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Voyage en zone d’exploitation – Par Louis Rémillard – Les 400 Coups

Par Marianne St-Jacques le 11 juillet 2008                      Lien  
« Un véhicule avec un canot fixé sur le toit circule sur un chemin de terre percée dans la forêt. Comme le territoire est grand et que les routes des compagnies forestières sont de véritables labyrinthes, son parcours est interminable. Ce voyage en zone d’exploitation semble sans fin. »

Ces phrases tirées du synopsis de Voyage en terre d’exploitation résument parfaitement cet album conceptuel. Dans cette BD muette, Louis Rémillard met en image le parcours d’une voiture à travers le chantier forestier qu’est devenue la forêt boréale canadienne. Le paysage, ô combien familier pour quiconque a déjà parcouru le nord des provinces de l’Ontario et du Québec, se répète sans cesse : chalets de plaisance ou de chasse, lacs, pêcheurs, terrains de camping et aires de pique-nique, le tout entremêlé du triste spectacle qu’offrent les « coupes à blanc ».

Afin de réaliser cet ouvrage, Rémillard s’est imposé des contraintes intéressantes : aucun dialogue n’est permis, la voiture doit apparaître (en tout ou en partie) dans chaque case et la structure de toutes les pages doit être identique (quatre rangées de trois cases carrées).

La froideur de la symétrie, de pair avec le choix du noir et blanc, donne un ton un peu ennuyeux à l’album. Aussi, pour égayer son « récit », l’auteur s’est amusé à glisser plusieurs clins d’œil au lecteur. On y trouve, par exemple, des allusions à certains peintres paysagistes canadiens bien connus tels que Tom Thompson (un proche collaborateur du Groupe des Sept) et Cornelius Krieghoff. De même, y on fait également référence au folklore canadien-français, en particulier à la légende de la chasse-gallerie. Enfin, Rémillard va même jusqu’à reproduire subtilement un pétroglyphe algonquien (l’œuvre d’un des groupes autochtones du Canada). Si tous ces clins d’œil vous semblent bien obscurs, pas de panique : l’auteur a ajouté un index des « œuvres citées » à la fin de l’album.

Bref, si Voyage en zone d’exploitation n’a rien d’excitant, on ne peut douter du réalisme ou de l’érudition de cet ouvrage. Enfin, ce livre est idéal pour renouer avec la nature ou encore pour découvrir le côté rustique du Nord canadien.

(par Marianne St-Jacques)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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