Ugly Princess T4 & T5 - Par Natsumi Aida - Akata

Ces tomes marquent le passage entre les deux parties de l’œuvre de Natsumi Aida qui compte en tout sept tomes. Ainsi le quatrième marque la fin du collège tandis que le cinquième lance Mito dans l’univers du lycée, avec un changement d’enjeux qui ne nous a malheureusement qu’à moitié convaincu.

Mais reprenons depuis le début. Le tome quatre apporte la conclusion de la première partie de l’œuvre qui a vu la « moche » Mito se battre avec ses complexes et son manque de confiance en soi. Elle a appris qu’elle avait le droit d’être amoureuse et de s’intéresser à la mode, au maquillage, et surtout à prendre du recul par rapport aux magazines afin de les utiliser avec intelligence et non mimétisme.

C’est forte de tous ces acquis, qui ont été mis à l’épreuve à travers plusieurs péripéties, qu’arrive pour Mito la fin de l’année scolaire qui s’avère également celle du collège. Ses amis et elle vont partir pour des lycées différents, c’est donc le moment de se décider ou jamais pour notre héroïne d’avouer ses sentiments à Kunimatsu.

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.

Un dernier acte très touchant, avec un peu de drame, dans lequel Mito doit également faire face à son passé, et qui boucle de belle façon une œuvre qui aura abordé assez frontalement, avec humour et optimiste, le sujet de la « mocheté ».

Le tome cinq inaugure donc l’arrivée de Mito au lycée, dans un environnent neuf où elle ne connaît personne, ce qui lui permet d’assumer sa métamorphose « mignonne », à laquelle elle aspire tant, sans devoir affronter ceux qui connaissent son « ancienne version ».

Rien de révolutionnaire, et encore un peu complexée, analysant toujours trop le regard des autres, Mito part néanmoins avec une certaine assurance et tout aurait pu être parfait si un coup du sort ne la confrontait à une étrange situation.

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.

En effet, deux camarades de classe et un professeur se révèlent le portrait craché des héros de son jeu de drague favori ! Cependant la personnalité de ces garçons derrière leur visage de beau gosse cache des fêlures et des secrets qui vont surprendre notre héroïne.

Surprenant, c’est le moins qu’on puisse dire. La question des complexes due au physique est mise de côté, certes en restant toujours dans une thématique de la « représentation » et du regard de l’autre, mais le récit glisse ici vers du shôjo manga [1] bien plus classique.

Surtout que l’un des trois garçons, qui reprend les traits du personnage favori de notre héroïne, revêt un comportement agressif et parfois déplacé, tout en cachant un bon fond que l’on devine, le tout dans un développement qui nous est apparu relativement cliché. Mito se changeant en héroïne de shôjo classique, c’est-à-dire en « fille pas belle mais pas moche » qui tisse un lien privilégié avec le beau gosse sulfureux du lycée.

Nous sommes donc circonspects sur l’amorce de cette seconde partie, en dépit de certains sujets abordés. Nous réservons notre jugement pour la suite et fin de la série, dont la première partie avait cependant réussi à développer un propos original et malicieux.

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.