événement à Bruxelles mardi dernier : On célébrait à la Fondation Raymond Leblanc le retour de l’enseigne mythique de Tintin et Milou qui vient d’être restaurée. Mais aussi le lancement d’une exposition « Bruxelles dans la BD » et la proclamation des troisième Prix de la Fondation récompensant des auteurs en herbe.

Les éditions du Lombard et la Fondation Raymond Leblanc fêtaient mardi dernier le retour de l’enseigne Tintin sur le toit de l’immeuble de l’Avenue Paul-Henri Spaak. Celle-ci a été remise à neuf grâce au soutien financier de la Région Bruxelles-Capitale et la commune de Saint-Gilles. L’enseigne emblématique, mesurant un peu plus de cinq mètres de large sur 6 mètres de haut, a retrouvé son charme d’antan : l’effigie de Tintin & Milou tourne à nouveau sur elle-même et illumine le ciel bruxellois grâce ses cordons de néon blanc d’une longueur totale de 85 mètres !

Tintin scintille à nouveau à Bruxelles
Sur le toit du Lombard, on peut apercevoir les néons qui courent sur l’enseigne Tintin pour la faire scintiller.
© JJ SEROL 2009

Raymond Leblanc, le Fondateur des éditions du Lombard et du journal de Tintin, expliquait à Didier Pasamonik, dans une interview publiée dans nos pages le contexte de création de cette enseigne mythique, agrémentée d’une belle anecdote : « Un jour, c’était en 1958, l’année de l’Exposition universelle en Belgique, on décide d’installer un grand Tintin au dessus de l’immeuble avenue Paul-Henri Spaak. On fait venir des ingénieurs allemands qui avaient installé l’enseigne Mercédès qui orne les usines de Stuttgart, et on construit l’enseigne que vous connaissez. Quand elle a été installée, j’ai voulu voir l’impression qu’elle donnait quand on sortait du tunnel avec le tram venant de la ville. Comme par hasard, sur la banquette en face de moi, il y avait un petit garçon de sept-huit ans, accompagné de sa maman. Le tram s’était arrêté et, à ce moment, le petit garçon s’est écrié : « Maman ! Regarde sur le toit : Spirou ! » ».

Hélas, l’enseigne a subi l’usure du temps, et ne tournait plus depuis des années. Un lifting s’imposait !

Après avoir inauguré la peau neuve de l’enseigne, aujourd’hui soulignée par le logo des éditions du Lopbard, les invités ont été conviés à descendre au deuxième étage du Building Tintin. La Fondation Raymond Leblanc et les éditions du Lombard fêtaient deux autres évènements : la remise des troisième prix de la Fondation Raymond Leblanc et l’inauguration d’une exposition consacrée aux apparitions de la ville de Bruxelles dans la bande dessinée.

Emir Kir, Charles Picqué, Claude de Saint-Vincent, Françoise Dupuis, André Querton (administrateur de Média-Participations), Martine Wille (Bourgmestre faisant fonction Saint-Gilles), Patrick Debouverie (Echevin du Développement Economique et du Tourisme de Saint-Gilles), Gaëtan Van Goidsenhoven (Bourgmestre d’Anderlecht), Tibet, Vincent Montagne, François Pernot, Paulette Smets et André-Paul Duchâteau.
(c) J.J. Sorel 2009

Vincent Montagne, le président de la holding Media-Participations avait fait le déplacement de Paris pour recevoir les personnalités politiques qui ont soutenu la restauration de l’enseigne « Tintin et Milou », mais aussi les prix de la fondation qui portent le nom du fondateur du Lombard. L’homme d’affaires n’a pas manqué de les remercier. Il a également rendu hommage, sur le sol bruxellois, au Baron Jacques Jonet [1] et a rappelé avec fierté le fort ancrage bruxellois de son groupe. En effet, la holding a, depuis le milieu des années 1980, son siège social dans la capitale belge.

Les politiciens ont également pu prendre la parole. Charles Picqué, le Ministre-Président de la Région Bruxelles-Capitale, se montrait ému de revoir la tête de Tintin et Milou tourner et scintiller au-dessus de Bruxelles. Il a tenu à souligner qu’autrefois le quartier de la Gare du Midi avait deux spécificités : La présence des personnages d’Hergé et l’odeur de chocolat dégagée par les usines Côte-d’Or mitoyennes. Compte tenu des nuisances, précisa-t-il, il serait difficile d’envisager la construction d’une nouvelle usine de chocolat [2]. Il s’est dit d’autant plus heureux, pour cette raison, de revoir l’effigie du reporter et de son chien remise à neuf. La Ministre Bruxelloise Françoise Dupuis et le Secrétaire d’État à la Région Bruxelles-Capitale. Émir Kir, ont également complimenté le travail de restauration. Cette dernier a d’ailleurs été l’instigateur de la rénovation de l’enseigne.

Stephen Desberg, le scénariste d’I.R.$, a été le président du jury 2009 du Prix Raymond Leblanc. Il a pris la parole pour annoncer les noms des gagnants. Rappelons que ce prix est destiné aux auteurs débutants. Ceux-ci doivent réaliser une histoire de quelques pages sur un thème imposé. Le premier lauréat reçoit la somme de 10.000 €, et les six premiers lauréats seront publiés dans un album collectif édité par la Fondation Raymond Leblanc et les éditions du Lombard au cours de l’année 2010. Les planches de ces auteurs sont également exposées dans les locaux de la Fondation. Les visiteurs ont été étonnés par la qualité de la sélection. Les travaux de la plupart des auteurs débutants étaient d’une qualité presque équivalente à celle de professionnels. Ils exploraient tous le thème de la ville de Bruxelles, année de la BD oblige. Grégoire CARLE (pour Bas-fonds) a remporté le premier prix de la Fondation Raymond Leblanc. Les autres lauréats sont Olivier SENNY (pour La Brusselade de Jeanneke), Stéphane TAQUET et Joseph FALZON (pour L’Echappée), Piero MACOLA (pour Le vieux Bloc), Ulysse MALASSAGNE (pour Ghost of Brussels) et enfin Grégoire BONNE (pour Quatre lettres).

Après avoir remis les prix, Stephen Desberg a annoncé le thème du concours Jeune Talent 2010. Un thème géopolitique et écologique d’actualité qui est en filigrane de l’œuvre du scénariste d’IR$ : « un monde sans pétrole ».

Emir Kir et Françoise Dupuis remettent le 1er prix de la Fondation Raymond Leblanc à Grégoire Carle
(en arrière plan : Stephen Desberg)

Après cette remise de prix, les invités purent découvrir l’exposition « Bruxelles dans la BD » qui présente des planches d’œuvres historiques ou plus contemporaines. Ainsi, on pouvait par exemple découvrir un extrait des représentations de la capitale belge dans les œuvres de Hergé (Quick & Flupke), Schwartz & Yann (Le Groom vert-de-gris), Tibet & Duchâteau (Ric Hochet), Denayer & Franz (Gord), Frank Pé (Broussaille), Coria & Vernes (Bob Morane), Tito & Bucquoy (Jaune), etc.

En sortant du building Tintin, on pouvait admirer l’enseigne illuminant le ciel. Le quartier du Midi en retrouvait une partie de sa jeunesse. Il n’y aura pas que les étincelles des trams qui se verront de loin à Bruxelles…

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Exposition "Bruxelles dans la BD visible jusqu’au 26 mars 2009.
Fondation Raymond Leblanc
Avenue Paul-Henri Spaak, 7
B-1060 Bruxelles
Tél : +32(0)2/520.70.09

Le Site de la Fondation Raymond Leblanc

Photo (c) Nicolas Anspach - Sauf mention contraire.

[1L’ancien président de Media-Participations est décédé en avril 2007.

[2Il y a plusieurs décennies que les usines Côte-d’Or ont quitté le quartier du Midi.

 
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4 Messages :
  • Tintin scintille à nouveau à Bruxelles
    2 octobre 2009 10:37, par Sergio Salma

    Je suis épaté par le silence des ayants droit d’Hergé.

    Comment acceptent-ils que l’image de Tintin puisse encore figurer hors de leur entreprise ? Plus grand-monde ne fait le rapprochement entre le célèbre reporter et le magazine disparu. Comme si le sigle du Lombard était réellement cette tête. D’autant que les bâtiments abritent aujourd’hui bien d’autres choses.

    Il s’agit ici de patrimoine bruxellois et national sans que l’on ne sache plus le pourquoi du comment. Le Lombard fait en quelque sorte une étrange publicité . Y a-t-il eu un contrat à l’époque qui permettait cette utilisation à travers les âges ? Personnellement, j’aime l’idée de cette enseigne et depuis longtemps ça me déprimait de ne la voir plus tourner.

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    • Répondu par Gill le 3 octobre 2009 à  23:05 :

      Pour bien faire, il faudrait que l’effigie de Spirou et Fantasio accompagne celle de ce grand ainé : c’est bien en dessous que se trouvent désormais les bureaux de la rédaction de Spirou magazine ?

      Répondre à ce message

      • Répondu le 4 octobre 2009 à  15:53 :

        Plutôt des effigies de Titeuf et Kid Paddle, ce sont eux les héros de BD de ce début de 21 ème siècle.

        Répondre à ce message

  • Tintin scintille à nouveau à Bruxelles
    2 octobre 2009 11:15, par Flocon

    Monn Dieu !
    Ca peut paraître stupide mais ce n’est qu’aujourd’hui, en surfant sur le site de la fondation Raymond Leblanc que j’apprend son décès.
    Pourquoi en a-t-on si peu parlé ?
    Je le croyais encore en vie.
    Adieu monsieur Leblanc, vous etes un grand homme et je prie pour vous.

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