Passionné d’histoire, Gilles Chaillet avait accédé à la notoriété en reprenant le dessin de la série Lefranc de Jacques Martin en 1977. Trois ans plus tard, il entamait seul les aventures Vasco Baglioni, représentant de la compagnie de banque lombarde Tolomei, qui lui permettait de mettre en lumière l’économie de la renaissance tout en faisant voyager son personnage, ce comptoir bancaire prêtant à toute l’Europe.
Cet album, Le Village maudit, est le dernier signé Gilles Chaillet décédé en septembre 2011. C’est un épisode habilement troussé, solidement documenté, qui permet de décrire une suzeraineté défaillante incapable de gérer correctement ses terres, laissant de ce fait le crime s’insinuer dans les esprits, entre superstition et religiosité obscurantiste.
Le dessin encore maladroit de Frédéric Toublanc s’acquitte honnêtement de la tâche d’illustrer le calvaire de ce village maudit voué à l’abandon. C’était d’autant moins facile que le dessin maniériste à la Jacques Martin dont Chaillet était le plus solide représentant exige précision et clarté, qualités parfois contradictoires.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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