Shin Nitta travaille dans un bureau, et la chance semble lui sourire puisqu’il vient de conclure un marché important pour son entreprise. Mais il se découvre une dette de 800000 euros pour avoir signer un papier un soir d’ivresse. La société de recouvrement lui propose un marché : dette et intérêt sont gelés dès lors que Shin accepte de devenir "l’ami" d’une certaine jeune fille.
Kanoko, dit Kano, beauté oisive, passe ses journées entre shopping et ennui, partageant le premier et trompant le second avec Shin. Parfaitement au fait de la situation de ce dernier, elle entend jouir de lui pleinement, en assurant sa position de domination en toute circonstances.
La situation de Shin relève donc d’une ambivalence totale : il consacre ses journées à satisfaire les caprices d’une jeune femme excitante, situation dont il tire une satisfaction évidente. D’autant qu’elle semble se contreficher de tout lien affectif qui pourrait se nouer entre eux. Mais il doit aussi admettre la servilité à laquelle il est réduit.
Dans le même temps, son travail en pâtit, et il se trouve régulièrement confronté à une jeunesse dorée qui ne manque pas de lui faire remarquer leur différence d’âge, de situation sociale et de mœurs, notamment sexuelles.
Quelques intrigues secondaires viennent apporter leur lot de péripéties au sein de l’action principale. Autour du couple gravitent les amis de Kano, une belle-mère que l’on pressent vénéneuse, le frère de Shin, ou les collègues de bureau.
Mais la véritable force du titre réside dans la nature et l’intensité de la relation entre les deux héros. Au final simplement "adulte", elle apparaît ainsi complexe, trouble, faite de tensions, ouvertes ou larvées, le plus souvent résolues dans la rencontre et la confrontation des corps.
Velvet Kiss évite habilement les deux écueils habituels du genre : celui qui vise à désamorcer l’invraisemblance des situations sexuelles par la comédie ou celui qui consiste à verser dans le drame pour en justifier des scènes scabreuses.
En plus de proposer un trait extrêmement plaisant et mettant en valeur les scène érotiques, L’œuvre de Chihiro Harumi s’offre le luxe d’une trame narrative originale, ni burlesque ni sordide, mais constamment sur le fil. Elle se démarque ainsi assez naturellement au sein de la production du manga érotique. Une perle en somme.
(par Aurélien Pigeat)
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