La collection Ultimate, initiée en 2000 par Brian Michael Bendis avec son reboot de Spider man, a un but clair : séduire un public jeune.
En inventant ce monde parallèle, il a permis à Marvel de dépoussiérer son catalogue. Les personnages ne puisent plus leurs origines dans un monde obsolète peuplé de pattes d’ephs, de borsalinos, de machines à écrire et où le minitel n’était encore qu’un fantasme.
Désormais ancré dans un monde contemporain, on peut enfin présenter les héros à la nouvelle génération sans rougir. La mythologie reste grossièrement la même avec quelques pointes de modernisme de-ci de là.
Red Richards est un jeune surdoué exceptionnel. Suite à un projet d’école où il entrouvrait une porte sur un monde parallèle (rien que ça), il se voit proposer une place dans une université élitiste qui regroupe les plus grands cerveaux du monde.
Là, on l’encourage à poursuivre ses recherches.
Quelques années plus tard, avec une équipe de stars dont Victor Von Fatalis ou sa future femme Jane Storm, il retente d’ouvrir un portail, et là, c’est le drame.
Lumières éblouissantes, bombardements de rayons en tous genres et dispersion moléculaire donnent naissance à 4 super-héros et un super-vilain mythiques.
La cure de jouvence orchestrée ici est tout de même bien réussie. Puisque c’est de ça qu’il s’agit principalement quand on parle d’un coup de jeune, le graphisme de la star Adam Kubert est comme d’habitude une merveille.
Découpage efficace, trait clair et stylé, il apporte une fraîcheur et un charme indéniable à cet album.
Du côté du scénario, bien que deux papes soient aux commandes (Brian M. Bendis et Mark Millar), on est tout de même très loin d’une révolution. Mais le récit fonctionne et amène intelligemment les éléments incontournables de l’univers des 4 fantastiques comme la romance entre Jane et Red, la rivalité avec Fatalis ou l’accident qui leur donnera des pouvoirs à tous.
Au final, c’est un album agréable qui remplit complètement sa fonction : moderniser son propos et sa forme pour séduire un nouveau lectorat biberonné aux images léchées, aux portables et aux réseaux sociaux.
Une seule question subsiste : Alors que tout cela est paru en 2004 aux États-Unis, pourquoi avoir attendu tout ce temps pour sortir cette version Deluxe, de six épisodes seulement qui plus est ?
(par Mathieu Drouot)
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