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Trouble is my business T1 - Par Natsuo Sekikawa et Jirô Taniguchi - Kana

Par Aurélien Pigeat le 5 mars 2013                      Lien  
Polar du début des années 1980, par Taniguchi et Sekikawa, dans une édition particulièrement soignée de Kana: de quoi se poser d'emblée comme une vraie référence et prouver qu'il y a encore de très grands mangas édités - et à éditer - en France.

Jôtarô Fukamachi est un privé old school. Son agence - "Shark Investigation Office" - est hébergée dans la cabinet dentaire d’une amie, sa devise - "Trouble is my business" - donne son nom au manga, et ses fréquentations consistent en un barman silencieux, un receleur sirupeux, un yakuza sentencieux et deux flics véreux. Fantômes d’une vie d’avant, son ex-épouse et sa petite peste de fille.

Jôtarô prend des verres, des vestes et des roustes. Enquête aussi, un peu, à sa manière, sur un héritage, une disparition, un enlèvement, une sympathique petite vieille néanmoins harcelée. Tout est ici question d’atmosphère, de situations posées, de personnages typés et atypiques. Chaque chapitre offre une affaire, chacune avec son rythme, sa tonalité, sa perspective sur une société urbaine japonaise qui sort des années 1970.

Trouble is my business T1 - Par Natsuo Sekikawa et Jirô Taniguchi - Kana

Ambiance noire et décontractée, adulte, dans la tradition littéraire et cinématographique des polars américains. Drogue, sexe, alcool, femmes fatales, types louches, sombres ruelles et coins miteux : les codes du genre sont respectés et magnifiés, faisant de Trouble is my business un hymne à la liberté.

Avec un fort jeu de contraste entre le trivial et le remarquable, la crasse et le superbe : une scène aux toilettes ouvre et ponctue ainsi une enquête, dont la trajectoire consiste en une extraordinaire ascension de l’intestinal au sublime, de l’évacuation fécale à l’évaporation patrimoniale. Assez incroyable !

L’édition proposée par Kana, via sa collection "Made in", met particulièrement en valeur le manga avec un gros volume de 300 pages dans un format plus grand que celui classique. Surtout, outre les dernières pages qui fournissent un extrait d’une fiction de Natsuo Sekikawa et permettent de contextualiser l’écriture du manga, Jean-Pierre Dionnet fournit une préface lumineuse au sujet de Jirô Taniguchi. Polar magistral, Trouble is my business est d’ores et déjà un incontournable.

Trouble is my business T1 - Par Natsuo Sekikawa et Jirô Taniguchi - Kana

(par Aurélien Pigeat)

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