Après l’exécution publique de Bruce Banner alias Hulk et l’enfermement du prétendu schizophrène Thor dans le second volume des Ultimates, le désenchantement autour des super-héros américains se poursuit lorsqu’Œil de Faucon est kidnappé et sa famille assassinée. Pire, les caméras du S.H.I.E.L.D. montrent que celui à la cause de ce drame serait Captain America en personne ! Ce nouveau camouflet pour l’organisation de défense armée des États-Unis cache en réalité des enjeux bien supérieurs et planifiés méthodiquement par d’autres nations en réponse à l’utilisation des Ultimates en dehors des frontières étasuniennes.
Une fois Captain America incarcéré, le jour J arrive. Le Triskelion, le centre de défense des armées américaines basées à New York est effacé de la carte et avec lui, c’est l’empire américain dans son entier qui est envahi et s’écroule avec une rapidité fulgurante.
Pour cette épisode des Ultimates, l’attaque n’est cette fois pas d’origine extraterrestre, mais bien humaine. Ce qui n’empêche nullement Mark Millar de construire une histoire haletante, qui prend littéralement aux tripes. D’ailleurs, le fait qu’il n’y ait pas de petits hommes verts derrière cette guerre rend son scénario d’autant plus crédible et prenant. Seul regret, son récit est presque trop rapide. Le retournement de situation qu’on vous laissera découvrir arrive trop vite et empêche le lecteur d’absorber complètement le choc de cette invasion. Une pause aurait été bienvenue entre les deux, avec par exemple une entrée en résistance des super-héros survivants.
Cette seconde histoire centralise aussi sa trame autour de la question du remplacement des super-héros. Le S.H.I.E.L.D. a dépensé des dizaines de milliards pour se créer une armée de robots inspirés du modèle d’Iron Man, d’une armada de super-soldats ainsi que de Giant Men de plus de 60 mètres de haut (alors que l’original n’avait dépassé les 18m). Mais le jour de l’invasion, ces troupes de substitution sont radicalement balayées et démontrent que seul les originaux valent vraiment quelque chose.
De son côté, Bryan Hitch propose un travail graphique impeccable. L’action se ressent dans chaque planche. Mise à part des positions de combat que même un homme élastique aurait de la peine à prendre et des tenues pour ses super-soldats où l’on cherche encore ce qui peut les rendre si efficaces, le dessinateur a su garder cette touche d’authenticité liée aux origines des différents super-héros tout en les modernisant avec justesse. À noter, son impressionnante scène de bataille exposée sur une longueur de 8 pages (réunies à la suite).
Pour la troisième cycle, les deux auteurs ont passé la main à Jeph Loeb et Joe Madureira. Divisé en cinq épisodes, on espère qu’il arrivera au plus vite entre nos mains pour voir si la transition sera à la hauteur de nos attentes.
(par Olivier Wurlod)
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