Tizombi est le premier zombi à être né ainsi, sa mère s’étant fait mordre alors qu’elle était enceinte. Dans son cimetière, il est connu pour être perpétuellement affamé. Il dévore tout ce qui passe à portée de ses crocs, vivants ou morts-vivants. Tant qu’il reste un morceau de chair à grignoter, c’est pour lui. Il partage ses nuits avec ses amis Fat Al et Tékaté la zombinette, mais surtout Margotik, le seul être vivant admise à rester dans les parages. Il faut dire qu’elle veut écrire son histoire... et Tizombi a un égo aussi grand que sa faim. Mais est-ce bien la seule raison pour laquelle elle n’est pas croquée comme les autres ?
Le binôme Christophe Cazenove-William a déjà fait ses preuves sur la série Les Sisters et il ne manque pas d’idées. Il est d’ailleurs amusant de les retrouver dans un univers assez différent... quoique : à bien y regarder, Tizombi a de furieux accents de Marine et Margotik peut facilement être rapprochée de Wendy. Les historiettes en une planche (ou deux parfois) sont également un point commun. Mais la comparaison s’arrête là. Les auteurs jouent avec les codes du genre, multipliant les références, davantage Walking Dead que Pierre Tombal.
Ils n’ont pas cherché à faire un album jeunesse et, outre quelques motardes plantureuses à la mode Little Kévin (qui finissent mal), quelques gags sont assez gore. Mais nous sommes très loin des Idées noires de Franquin (les auteurs n’ont d’ailleurs pas cette prétention) et le format et le caractère des personnages destinent bien cette série à un public de jeunes ados et d’ados. Le côté "cannibale" est montré depuis longtemps par d’autres séries à succès (Trolls de Troy par exemple) et aucune situation n’est sordide.
Certaines scènes jouent à fond le côté fantastique, en transformant les caveaux en autant de portes vers des mondes parallèles par exemple. C’est une des pistes que le duo de manquera pas de développer dans ses prochains albums.
Il faut signaler la mise en couleur d’Élodie Jacquemoire particulièrement réussie.
Au final, c’est un album qui se lit facilement et qui trouvera son public.
(par Jérôme BLACHON)
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