Dans ce deuxième tome qui clôture la série, le collégien Kônosuke Môri, devenu vampire dans le précédent volume, entraîne dans sa cavale sanglante son amie Luna Miyawaki vampirisée par lui. Leur route croise celle d’autres de leurs congénères et de cette femme qui a tué et enterré sa fille Miko (cette dernière se prenait pour un insecte). Le frère de Miko la recherche toujours depuis huit ans… Elle et son fils vont croiser à leur tour le chemin des vampires et de Miko…
Les histoires et les séquences s’entremêlent et il faut faire un petit effort pour recoller les morceaux, mais le plaisir de la lecture est d’autant plus jouissif et monstrueux ainsi. Cette mise en scène entrecroisée nous offre également une relecture différente possible. Le plaisir vient également de la sensation que l’on a de découvrir un monde ou un jeu, celui des vampires, cruel et pervers... Attention, ce livre n’est pas recommandé à tous les lecteurs ; âmes sensibles et personnes non majeures s’abstenir… « Pour public averti » comme cela est indiqué sur la quatrième de couverture !
Cette histoire est une tragédie, notamment pour les enfants innocents sacrifiés, vampirisés, qui subissent un drôle de destin, condamnés à commettre des actes odieux et à vivre éternellement vieux… Victimes, ils deviennent bourreaux… Le cycle de la violence et du sang ne s’arrêtera jamais.
Depuis plus de deux ans maintenant, nous avons droit en France à des traductions de mangas d’horreur... Maruo fait assurément partie des meilleurs auteurs. Il joue avec les registres de l’érotisme, du grotesque, de l’épouvante et de la poésie… Auteur culte et subversif du manga underground, son travail puise sa source aussi bien dans l’oeuvre de Bataille et de Bellmer que dans le cinéma expressionniste ou les estampes japonaises. Son dessin, très méticuleux, très beau, offre composition et élégance de chaque case… Il est littéralement hypnotisant. Attention à ne pas s’arrêter en admiration sur chaque image ! Le noir et blanc et les trames sont parfaitement rendus par le travail d’édition du Lézard Noir, un éditeur qui a déjà publié un certain nombre d’ouvrages de Maruo.
A découvrir.
(par François Boudet)
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