Arata Kasuga était un lycéen normal qui vivait heureux dans une ville tout aussi normale, en compagnie de sa charmante cousine, Hijiri. Un jour tout cela disparut, littéralement, et Arata découvrit l’existence de la magie et des mages.
Bien décidé à retrouver sa cousine emportée lors de ce mystérieux « Phénomène Destructif », Arata intègre une école de magie pour devenir lui-même un mage. Pour cette quête, il aura cependant besoin de l’aide du Trinity Seven, les sept plus puissants mages de l’école… qui se trouvent être toutes des jeunes filles de son âge !
Débute alors pour notre apprenti mage une série d’aventures au cours desquelles il va faire la connaissance des membres du Trinity Seven, apprendre à les connaître et se rapprocher d’elles. Ce quatrième tome couvre l’arc narratif dédié à celle qui a décidé de suivre le côté obscur : Lieselotte Sharlock. Arata doit la vaincre, mais aussi la convaincre de le rejoindre dans sa quête...
Avec Trinity Seven nous sommes dans le cadre du manga de type harem et ecchi, c’est-à-dire un récit où le héros se voit entouré par une pléiade de jolies jeunes filles, le tout accompagné de nombreux plans et scènes sexy. Répondant à cette logique, la magie d’Arata, qui a la capacité de tout effacer, se trouve dotée d’un effet secondaire fort à propos… celui de faire disparaître également les vêtements !
Nous pourrions penser être en présence d’un énième titre du genre, lambda et générique, mais Trinity Seven tire son épingle du jeu par le soin apporté à la caractérisation de ses personnages. En effet, Arata n’est ni un timide incapable d’agir par lui-même, ni un obsédé lambda, et les héroïnes savent se mettre en avant, se disputant la vedette.
C’est bien là que réside la qualité de Trinity Seven, hormis dans les formes généreuses de ses héroïnes : son protagoniste principal se révèle être un vrai héros de shônen d’aventure [1], zen, sûr de lui, franc et qui fait passer l’amitié avant tout le reste, et si cette amitié s’avère être avec des filles sexy c’est tout simplement encore mieux. Il assume son attrait pour la gente féminine, de façon naturelle, et presque candide : quoi de plus normal pour un garçon de son âge explique-t-il.
Face à ce personnage, simple et entier, les dialogues et les échanges avec ses interlocuteurs se révèlent savoureux, impertinents, et toujours justes. Arata frôle régulièrement le quatrième mur, ce qui établit d’emblée une connivence avec le lecteur. Notre héros a finalement conscience d’être au cœur d’un harem, et il en est tout simplement bien heureux.
Ce parti-pris, libérateur en quelque sorte, permet à Arata de se concentrer sur son rôle de « héros » : aider ses compagnes, les réconforter, les encourager, mais aussi apprendre auprès d’elles et affronter avec leur soutien les menaces les plus diverses. Chacune des héroïnes se trouve dotée d’un caractère spécifique, certes classique, mais qui trouve toujours un sens dans le récit, et lui confère donc une place justifiée, utile à l’intrigue.
Une alchimie et une mécanique qui tournent à l’évidence narrative, et fait de Trinity Seven, un véritable récit, avec ses péripéties qui mettent en valeur ses personnages, et ses mystères à résoudre.
Alliant humour et charme, le manga de Kenji Saitou et Akinari Nao constitue une excellente surprise, qui renouvelle intelligemment le genre harem / ecchi. Son héros se montre actif, entreprenant, sans être non plus un obsédé sexuel, conscient des limites à ne pas dépasser. Surtout, c’est un héros qui sait pertinemment qu’il ne peut rien faire seul, et qui n’hésite pas à demander l’aide et le soutien des jeunes filles l’accompagnant.
Une œuvre simple et rafraîchissante.
(par Guillaume Boutet)
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