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Un après-midi à Formula Bula, le Festival de BD « et plus si affinités » de Paris

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 30 septembre 2018                      Lien  
Nous vous l’annoncions il y a quelques semaines : Formula Bula a lieu ce week-end à Paris et se termine ce soir. C’est un petit festival qui se veut « instinctif, éclectique, festif et international ». Comme on les aime en fait, si vous lisez régulièrement ActuaBD.com. Petite balade.

Ce petit festival parisien a lieu en divers endroits : au Point Éphémère sur les bords du Canal Saint-Martin où un bateau vous mène en « dédicroisière », à la Mairie du Xe arrondissement, à la Galerie Art Factory rue de Charonne, mais surtout à la Médiathèque Françoise Sagan, près de la gare de l’Est.

Je vous avoue que je suis passé dans ce quartier des dizaines de fois, ne soupçonnant pas l’existence de cet îlot de tranquillité niché entre le bruyant Boulevard Magenta, le glauque square Albert Satragne, et cette Rue de Paradis que j’emprunte souvent pour me rendre à la Galerie Martel si proche.

Un après-midi à Formula Bula, le Festival de BD « et plus si affinités » de Paris
L’incroyable Médiathèque François Sagan nichée au milieu de nulle part dans le Xe arrondissement de Paris.
Les organisateurs ont pensé à tout !

Et puis là, surprise : voici une médiathèque hors du temps, la médiathèque Françoise Sagan, avec son jardin arboré de palmiers et sa grande cour où prospère le « Books Paradise », un ensemble de stands où figure la fine fleur de l’édition indépendante de la bande dessinée francophone : L’Association, Misma, Les Requins Marteaux, Çà & là, Warum, Dérive Urbaine, Wombat, Cornélius, La Pastèque, Atrabile, Editipns 2024, L’Employé du Moi, The Hoochie Coochie, La Boîte à Bulles, Adverse, Super Loto éditions, Insula, Bien Monsieur… Tous ces labels dont l’équipe de Frédéric Hojlo vous parle régulièrement sur ActuaBD.com et qui vous donnerait à lire de la BD de qualité toute l’année sans qu’il ne vous vienne à l’esprit (vous avez tort !) d’ouvrir un album de Raoul Cauvin ou de Zidrou un seul instant.

Dans la médiathèque, l’exposition de l’artiste thaïlandais Art Jeeno.

Un succès monstre

Dans les allées, vous croisez la brillante dessinatrice américaine Emil Ferris dont on parle tant en ce moment et dont l"album,publié par Toussaint Louverture et exposé à la Galerie Martel remporte... un succès monstre ! Elle arborait un fabuleux chapeau pour se protéger du soleil de Septembre. On y croise aussi les têtes de l’hydre de l’Association Patrice Killoffer et Jean-Christophe Menu, l’éditeur de Dargaud Thomas Ragon venu fouiner en finaud prédateur du grand capital éditorial, le galeriste et agent d’illustrateurs Michel Lagarde, le pinceau virevoltant de Sébastien Lumineau parmi bien d’autres artistes, et puis, et puis… Spirou !

La reine du roman graphique dont tout le monde parle en ce moment, Emil Ferris ("Moi ce que j’aime, c’est les monstres", Ed. Toussaint-Louverture), laquelle avait sorti son chapeau pour affronter le soleil de Septembre.

Que viennent faire le groom et son écureuil dans ce nid d’étourneaux alternatifs ? Il est conduit par Émile Bravo, l’homme qui a réussi à donner du sens à une série qui, jusque-là, même sous les plumes des artistes les plus virtuoses, ces sculpteurs de l’imaginaire, n’avaient jamais osé aborder cet univers avec gravité. Avec une expo, Spirou, la fin de l’insouciance, qui parcourt le premier volet de son chef d’œuvre, Spirou – L’Espoir malgré tout (Éditions Dupuis), un roman graphique de plus de 350 pages qui sera publié sur une période de quatre ans, prolongement de son premier Spirou, Le Journal d’un ingénu.

L’exposition "Spirou, la fin de l’innocence" à la médiathèque François Sagan.

Conférences en transats

Un univers tellement déroutant que le philosophe Tristan Garcia qui n’a pourtant pas peur des réflexions en profondeur, faisant une interview en public avec le dessinateur subtilement intitulée « Spip Dating », paraissait surpris de cette audace. Bravo et Garcia ont conversé l’un et l’autre devant un parterre de festivaliers couchés sur des transats sous le soleil. Cool !

Emile Bravo et Tristan Garcia parlent de Spirou.
Les conférences en transats de Formula Bula.

Ils laissèrent la place la place à Lucas Hureau, le directeur graphique de MEL publisher et bras droit muséal de Michel-Edouard Leclerc, et Laurent Zorzin, le sémillant et talentueux galeriste d’Art Factory, dans un débat animé par le journaliste des Inrocks, Vincent Brunner, dont le sujet était «  Entre cote et marché de l’art  ». Il n’échappa à personne tout ce que la première partie de cet intitulé avait de carnassier... [1]

Bon dimanche à Formula Bula pour ceux qui passent par là.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Photos ; D. Pasamonik (L’Agence BD)

[1"Entrecôte" pour les Vegan qui n’auraient pas compris...

 
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1 Message :
  • Bonjour,
    Une précision : Thomas Ragon était à Formula Bula sur notre invitation aux côtés de Thomas Gabison, Pauline Mermet et Serge Ewenczyk, tous éditeurs et engagés pour réaliser des visites guidées du village des éditeurs. Ces visites (L’oeil qui pétille) permettent aux visiteurs de découvrir chaque maison d’édition avec leurs spécificités et de comprendre grâce au regard d’un professionnel du livre, les coulisses de fabrication d’un album de bande dessinée.

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