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Vincent Bernière (Les Cahiers de la BD) : « La BD reste un marché de niche qui doit faire face à de nombreuses concurrences culturelles. »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2018                      Lien  
Les Cahiers de la Bande Dessinée nouvelle formule en sont à leur deuxième numéro, avec comme thème « les femmes » et cette question : sont-elles l’avenir de la BD ? Retour sur la relance de ce titre mythique avec son éditeur, le frétillant Vincent Bernière.
Vincent Bernière (Les Cahiers de la BD) : « La BD reste un marché de niche qui doit faire face à de nombreuses concurrences culturelles. »
Le N°2 des Cahiers de la BD 2018

Comment s’est passée la publication de ce N°1 ?

Très bien, nous avons beaucoup travaillé en amont, dès le mois d’avril 2017, à la composition du sommaire et aux différentes problématiques liées à la publication d’un journal. Au final, nous allons approcher les 10 000 exemplaires vendus tous réseaux confondus : kiosques, librairie, export et abonnements. Je dois dire que mes projections les plus hautes tournaient autour de 6000 exemplaires, c’est dire que j’ai été agréablement surpris.

Au niveau des retours, ils sont globalement bons. L’un de mes objectifs était de toucher de nouveaux lecteurs et lectrices qui ne lisaient pas jusque là de journal sur la bande dessinée et il a été atteint, indéniablement. La ligne des nouveaux Cahiers de la BD est de s’adresser à la fois aux fans et aux profanes. De rester sur une ligne de crête accessible, qualitative et néanmoins passionnée. Je reste persuadé que cette ligne est tenable sur le long terme. L’avenir nous le dira. Il y a de nouveaux publics, c’est certain, même s’il est toujours difficile de convaincre les extrémistes et les ayatollahs de la BD, qui ont tendance à ne jamais être contents. Par exemple cette nouvelle formule des Cahiers de la BD est jugée « trop pointue » par les indécrottables tenants d’une bande dessinée commerciale et pas assez par les intégristes de la BD indépendante. Mais c’est le jeu. Les seconds ressemblant finalement aux premiers sur de nombreux points, ne serait-ce que parce qu’ils ont tendance à toujours râler quoiqu’il arrive.

Pourquoi avoir fait appel au financement participatif ?

Pour trois raisons : créer une communauté, faire du buzz et récolter des fonds. Le premier objectif a été atteint avec la constitution bienvenue d’un portefeuille de 500 abonnés à la parution du numéro 1. Le second aussi, grâce notamment à l’aura du titre. Le troisième était indispensable, avec près de 30 000 euros de contributions. D’autant plus si l’on considère les difficultés actuelles du distributeur de presse Presstalis. Lorsqu’on publie un trimestriel, le résultat des ventes en kiosque n’est versé à l’éditeur que six mois après la parution du numéro. Il faut donc être doté d’une bonne trésorerie.

Un organe comme Les Cahiers de la BD est-il encore nécessaire en France ?

Il faut croire, vu l’engouement sur le premier numéro. Il y avait une attente, c’est clair. En particulier, selon moi, de la part d’un nouveau lectorat, en partie féminin, si je considère la moyenne des abonnés.

La nostalgie de ce titre mythique fonctionne également, même si l’on peut penser que les lecteurs des années 1970 ne sont pas tous au rendez-vous, loin s’en faut. C’est un titre fort. Selon moi, il est évident que la bande dessinée, désormais célébrée sous les ors officiels de la République, exposée dans les plus grands musées, traitée médiatiquement de façon satisfaisante (quoiqu’en pensent certains grincheux), et ayant produit ces dernières années de nombreux chefs-d’œuvre, a plus que jamais besoin d’un support critique de qualité.

L’enthousiasme de la profession le confirme. Nous avons obtenus entre 18 et 20 pages de publicité payantes dans Les Cahiers de la BD numéro un et deux, ce qui n’est jamais arrivé en France jusque-là dans le cadre d’un journal sur la bande dessinée (et peut-être même ailleurs, je n’ai pas établi une nomenclature précise des pages de pub du défunt Comics Journal américain). J’ai également eu de nombreux retours d’éditeurs très satisfaits. Des gros comme des petits. Selon moi, tout le monde devrait tirer dans le même sens, celui de la bande dessinée. C’est le sens de l’histoire !

La BD reste un marché de niche qui doit faire face à de nombreuses concurrences culturelles. Notre ambition, aux Cahiers de la BD, est de pouvoir parler autant de Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne que de Megg, Mogg & Owl de Simon Hanselmann. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre. Le reste, ce sont des querelles de chapelles qui ne m’intéressent pas du tout. Ce qui me meut, et qui est la source de cette entreprise, est de valoriser toujours et encore la bande dessinée dans son ensemble, tout en ayant l’ambition de défendre des œuvres de qualité.

Internet ne rend-il pas ce genre de publication plus difficile ?

Pas du tout. Au contraire ! La spécificité d’un journal est d’éditorialiser, c’est à dire d’organiser et de raconter l’information au moyen de nombreuses techniques journalistiques comme le rubriquage, l’iconographie, l’editing, etc. Toutes techniques qui sont rarement présentes sur Internet, ou du moins d’une autre façon.

L’un ne va pas sans l’autre, ça me paraît le grand enseignement de ces dernières années. Ainsi, Les Cahiers de la BD privilégient les formats longs, difficiles à lire sur écran, et cherchent à être pérennes et conservés en se détachant par exemple de l’information immédiate, qui est plus pertinente sur Internet, pour le coup. Et aussi : un journal papier de 576 grammes et 220 pages a un énorme avantage : il peut être archivé et transporté partout sans difficulté. C’est une super sortie papier de qualité qui n’a pas besoin d’une imprimante individuelle ni d’électricité.

Le second numéro porte sur les femmes. Un peu facile, non ?

Peut-être, mais nous avions décidé de ce sujet avant l’affaire Weinstein. Dans le même esprit que la ligne éditoriale évoquée plus haut, Les Cahiers de la BD privilégient les questions d’ordre généraliste aux problématiques particulières. Et il me paraît clair que cette thématique était et reste pertinente. La question posée par le numéro 3, qui sortira le 5 avril 2018, sera : « Art et BD, pourquoi ça marche ? » et le numéro 4, qui sortira fin juin, sera titré : « Peut-on encore parler d’amour en BD ? »

Chantal Montellier n’a pas apprécié…

Je reconnais bien là, cher Didier, votre goût pour la polémique et, rassurez-vous, je vais y pourvoir. Madame Montellier est dans son rôle. Depuis la parution du numéro 2 des Cahiers de la BD, elle me pourrit sur les réseaux sociaux comme une véritable « trolette ».

Cela dit, je m’y attendais. J’ai, paraît-il, eu droit à une élégante comparaison avec un tenancier de bordel. Pourquoi pas ? En fait, on se doutait de ce genre de sortie dès le choix de ce thème en Une. Du genre : « - Avec ça, on va se prendre Montellier ! ». C’est un peu comme quand on coche une case, en fait.

Car il était évident que Chantal Montellier ne pouvait prendre en considération la réalisation d’un dossier sérieux de près de 30 pages sur l’histoire et la place des femmes dans la bande dessinée, ce qui n’était jamais arrivé jusque-là dans la presse française. C’est une femme du passé qui, bizarrement, développe du ressentiment envers tout type d’initiative féministe dont elle estime qu’elle se sent écartée puisque, selon elle, elle en a été la pionnière incontestable. Trop occupée à vilipender la gent masculine, Chantal Montpellier ne se rend pas compte qu’elle est son propre ennemi.

Sans compter qu’elle véhicule des choses fausses, historiquement. Par exemple, elle évoque souvent Ah ! Nana, une publication à laquelle elle n’a seulement que participé, qui est traitée dans le numéro 2 des Cahiers de la BD, et était largement inspirée par les publications de BD féministes américaines antérieures. Madame Montellier prétend à tort et à travers que Ah ! Nana fut "le seul journal de bandes dessinées fait par des femmes… interdit par des hommes" et que la publication s’est interrompue en pleine ascension, ce dont elle paierait toujours les frais, en tant qu’autrice, près de 40 ans après.

D’abord, Ah ! Nana fut interdit de vente aux mineurs à cause d’un précédent dossier consacré à l’homosexualité et c’est une femme, représentante de l’Union nationale des associations familiales, qui a demandé l’interdiction en commission. Cette représentante n’avait rien à signaler à propos des précédents numéros. Mieux, cette interdiction n’a jamais mis en péril le journal, qui s’est arrêté tout net, sans historique de vente après coup. On peut donc penser qu’il s’agissait plutôt de la conséquence de méventes.

Métal Hurlant, qui était édité par le même éditeur, avait connu une interdiction aux mineurs auparavant, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à vendre et de perdurer. Pour dire les choses autrement : Chantal Montellier est un boulet pour sa propre cause. Heureusement qu’il y a des autrices plus malignes, comme Claire Bretécher, Pénélope Bagieu, Florence Cestac, Catherine Meurisse, Tanx, Ulli Lust, Joanna Hellgren, Marie Gloris Bardieux-Vaïente ou Johanna Schipper, qui ont toutes accepté de participer aux Cahiers de la BD et qui on fait preuve d’une belle générosité en acceptant, soit de publier des pages, soit de répondre à des interviews.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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21 Messages :
  • Vincent Bernière : les nichons du marché de niche
    5 février 2018 07:49, par Louise Michel

    Vincent Bernière, qui illustre la place des femmes dans la bande dessinée en choisissant pour sa couverture un dessin d’homme représentant une prostituée, a peut-être un peu cherché la métaphore osée que Chantal Montellier aurait, selon lui, employée.
    Si on le lit bien, la dite Chantal Montellier, qu’il traite en retour de vieille folle rétrograde avec l’élégance du jeune malapeis, aurait refusé de participer à son dossier et de répondre à une interview. C’est pour le moins étonnant et demande à être confirmé pour la crédibilité de son propos.

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    • Répondu le 5 février 2018 à  10:01 :

      Allons, allons, chère" Louise Michel", où as-tu vu que le charmant et délicat monsieur Bernière me traitait de "vieille folle rétrograde" ? Il se contente juste de dire des sottises et des vilains mensonges avec une belle assurance. Je n’ai pas assez de "temps de cerveau" disponible pour lui" pourrir la vie sur les réseaux sociaux" que je fréquente peu et seulement pour poster, sur mon "mur", des informations sur la vie (qui se développe et se renforce) d’Artémisia, ou sur ma propre création dont il semble ne rien connaitre du tout. Si j’ai posté UN commentaire sur Vincent Bernière c’est bien le maximum. Par ailleurs, pour ce que j’en sais, (d’après Janic Dionnet), ce qui a coulé "Ah ! Nana", c’est une INTERDICTION A L’AFFICHAGE en kiosque, condamnant la revue à L’INVISIBILITE et donc à la non vente. CQFD. L’interdiction en question se justifiait-elle pour monsieur Bernière ? On pourrait presque le penser... Par ailleurs, il ne m’a JAMAIS invitée à me manifester d’aucune manière dans sa revue, (où les journalistes ne semblent pas être toujours très bien traités et où certain-e-s se plaignent de voir réécrire d’autorité leurs articles par ce héros de la libération féminine), je n’ai donc pas eu à refuser. Vincent Bernière ment, et son nez risque d’encore grossir, grossir, grossir... Par ailleurs, si j’en crois les nombreuses réactions des lauréates d’Artémisia et de certains de leurs éditeurs, notamment la courageuse et exigeante Bérengère Orieux, le "boulet" que je suis, selon le pornocrate Bernnière, permet tout de même à certains talents de sortir de l’ombre ou le Grand Gentil Marché, les maintient. Un marché où, pour certains "macs" (je ne vise personne), je fais en effet figure de très mauvaise "coucheuse" pour ne pas dire "gagneuse"... Désolée, mais je vais continuer à mettre des bâtons dans les roues de leurs chars (et de leurs charres). Quand au numéro de la revue qui fait question, non seulement je m’y suis intéressée de près, mais c’est tout Artémisia qui s’est penché dessus et en fera un compte rendu dans les semaines qui viennent...Voilà. A bon entendeur, salut ! Signé : "la vieille folle rétrograde", alias Chantal Montellier

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    • Répondu par Chantal Montellier le 5 février 2018 à  10:33 :

      Allons, allons, Louise Michel, où as-tu vu que le si respectueux Vincent Bernière me traitait de "vieille folle rétrograde" ? Il se contente seulement de dire des bêtises et quelques mensonges qui vont encore faire grossir son nez ! Ca va pas faire joli même si c’est vendeur dans la BD commerciale.
      1) Je n’ai pas assez de temps disponible et il ne m’intéresse pas assez pour lui "pourrir la vie sur les réseau sociaux" et je ne suis pas un troll (c’est quoi ?)... Je ne poste que des choses concernant la vie d’Artémisia (qui se développe et se renforce), et si j’ai posté 1 message au sujet de ce monsieur Bernière, c’est bien le maximum...
      2) Le dit Vincent Bernière ne m’a pas invitée à m’exprimer dans sa revue, ce que je n’aurais sans doute pas refusé, considérant, comme Lénine, (lol), qu’il faut se saisir de toutes les tribunes que nous offre la bourgeoisie", fut-elle un peu vérolée sur les bords.
      3) Si Ah ! Nana a disparu, ce n’est pas à cause d’une simple censure, mais parce que la revue était INTERDITE D’AFFICHAGE dans les kiosques, ce qui la condamnait à la non vente, c’est du moins ce que m’en a dit Janic Dionnet, l’éditrice. Monsieur Bernière n’a pas l’air d’en être plus choqué que ça et son féminisme légendaire ne parait pas trop en souffrir...
      4) Si je suis un "boulet", c’est plus pour des gens comme lui, que pour les lauréates d’Artémisia dont beaucoup m’ont remercié chaleureusement pour cette initiative, notamment notre dernier Grand Prix, Lorena Canottière. Quand à son éditrice, la courageuse et exigeante Bérengère Orieux, je crois avoir publié sa lettre de remerciements sur mon espace Facebook...
      Pour ce qui est de ce numéro des Cahiers de la Bande dessinée, non seulement je m’y suis intéressée, mais c’est toute l’équipe d’Artémisia qui en a fait une lecture attentive et nous ferons connaitre notre point de vue sur la chose dans les semaine qui viennent.
      Cordialement à Actua BD
      Chantal Montellier

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      • Répondu par Bernard Joubert le 10 février 2018 à  00:07 :

        Chantal Montellier l’écrit en lettres majuscules, pour l’affirmer, mais, dans le monde réel, pas celui des faits alternatifs, Ah ! Nana n’a pas été interdit à l’affichage (ce qui aurait été effectivement une mise à mort du journal, impossible à montrer chez les marchands et exclu des coopératives de distribution). Ah ! Nana a seulement été interdit de vente aux mineurs, comme l’avait été peu avant, pendant deux ans, Métal hurlant (d’août 1976 à janvier 1978). Cet arrêté est paru au Journal officiel du 18 août 1978, page 6509. Vincent Bernière a donc bien fait son travail de journaliste en écrivant cela.

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  • Je crois qu’il y a une énorme coquille en couverture du deuxième numéro des Cahiers de la BD, il manque un mot.On devait lire "le porte-monnaie des femmes est-il l’avenir de la BD ?", on se demande comment personne ne s’en est rendu compte.
    C’est pourtant quelque chose qui a l’air important à voir la manière dont les féministes Vincent Bernière et Chantal Montellier se disputent le bout de gras.

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    • Répondu par Chantal Montellier le 6 février 2018 à  11:09 :

      C’est HONTEUX, ce commentaire. Insultant et d’une noire bêtise ! Chantal Montellier, c.a.d. moi, a, toute sa vie d’auteure, sacrifié l’argent à ses idées, ses engagements, ses colères. Je l’ai d’ailleurs payé le prix fort. Très très fort ! Ostracisation, placardisation, désinvitations, blacklistage, et j’en passe. Je ne regrette rien même si j’ai à peine de quoi vivre et si je suis interdite d’exposition à Angoul’men ! Qui dit mieux ? Vous, sans doute ? Mais qui êtes vous, "plume occulte" ? Un courageux apparemment. Une sombre merde encore plus certainement.

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    • Répondu par Chantal Montellier le 6 février 2018 à  11:25 :

      PS : Et bien que désargentée, l’argent investi dans Artémisia sort de ma poche et de celle de mon mari. Nous avons pendant quelques années (3/4) bénéficié d’une subvention de 2000 euros attribuée par une sénatrice communiste, Laurence Cohen (médecin toujours en exercice, parallèlement à son activité politique), mais cetet aide vient de nous être retirée par le résident de la République, un certain Macron, qui a considéré que la chose était "immorale" ! sans doute que vous allez applaudir cette mesure de salubrité publique et de justice sociale et politique, "plume occulte" ?

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      • Répondu par La plume occulte le 6 février 2018 à  15:26 :

        Otez-moi un doute,c’est à quelle Chantal Montellier serial-victime que l’on a affaire,la femme ou l’autrice ?Les deux réunies semblent un trop lourd fardeau pour de mêmes frêles épaules- quelles soient celles d’une féministe de la première heure ou celles de la génération spontanée et désintéressée.
        Dans le doute on a envie de vous dire tout simplement"BIENVENUE DANS LE VRAI MONDE".Pas celui a qui vous servez la soupe consciemment ou pas,mais celui où s’ébattent au quotidien quelques milliards de personnes ordinaires,hommes ou femmes.Vous voyez on en apprend tous les jours.
        Pour une ostracisée vous êtes bien médiatique,habile et tout vous connaissez votre public.Si ce dernier vous garde dans le dénuement et vous sucre les subventions,prenez-le comme une exigence esthétique,il insiste sans doute pour que vous ayez toujours l’air de gauche,ils font le coup à plein de monde.Plus qu’un sacerdoce voyez-le comme un juste hommage.
        Par contre n’hésitez pas à échanger encore,avec vous on apprend plein de mots et formules qui glorifient la condition humaine,homme ou femme.Humaniste un jour ,humaniste toujours.

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        • Répondu par kyle william le 7 février 2018 à  09:56 :

          Quand vous faites des plaisanteries à table en famille ou avec des amis, les gens comprennent ?

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          • Répondu par La plume occulte le 7 février 2018 à  11:06 :

            Libre à vous de trouver que la condition humaine est une plaisanterie, vous devez avoir une drôle de famille et de drôles d ’amis.

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            • Répondu par kyle william le 7 février 2018 à  12:12 :

              Je m’en félicite d’ailleurs. Je me fiche un peu de la condition humaine mais j’aimerais comprendre parfois le sens des échanges ici et pourquoi chaque sujet sur la BD tourne à la foire d’empoigne politico-complotiste. Mais si ça ne vous intéresse pas de nous éclairer, ça n’est pas très grave non plus.

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              • Répondu par chantal Montellier le 7 février 2018 à  15:54 :

                STOP ! SVP, Si vous voulez me faire plaisir, ne répondez plus à ce pauvre type qui n’a même pas le courage de signer de son nom réel, lui qui semble si bien connaitre le monde réel, justement. Sa plume occulte est trempée dans le fiel et il déborde de haine. Ce n’est pas un interlocuteur, juste un malade qui cherche à mordre pour se distraire et se défouler. Je ne comprends pas que Didier Passamonik soit complice de ça en le publiant...? C’est étrange et ça m’interroge. Didier, tu m’expliqueras ? Toi qui a l’air si solidaire d’Artémisia, viens à toutes nos cérémonies et sembles apprécier mon travail par ailleurs scandaleusement médiatisé, (c’est vrai que nous ne sommes pas en dictature, plume occu... semble d’ailleurs le regretter.
                Mais, qu’il se rassure, je suis toujours tricarde dans beaucoup d’endroit et notamment à Angol’men. Mais... YA BASTA ! On ferme.

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              • Répondu par La plume occulte le 7 février 2018 à  17:07 :

                Pour faire simple disons qu’une certaine forme de récupération de la BD est en cours par le discours,l’action,la promotion,la forme ect...Ce qui la fait entrer dans des cases où elle n’a rien à faire,sans parler des contrevérités énoncées à tour de bras.
                Ce discours et ces actions,d’autorité-et souvent dédain,par des gens qui au contraire claironnent par rapport à leur esprit d’ouverture- repris en boucle et sans contradiction deviennent la vérité,puisque la seule audible.
                Ce discours,ces actions sont distillés par des personnes parfois sincères et persuadées d’agir pour la bonne cause -ils ont été formés et formatés pour,quand pour d’autres il s’agit plus simplement de l’orthodoxie naturelle à leur milieu - parfois par des personnes intéressées qui ont compris la musique.
                Ce n’est pas un complot mais une mécanique,humaine.La BD n’est qu’un cas parmi d’autres.
                En quoi est-ce grave ? Cette coquetterie pleine de hauteur joue la carte de l’exclusion.

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                • Répondu par kyle william le 7 février 2018 à  18:00 :

                  Vous avez des exemples ? Ou c’est toujours la même antienne : en gros on récompense une BD considérée comme intello-chic mais qui se vend mal, au détriment d’une BD considérée comme grand-public et qui se vend bien, mais qui est tenue à l’écart des prix et des festivals ?
                  Même phénomène qu’aux Césars par exemple, ou ailleurs. C’est ça que vous voulez évoquez ? Ou il y a autre chose ?

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                  • Répondu par Henri Khanan le 7 février 2018 à  21:28 :

                    C’est triste de voir comment un débat sur un sujet anecdotique (les cahiers 2) dégénère en pugilat verbal et insultes. Pornocrate, merde humaine ? C’est quoi ces insultes de vulgaire troll ? J’apprécie l’oeuvre BD de CM, je suis très étonné de la voir réagir de cette façon... Je précise que j’apprécie aussi les commentaires de la Plume Occulte, même s’ils sont parfois peu clairs.

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                  • Répondu par La plume occulte le 7 février 2018 à  22:27 :

                    Il y a de ça dans ce que vous dites, oui, ces sélections et palmarès où on se cache derrière les mots exigence et radicalité sont une vieille stratégie pour imposer une autorité morale.Je vous laisse deviner de qui....

                    Mais à la limite on s’ en fout, là ou ça devient sérieux c’est quand on tord la réalité avec des raisons plus ou moins nobles pour rapprocher la BD de la littérature, par exemple,alors que les deux n ’ont rien à voir, même et surtout pas mécaniquement.

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                    • Répondu par kyle william le 8 février 2018 à  11:13 :

                      Autorité morale, je ne sais pas à quoi vous faites allusion. Sur la confusion avec la littérature, quelques propos pédants vont parfois un peu dans ce sens-là en effet… tout autant que la confusion avec le cinéma d’ailleurs. Mais il y a de nombreux contre-exemples, par exemple les excellents catalogues d’expo d’Angoulême de ces dernières années (Morris, Hermann, Cosey), il y est bien question de BD, de narration BD et de rien d’autre, et ça n’empêche pas de pousser très loin l’analyse de l’oeuvre de ces artistes.
                      Sur le palmarès d’Angoulême, on comprend bien que récompenser 1 livre sur 5000 provoque 4999 mécontents. Mais la prééminence d’Angoulême recule, et il y a d’autres grands festivals qui récompensent de préférence des ouvrages "grand-public". Le problème est que depuis 25 ans, avec la stratégie de surproduction d’éditeurs comme Delcourt et Soleil, le niveau général de la BD destinée au grand public a fortement baissé. Il faut bien chercher pour y dénicher des pépites. Il me semble que par exemple l’album récompensé cette année, la Saga de Grimr, Jérémie Moreau est une BD d’aventures de qualité, et pas un truc qui pourrait être taxé d’iintello-elitiste.
                      Il est difficile de parvenir à un équilibre. Au moins, le palmarès d’Angoulême ne ressemble pas aux Victoires de la Musique qui récompensent chaque année des artistes "grand-public" déjà archi-confirmés, archi-comblés, archi-connus et ne reflétant en rien la réalité de la création du moment.

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                      • Répondu par La plume occulte le 8 février 2018 à  13:15 :

                        La BD n’est ni de la littérature,ni une sucette à galerie d’art ,ni du cinéma.C’est une écriture d’une rare complexité,à base de codes signifiants.

                        L’autorité morale fait partie des stratégies pour s’assurer que ceux qui sont en haut restent en haut et ceux qui sont en bas restent en bas.Parce qu’il n’y a pas de hasard,le clivage,le dédain sont des armes parmi d’autres.
                        Pour tout un tas de raisons les plus fervents promoteurs de cette autorité morales sont des personnes qui, idéologiquement,se réclament le plus souvent de la gauche politique,ces fameux "intello précaires" que l’école fabrique par paquet de douze dans les rangs des étudiants en lettres et sciences humaines principalement,gauchistes convaincus qui font mieux que personne la promotion de l’orthodoxie bourgeoise.Qui le leur rend bien en les faisant crever la dalle.
                        Il y a aussi la gauche caviardée,aujourd’hui appelée bobos,qui garde un oeil attendri sur ce qui peut représenter les classes populaires.Mais pas trop quand même,il faut pas exagérer non plus,chacun doit rester à sa place.

                        Les prix sont plus représentatifs de ceux qui les donnent que du domaine dont ils sont censés faire la promotion,alors on s’en tape en soi.Il est plus utile de rester attentif à ce qui se cache derrière,avec cette forme de ségrégation des "quantités négligeables",que par autre stratégie on culpabilise souvent,qui sont pourtant ce que l’on appelle la majorité.

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                        • Répondu par kyle william le 8 février 2018 à  15:06 :

                          ça me paraît une lecture très politique des choses quand même… les bobos (au vrai sens du terme c’est à dire la bourgeoisie de gauche) qui jettent un regard condescendant sur ceux qui ne sont pas de leur milieu, c’est vrai ça existe. Mais votre prétendue conspiration des intello-précaires pour exercer une autorité morale et maintenir en bas ceux qui s’y trouvent, j’avoue que j’ai du mal à comprendre.
                          Pour ce que je connais des intello-précaires, le terme a été utilisé par Laurent Joffrin pour qualifier avec sympathie les victimes des attentats du 13 novembre, habitants du 11e arrondissement que la presse qualifiait hâtivement de bobos, alors que leurs revenus sont très en dessous de ceux des "vrais" bobos.
                          Oui, des intello-précaires, il y en a beaucoup parmi les auteurs, très clairement. Mais puisque votre discours semble empreint de la notion de "lutte des classes", ce complot des intello-précaires s’il existait, consisterait principalement à essayer de gagner un peu mieux sa vie… on peut leur souhaiter d’y arriver. Exercer une autorité morale, on verra plus tard.

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                          • Répondu par La plume occulte le 8 février 2018 à  23:48 :

                            C’est une lecture politique effectivement, dans le sens d’une des définitions de ce mot.

                            Si vous avez du mal à comprendre, c’est parce que vous persistez à voir complot et conspiration là où je parle de mécanique. Il n’y a pas de complot.Les intellos précaires ne sont pas ce que vous en avez perçu, c’est autre chose, plus intangible et divers.
                            Ils sont rarement à la source qui impose cette autorité morale, plus sûrement ils sont la minorité agissante, relais d’opinion, prescripteurs souvent,leaders d’opinion parfois, là encore pour tout un tas de raisons. Les cyniques a qui ils profitent les appellent les idiots utiles, vous voyez la considération qu’ils leurs portent...
                            Pour compenser on offre par-ci, par-là quelques signes de valorisation symbolique qui imposent reconnaissance sociale et estime de soi, du genre petite exposition médiatique ou médailles en chocolat. Tous ne sont pas dans la dèche, certains en vivent très bien et servent de phares qui font saliver les autres.

                            Mais revenons à l’essentiel de ce sujet:huit acheteurs de livres sur dix sont des femmes , ce qui leurs donne un charme supplémentaire. Les prendre pour des connes en leurs racontant qu’elles sont soudain les plus belles ou les prendre pour des vaches à lait est une conception du féminisme que l’on n’est pas obligé de partager.

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                            • Répondu par kyle william le 9 février 2018 à  09:49 :

                              Oui en relisant votre message précédent, j’ai compris que j’avais mal compris sur le point des intello-précaires. Si on prend l’exemple des auteurs de BD, ce que vous dites me paraît juste. Il n’y a pas de complot, mais il y a une pratique à l’oeuvre dans l’édition qui consiste à exploiter les auteurs sous la forme d’une main d’oeuvre mal payée et consommable, en récompensant de temps en temps un individu parmi eux, lequel va en effet devenir un modèle pour les autres, et faire des envieux motivés à lui ressembler. C’est le principe de l’employé du mois, vieux comme le capitalisme. La dénonciation de cette politique-là, j’y souscris totalement, même si, puisque nous utilisons tous deux des pseudos, nos avis n’auront que peu d’importance. Merci pour l’échange, en tout cas, ça a été laborieux, mais je pense que, malgré les noms d’oiseaux échangés, on a rendu votre thèse un peu plus intelligible et moins assimilable à une obscure logorrhée complotiste.
                              Par contre sur les femmes dans la BD, continuez sans moi, là j’ai du boulot.

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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