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Tue-moi à en crever - par David Lapham - Delcourt

Par Laurent Boileau le 6 juin 2006                      Lien  
Un polar noir avec tous les ingrédients du genre. Même si l'issue est vite prévisible, cette histoire dense, parsemée de quelques cadavres, vaut le détour.

Un soir, Steven découvre le corps de sa femme pendue au milieu du salon. Pour la police, la thèse du suicide est retenue. Mais la riche famille de la défunte n’y croit pas et engage un détective privé. De son côté, Steven retrouve le réconfort avec Tara, un amour de jeunesse. Mais le passé trouble de la jeune femme se révèle peu à peu...

"Le polar noir ne présente pas la réalité dans laquelle nous vivons, mais une fantaisie où les raffinements et les inhibitions des civilisations sont décapés et une vérité est mise à jour. Les peurs et les désirs les plus sombres grouillent depuis les profondeurs de l’âme des personnages et sont révélés dans une sorte d’ignoble tragédie grecque. Au final, chacun ou chacune suivra sa propre nature jusqu’à la conclusion inévitable. Personne ne change de peau. Personne ne se tire d’affaire." écrit David Lapham dans la note d’introduction, véritable déclaration d’amour au polar.
Même si quelques scènes d’action et de violence parsèment le récit, Tue-moi à en crever (titre original : Murder-me Dead [1]) se caractérise surtout par le sens de la manipulation dont font preuve les protagonistes. Steven est un looser magnifique, prêt à tout pour conquérir le cœur de Tara, une femme fatale et paumée. Les faux-semblants ne trompe pas grand monde, car en fait Steven est prêt à se laisser manœuvrer pour oublier son échec sentimental avec sa femme retrouvée pendue. Sa quête aveugle de rédemption ne peut que mal finir...

Le découpage de David Lapham permet une lecture très fluide. Pour le dénouement, l’auteur prend le parti de pris de deux grandes cases par planche pour augmenter la dramaturgie. Sur les scènes clé, son utilisation des éclairages et des contrastes illustre bien ce qui se joue dans l’ombre et ce qui se joue sous les feux des projecteurs : le noir omniprésent pour les drames en coulisses et le blanc pour les quartiers chics et le club de jazz, les décors de cette histoire.

Nous retrouvons ici la bonne ambiance des films noirs d’antan, avec amours, complots et trahisons. Laissez-vous séduire...

(par Laurent Boileau)

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[1édité outre-atlantique chez El Capitan Books, maison d’édition cofondée par l’auteur

Delcourt ✏️ David Lapham
 
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1 Message :
  • Du noir ! Du noir ! Du noir !
    Avec tous les codes du genre, certe sans surprise, mais qui l’assume totallement (lire la préface de l’auteur qui déclare sa flamme à ce style). Le dessin simple mais précis rajoute à l’ambiance... Les personnages caricaturaux mais sans excés sont attachant...
    A lire de toute urgence... comme Stry Bullet d’ailleurs...

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