Interviews

Willy Lambil : "On parle bien plus d’un auteur qui vend 5.000 albums à la nouveauté que du nouvel album des Tuniques Bleues !"

Par Nicolas Anspach le 12 novembre 2009   Tuniques Bleues !"" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="Twitter">            Tuniques Bleues !"" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="Linkedin">    Tuniques Bleues !"&body=À%20lire%20sur%20ActuaBD%0D%0Ahttps://www.actuabd.com/Willy-Lambil-On-parle-bien-plus-d" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="E-mail">   Lien  
Depuis plus de 35 ans, le nom de {{Willy Lambil}} est indissociable des {Tuniques Bleues}. Le dessinateur a réussi à réinterpréter les personnages de Salvérius pour les faire siens. Il a fait glisser habillement la série vers une veine plus réaliste. Il retrace sa carrière et partage avec nous, avec un franc-parler réjouissant, sa perception du métier.

Willy Lambil : "On parle bien plus d'un auteur qui vend 5.000 albums à la nouveauté que du nouvel album des <i>Tuniques Bleues</i> !"Vous êtes arrivé au Journal de Spirou au début des années 1950 où vous assumiez la fonction de lettreur.

Oui. Yvan Delporte était alors le rédacteur en chef du journal. Enfin, je ne suis pas certain que cette tâche lui ait été officiellement confiée à l’époque. Charles Dupuis avait une volonté farouche de garder le contrôle du journal. Delporte se débrouillait quand même pour faire passer ses idées.
J’étais donc l’un des lettreurs du journal. J’ai remplacé Marcel Denis [1], qui était malade. Nous avions un papier bleuté, que nous mettions sur la planche originale sur lesquels étaient déjà inscrits les textes en français. On recopiait sur ce papier la forme des bulles et on y caligraphiait un texte en néerlandais que l’on nous avait confié préalablement. Je traçais donc les lettres dans les bulles. C’était un travail inintéressant, mal payé. Le seul avantage était de voir les planches originales des auteurs. Je me rappelle encore du format hors normes de celles de Jijé et de Tillieux.
En parallèle, je commençais à présenter des histoires à Charles Dupuis. Ce dernier n’en voulait pas. Il me disait que ce n’était pas au point. Je ne suis pas certain que c’était vrai : durant toute sa vie, il a tenu ce discours même avec des auteurs talentueux. Ceci dit, j’étais content d’être lettreur, car j’étais sur place. Je travaillais à mi-temps pour Dupuis. Le reste du temps, je dessinais mes projets. Charles Dupuis se faisait un plaisir de les refuser. Et puis, un jour, j’ai été trouver Georges Troisfontaines.

Le créateur de la World Press, qui avait fondé une agence de distribution de bande dessinée sur le modèle des syndicats américains…

Oui. Il m’a dit : « Si Dupuis n’en veut pas, je prends ! ». J’ai donc fourni des planches à Troisfontaines. Dupuis était l’un des clients de la World Press. Nous sommes plusieurs auteurs à avoir suivi le même parcours. Je songe à Salvérius, Piroton ou Remacle. J’ai réalisé notamment des Histoires de L’Oncle Paul. À cette époque, j’ai été voir Peyo pour avoir ses conseils. Je travaillais toujours chez Dupuis en tant que lettreur. De temps en temps, j’avais le droit de faire une illustration dans le journal. Pas plus ! Je voulais que Peyo convainque Charles Dupuis de me publier en album, et d’avoir une histoire régulière dans le journal. Je vois encore Charles Dupuis lui dire : « Des albums ! À un mec qui travaille chez nous ? Pas question ! ». À ses yeux, je ne valais pas un clou ! C’était inadmissible pour Charles Dupuis qu’un de ses employés ou ouvriers puisse être publié en album ! Il allait plutôt chercher les dessinateurs ailleurs, dans d’autres maisons d’édition ! C’était la mentalité de l’époque !
Enfin, maintenant, je ne suis même pas certain qu’il y a ait encore une mentalité. Je n’ai plus de contact avec la direction et l’équipe éditoriale de Dupuis. Je ne vais pas donc pas les critiquer. Mais vous pouvez mentionner cela dans votre article : Je n’ai pas de contact avec eux. J’ai parfois Sergio Honorez [Directeur éditorial de Dupuis. NDLR] au téléphone, mais c’est rare. J’ai parfois l’impression que si j’arrêterais demain de dessiner les Tuniques Bleues, cela les laisserait indifférents ! Je fais le cinquante-quatrième album. Après je ne sais pas si je poursuivrai la série.
Mes contacts avec Frédéric Niffle, le rédacteur en chef de Spirou, sont également fort rares ! Je ne travaille plus pour le journal. Financièrement, en fin de carrière, ce serait une catastrophe de leur fournir du matériel inédit. Je ne connais pas beaucoup Frédéric Niffle. Il ne vient pas souvent à Marcinelle, et moi je n’y viens plus beaucoup. Je l’ai eu quelques fois au téléphone…

Extrait du T53 des Tuniques Bleues
(c) Lambil, Cauvin & Dupuis

Vous avez dessiné des histoires de l’Oncle Paul, scénarisé par Octave Joly, qui était l’un des scénaristes-documentalistes de la World Press ?

Oui. J’en ai dessiné quatre ou cinq, pas beaucoup plus. Mais rapidement, après cela, j’ai publié mes propres histoires chez Dupuis. J’ai réalisé une série qui s’appelait Sandy et Hoppy. J’ai travaillé pendant dix ans sur cette série. Les vingt-quatre épisodes de Sandy & Hoppy n’ont pas été publiés en album à l’époque ! Charles Dupuis ne manquait pas de me critiquer. Il me donnait l’impression de me conserver dans sa maison d’édition par pitié. Quand j’ai repris les Tuniques Bleues, il a commencé à s’intéresser un peu à moi.

Vous aviez un dessin plus réaliste dans Sandy & Hoppy. Parce que vous appréciez les dessinateurs américains de la grande époque, comme Hubinon influencé par Milton Caniff ?

Non. Je ne suis pas fan d’un auteur en particulier. Mon dessin ne ressemble à aucun autre. J’ai toujours été un admirateur de Jijé, mais je n’ai jamais cherché à dessiner comme lui. J’étais incapable de l’égaler. J’ai surtout côtoyé Jijé lors de tournées de dédicace. Il me donnait parfois quelques conseils. Lui aussi croyait plus en mes capacités lorsque j’ai commencé les Tuniques Bleues. Il m’a conseillé, avec Franquin, de faire du dessin humoristique. Mais à l’époque, je n’étais pas très bon dans ce style. Du coup, pour Les Tuniques Bleues, j’ai un dessin hybride, à la croisée de l’humoristique et du réaliste.

Extrait du T53 des Tuniques Bleues
(c) Lambil, Cauvin & Dupuis

Pendant cette période de vaches maigres, des auteurs vous conseillaient ?

Pas trop. J’étais payé à la planche. Je devais en dessiner un maximum pour gagner ma vie. On m’a toujours un peu ignoré dans la BD. Encore actuellement !

Pas tant que cela ! Je me souviens d’une interview de Larcenet où il disait qu’il vous appréciait !

Larcenet, peut-être. Mais en réalité, je suis totalement ignoré de la bande dessinée. Nous avons vendu 20,4 millions d’albums des Tuniques Bleues depuis le début ! Et bien, on parlera bien plus d’un auteur qui a vendu cinq mille albums par titre que de nous ! La raison en est simple : je ne suis pas à la mode et je ne suis pas aimé des médias en général !

Vous avez publié une cinquantaine d’albums des Tuniques avec une belle régularité. Pour la presse, c’est difficile d’avoir un regard neuf sur la série …

Du coup, on m’ignore ! Si Trondheim publie un album, on va le mettre sur un piédestal. Et moi, on ne va pas regarder mon travail. Je ne connais pas Trondheim, et je tiens à préciser que je n’ai rien contre sa personne ou son travail. Je le prends comme exemple car c’est un auteur à la mode, dont on parle beaucoup. Il a eu le Grand Prix à Angoulême. Un jour, au Festival d’Angoulême, une personne importante nous a demandé ce que l’on venait faire dans ce festival. Nous n’y étions pas les bienvenus ! Il y a eu des modes. Des auteurs sont mis à l’avant-plan. Mais cela ne dure qu’un temps, et la plupart d’entre eux ont disparu. Raoul Cauvin et moi-même, nous sommes toujours sur le marché. Des revues, comme Bo Doï, ne parlent jamais de nous. Ils nous ont un jour posé des questions par téléphone, et nous ont fait comprendre qu’ils ne parlaient jamais de nous car nous étions des vieux séniles. Ils avaient un discours du style : « L’album qui sort est plus mauvais que les autres. Mais comme d’habitude, cela va se vendre !  » (Soupirs). On voit aussi ce genre de commentaire sur les forums, sur Internet. Je ne vais même plus les voir, tellement cela m’ennuie. Cauvin est mieux vu que moi, car il publie d’autres séries.

Extrait du T53 des Tuniques Bleues
(c) Lambil, Cauvin & Dupuis

En 1972, vous reprenez les Tuniques bleues suite au décès de Salvérius. Quel genre d’homme était-il ?

Nous étions amis ! Quand j’allais chez Dupuis, c’était le premier gars que j’allais voir. Raoul Cauvin, je le connaissais moins. Mais nous ne préoccupions pas du travail de l’autre. Je savais que cela marchait bien pour Salvé. Quand il est mort, cela a été une catastrophe ! Cauvin et Thierry Martens m’ont demandé d’achever l’album. Ils ont pensé à moi car, peu de temps avant, j’avais demandé à Cauvin s’il n’avait pas un scénario pour moi.

Vous n’aviez pas d’appréhension ? Cette série avait quand même été créée pour remplacer Lucky Luke. Morris était parti avec sa série chez Dargaud !

Oui. C’est ce que Raoul m’a dit ! Mais à cette époque là, cela m’était égal. On m’a juste demandé de terminer un album. Charles Dupuis, avec sa délicatesse légendaire, m’a dit qu’il ne croyait pas que j’arriverais à faire des planches convenables. J’ai terminé l’album pour dépanner la veuve de Salvérius. Elle venait de faire construire une maison et perdait son mari. Je n’ai pas voulu avoir de droits sur cet album-là. Ils m’ont ensuite proposé de continuer. Je ne connaissais pas trop le Western. J’ai alors arrêté ma série, Sandy & Hoppy, alors que j’avais entamé un nouvel épisode.

Lambil, chez lui durant l’été 2009
(c) Nicolas Anspach

Vous l’avez fait par passion ?

Non. Je me suis adapté à autre chose ! Mon style, à l’époque, était assez abominable. Cela me rend malade lorsque je vois que Dupuis ressort des illustrations de cette époque pour promouvoir les Tuniques bleues. Mon style a quand même évolué en plus de trente-cinq ans ! Je ne pense pas que Les Tuniques bleues était le type de série que je voulais dessiner à l’époque. Je n’avais même aucune documentation sur le sujet. Aujourd’hui, j’en ai plein mes armoires.

Votre graphisme oscille entre le dessin semi-réaliste et l’humoristique.

C’est vrai.

Vous avez aussi un talent pour représenter les animaux de manière juste. Vos planches montrent des putois ou d’autres animaux de la forêt. Sans parler des chevaux, que vous dessinez d’une fort belle manière.

Effectivement. J’avais commencé à dessiner les animaux dans Sandy. J’avais beaucoup de documentation sur la faune australienne. Je m’amusais à la reproduire. Charles Dupuis appréciait que je dessine des animaux à l’avant-plan ! C’était l’une des seules choses qu’il aimait dans mon travail. J’ai continué à en dessiner dans les Tuniques bleues. Pour varier les plans, je dessine souvent un animal à l’avant-plan : un putois, un chevreuil, etc.

Le cheval ést horriblement difficile à dessiner.

Oui, c’est vrai. Mais je me suis habitué à les représenter graphiquement. Cet animal ne m’est absolument pas sympathique. Si vous me mettez sur un cheval, je saute directement à terre en hurlant. Si un cheval passe près de moi alors que je me promène, je ne vais même pas le regarder. Mais j’aime les dessiner. Ils donnent du mouvement et de la vie à la planche.

(c) Lambil, Cauvin & Dupuis
Les aquarelles de Willy Lambil : lorsqu’il dessine les Tuniques Bleues

Quand même, dans l’album « Arabesque », vous arrivez à représenter les comportements et attitudes que peuvent avoir les chevaux.

Ce n’est pas vrai ! (Rires). Cet animal me laisse franchement indifférent. Par contre, je possède beaucoup de documents sur les chevaux. Je m’en suis largement servi à une époque. J’ai, en permanence, dans mon tiroir un livre de Eadweard Muybridge (Animals in Montion [2]). Ce photographe captait le mouvement des animaux. Il y est décomposé. Il l’a fait pour les chevaux, mais aussi pour les vaches, les porcs et même des girafes !

Qui a amené le côté antimilitariste dans la série ?

Cauvin ! Il était en bagarre avec son frère qui était Major dans l’armée belge. Ils n’arrêtaient pas de se chamailler à l’époque. Je ne suis pas spécialement antimilitariste. Mais je n’aime pas la guerre. J’étais enfant lorsque la Deuxième Guerre mondiale s’est déroulée. Je l’ai surtout vécue par après, par les souvenirs de mes parents. Je ne suis pas spécialement contre l’armée. Franquin, qui a suivi sa scolarité chez les bons pères, s’est moqué d’eux pendant longtemps. Il ne faut pas tout prendre au sérieux !

Lors d’une exposition à Andenne, j’ai vu des représentations de villages que vous avez réalisées à l’aquarelle. Continuez-vous à pratiquer cette technique ?

Très peu ! Cela devient plutôt rare !

Quel type de plaisir éprouviez-vous ?

Aucun ! (Rires) Entre deux histoires, je me mettais à faire des aquarelles. Je m’énervais assez rapidement. En fait, je n’y prends aucun plaisir.

Madame Lambil : Cela ne le détend pas ! Mon père peignait aussi des aquarelles après le bureau. Je le voyais heureux. Mais pas Willy. Il est comme un lion…

(c) Lambil, Cauvin & Dupuis

Pourquoi en réalisez-vous de temps en temps, alors ?

Pour m’énerver (Rires) ! En fait, c’était pour voir à quel résultat je pouvais arriver. C’est un art difficile. J’ai abandonné l’idée de représenter les villages. À chaque fois que je m’installais dans un coin tranquille pour peindre, un imbécile venait m’observer et voulait entamer la conversation. Cela me coupait à chaque fois l’inspiration !

Influencez-vous parfois Raoul Cauvin en lui suggérant des thèmes d’histoire ?

Jamais ! Un jour, je me suis permis de lui demander de m’écrire une histoire sur l’Irlande. Il m’a inventé une histoire où la seule chose qui était Irlandais, c’était le bateau sur lesquels se sont baladés nos personnages tout au long de l’histoire ! C’était la Rose de Bantry ! Je n’ai pas dessiné le moindre brin d’herbe irlandais ! Du coup, je ne dis plus rien. Raoul a un argument. Il m’a un jour dit : « Tu te rends compte, si tous mes dessinateurs me demandaient cela, je n’en sortirais plus ». Il n’a pas tout à fait tort, ceci dit. Mais cela m’aurait plu de dessiner l’Irlande ou l’Écosse.

Vous avez connu la plupart des rédacteurs en chef du journal de Spirou. Lesquels vous ont marqué ?

Yvan Delporte. Même si je n’avais que seize ans quand je suis entré comme lettreur au journal ! Et puis, Thierry Tinlot. Il nous a incité à publier les crayonnés de l’album Les Nancy Hart dans le journal de Spirou. Ces planches ont été publiées, par après, dans un album. Nous nous sommes disputés comme des chiffonniers à l’époque. Il m’a traité de tous les noms parce que j’étais un peu réticent sur certaines choses ! Mais nous avons fini par nous entendre. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles de lui, et je le regrette. Je l’aimais bien.

(c) Lambil
… où lorsqu’il laisse voguer son imagination.

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire les chroniques des T47 & T50.
Lire des interviews de Raoul Cauvin :
- "Je sers le café chez Dupuis, cela m’inspire ! » (Août 2009)
- "Ce n’est pas un secret, j’ai vendu 45 millions d’albums (Septembre 2006).

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[1Ce dessinateur peu connu avait notamment créé la série Hultrasson avec Marcel Remacle et dessiné deux albums de Tif et Tondu.

[2Commander « Animals In Motion »l’album chez Amazon.

 
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24 Messages :
  • Je n’ai jamais eu l’impression que le sieur Lambil ou son travail étaient dépréciés par la profession, mais une chose est sûre (et c’est très sincère) : si je fais de la bande dessinée aujourd’hui, c’est essentiellement grâce aux Tuniques Bleues, à des albums comme Blue Retro, Les Cavaliers du Ciel, Outlaw, Le David, les Déserteurs, et j’en passe...
    C’est bien simple, j’ai "appris à lire de vraies bd" (juste après Bob & Bobette donc) avec les Tuniques Bleues et Sammy.
    Et même si aujourd’hui, ces séries font figure de "dinosaures" dans le panel éditorial, j’éprouve toujours un immense respect pour messieurs Lambil et Cauvin et continue de lire leurs albums. Anciens ou nouveaux.
    On verra où seront leurs détracteurs dans 40 ans. En BD comme ailleurs, le respect se mérite. Et ils sont de ceux qui n’ont aucun besoin de le revendiquer.

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  • Pour vous connaitre depuis Pauvre Lampil, j’aime bien votre travail, monsieur Lambil ! Bien sur que les sites branchouille ne parlent pas de votre travail et que dans les festivals bobos/branchouillards vous ne serez jamais les benvenus.
    L’essentiel est ailleurs, c’est les 20 millions d’exemplaires vendu, CAD autant de gens satisfaits de votre labeur !

    Il est pas dit que la longévité des gens portés actuellement aux nues par les médias "in" dure aussi longtemps que la votre. Bon vent et mes respects.

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    • Répondu par joel le 13 novembre 2009 à  19:08 :

      Si les professionels ne vous suivent plus ou pas, vos lecteurs seront toujours là c’est vrais que moi ça me gonfle tous ces auteurs a la mode qui sortent 3 ou 4 albums par ans il n’y a pas que eux morbleu ! En plus quand ils n’avaient pas de succés il crachaient dans la soupe, maintenant sont bien content de s’en mettre plein les poches !

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      • Répondu par Oncle Francois le 13 novembre 2009 à  20:50 :

        Bien d’accord avec vous, messieurs !

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  • Merci pour cette longue et passionnante interview qui permet de rendre un vibrant hommage à un des Maitres les plus discrets, les plus effacés du francobelge classique, alors que paradoxalement ces albums se vendent finalement très bien, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.

    Exactement comme Willy Lambil, je déplore effectivement de voir les derniers albums de grandes séries populaires ignorés par la presse payante sur la BD (Casemate et DBD, donc), ainsi que par les revues généralistes dont le rédactionnel sur la BD est confié à de jeunes journalistes qui confondent branchitude et culture, "dessin maladroit et baclé" avec "miracle artistique de l’improvisation dépouillée", "scénario incompréhensible sans action, ni humour" avec "écriture réaliste, moderne et engagée".

    Je veux bien ne pas faire de peine à des auteurs dont les albums suscitent l’intéret d’un public bien maigre,mais bon je trouve tout de même un peu injuste la couverture médiatique qu’ils ont tendance à s’accaparer. Cela n’est pas très sympathique pour leurs ainés à qui ils doivent le respect (Larcenet vient de remonter d’un cran dans mon estime).

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    • Répondu par Alex le 13 novembre 2009 à  22:37 :

      Je lisais Spirou quand j’avais... quoi 11 ans. Lu peut-être 4-5-6 ans. J’adorais "Pauvre Lampil". Et les "Tuniques Bleus" faisaient partie des grands moments de lecture. Après on grandit, on oublie aussi... C’est très ingrat le public. Je vois ici les dernières planches de Mr Lambil : quelle maîtrise. Je suis sur le cul ! Bon sang, ces planches sont magistrales !

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      • Répondu par joel le 14 novembre 2009 à  06:43 :

        larcenet le depressif, est bien content maintenant de vendre et de produire tel un studio de 20 personnes ! moi j’y arrive pas ce qui est bien c’est qu’il est écologique, avec sa façon de dessiner il n’utilise pas ou peu de papier brouillon ! enfin bon chacun son truc

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    • Répondu le 14 novembre 2009 à  08:14 :

      Raoul Cauvin aussi, malgré ses 40 millions de BD vendues est personna non grata dans la presse BD qui préfère évoquer je ne sais quelle nouvelle "oeuvre"
      Bobo dessinée avec les pieds et qui se vendra de manière confidentielle.
      Pire, Cauvin serait l’initiateur des BD dites de métier, donc le diable en personne.

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      • Répondu par Joël le 14 novembre 2009 à  10:44 :

        Lambil nous la joue victime et incompris. Il en fait un peu trop, chaque sortie d’album est accompagné d’un présentoir, d’interviews, ... on ne peut pas dire qu’il est oublié.
        Là où c’est intéressant, c’est sur les contacts de la nouvelle direction (Niffle, Honorez et C°). Pas de liens avec les auteurs, pas étonnant qu’ils partent ailleurs ou se sentent mal aimés. Peut-être que les directions ont de nouvelles tâches, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : les rapports humains !
        Joël (avec le tréma, je suis un autre Joel)

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 novembre 2009 à  16:15 :

        Faisons juste remarquer que Lambil a été déjà chroniqué sur ActuaBD et que Cauvin a déjà fait également l’objet d’articles et d’interviews.

        On ne peut donc pas parler de "la presse BD" en général.

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    • Répondu le 14 novembre 2009 à  09:46 :

      En même temps, le public lambda est pas idiot, les tuniques continuent à le passionner, donc il achète ça plutot qu’une obscure dissertation nombriliste vite et mal torchée sur une invasion de limaces dans un potager ou sur le fait qu’abandonner son sandwich dans l’herbe va attirer des fourmis !!!!!!!!!

      Ca me rappelle le cinoche d’auteur français, évoqué par les inconnus dans un de leur sketch, plus c’est incompréhensible, moins y a de public, CQFD : plus l’oeuvre est majeure vu que le public est crétin à la base.

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      • Répondu par joel le 14 novembre 2009 à  11:31 :

        Joël c’est claire que quand on lit les interviews a droite et a gauche,la direction et de spirou et des édition Dupuis n’ont pas remplis les taches qu’ils disaient eux meme realiser (recréer une équipe-famille) entre les auteurs, mainteant ce n’est peut etre plus a la mode pour les jeunes auteurs ! on ne sais pas d’ailleur ou en sont les ventes du journal depuis l’arrivée de Niffle ?

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        • Répondu le 15 novembre 2009 à  00:23 :

          Joël c’est claire que quand on lit les interviews a droite et a gauche,la direction et de spirou et des édition Dupuis n’ont pas remplis les taches qu’ils disaient eux meme realiser (recréer une équipe-famille) entre les auteurs, mainteant ce n’est peut etre plus a la mode pour les jeunes auteurs ! on ne sais pas d’ailleur ou en sont les ventes du journal depuis l’arrivée de Niffle ?

          13 fautes d’orthographe en 5 lignes. Bravo les défenseurs du classicisme.

          Répondre à ce message

          • Répondu par Joël le 15 novembre 2009 à  10:25 :

            Remarque inutile d’un inconnu.
            Le français n’est peut-être pas la langue maternelle de ce Joel. Regardez un peu plus loin que le bout de votre nez, monsieur le pourfendeur.

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            • Répondu le 16 novembre 2009 à  00:24 :

              Remarque, au contraire, tout à fait significative quoiqu’(intentionnellement) incognito. Réfléchissez avant de défendre l’acculturation. Serais-je M. Lambil que je ne voudrais pas qu’on prît parti pour moi sans soin pour la langue et son expression écrite. Et serais-je un jeune-auteur-qui-vend-à-cinq-mille-exemplaires que je ricanerais de me voir attaqué par un troupeau d’ignares à peine capables d’ânonner : dessine-moi un mouton…

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          • Répondu par joel le 15 novembre 2009 à  10:52 :

            je ferais plus fort la prochaine fois : 1 mot 1 faute et pourtant tout le monde comprend ! yek yek yek

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      • Répondu le 14 novembre 2009 à  13:48 :

        Va dire ça aux organisateurs du festival d’Angoulême, lol !

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    • Répondu le 16 novembre 2009 à  06:07 :

      Sans importance, Pincemi, la non couverture de telle ou telle nouveautés ne vas pas jouer d’un iota sur les ventes ou de façon totalement anecdotique. Ma 1ere BD tirée à 26.000 ex a été épuisée en deux mois et demi, la presse en a elle parlé ? Non ! le second album tiré au double est déjà en cours de ré-impression
      un an après et sans, à nouveau, que la presse spécialisée se soit penché sur ce travail. Donc pleurer sur le fait qu’on ignore le travail d’un auteur ne sert à rien,
      car si le public suit, pas besoin que Casemate ou DBD, bodoï et consorts en parle. C’est que mon avis, mais je le partage :)

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      • Répondu par Oncle Francois le 16 novembre 2009 à  11:27 :

        Vous nous donnez des chiffres conséquents de vente, sans publicité. Bravo à vous, il est juste dommage que vous ayez oublié de signer votre post qui m’aurait permis d’aller feuilleter votre oeuvre, et qui sait de l’acheter !!

        Pour Lambil, je pense qu’il est arrivé à un niveau de fidélisation du public et de notoriété tels que l’éditeur peut se passer de faire de la pub banale. Il faudra plus parler d’opérations marketing : distribution contre des points dans les stations-services, opérations deux albums pour le prix d’un, etc. Ce qui témoigne évidemment, une fois de plus, des goûts du public réel, celui qui achète un bouquin sympa et pas cher pour passer un bon moment et se divertir, et non se prendre la tête avec des délires migraineux ou hallucinogènes de pseudos-intellos-esthéticos-indépendants.

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  • Un peu triste, cette interview, je ne pense pas qu’il se la joue "pauvre Lambil", on trouve encore sur certains forums des remarques assassines pour discréditer le travail de cet auteur ! Voyez ses planches en noir et blanc, regardez ces aquarelles dans l’article, pour moi Willy Lambil est un grand dessinateur classique, le seul reproche que je puisse lui faire c’est de s’être enfermé dans une seule série, aussi sympa soit-elle. Respect.

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    • Répondu par Gill le 15 novembre 2009 à  23:56 :

      Lambil est l’un des plus grands dessinateurs franco-belges. Pour une raison qui transparaît dans cet article : travailleur, tenace et jamais content de lui.

      On voit, dans son perçu, que la morgue des anti-classiques égale au moins celle des anti-modernistes, même si on voit moins la première dans les forums du web, car elle se joue dans les salons, les zones d’influence, et à travers une ignorance critique de leur travail (pas ActuaBD, donc).

      Il faut dire que Lambil subit aussi la fatigue artistique de Cauvin... Et ce pour une raison que je n’ai jamais comprise : une habitude générale qui consiste à critiquer d’excellents dessinateurs uniquement parce qu’un album ou une série dans son entier ne leur conviennent pas. Il semble y avoir très peu de monde capable de discerner qualité graphique et qualité scénaristique dans une bande dessinée. C’est très étrange.

      Moi je vous le dis : on a là un dessinateur gigantesque qui mérite mille fois son succès public.

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      • Répondu le 16 novembre 2009 à  13:28 :

        Lambil a mille fois raisons. En même temps, c’est difficile, voire indescent, de se plaindre quand on vend 20 millions d’albums... Beaucoup d’auteurs de bds sont ignorés des critiques et ne vendent pas autant de bds...Mais je pense qu’on est tous d’accord sur le fond du problème. Les critiques utilisent la bd bobo pour se mettre en avant. C’est plus facile de dire à la majorité qu’elle a tord de ne pas se précipiter sur un album "d’auteur" plutôt que de défendre un dessinateur extraordinaire qui vend autant d’albums. Bizarrement, les critiques ont beaucoup moins d’arguments pour les mettre en valeur... Et vis à vis des autres copains critiques, ça le fait pas. Pour tous ceux qui participent au salon bd de Blois ou se retrouvent nos amis "critiques" de bds, tendez l’oreille, vous verrez, c’est amusant, et vous pourrez vérifier cet argument :))Il y a aussi deux poids, deux mesures. Un exemple : Bastien Vivès, dont je ne remets pas en cause la qualité de son travail, sort beaucoup d’albums ces temps-ci. Pour les critiques, cette somme de travil tient du génie. Cauvin, Arleston, Corbeyran, et beaucoup d’autres,eux, sont des auteurs "productifs"....

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        • Répondu par Oncle Francois le 16 novembre 2009 à  17:42 :

          Bien d’accord avec vous. Mais vous savez, l’argent ne fait pas tout. Un peu de reconnaissance des critiques "presse et médias", de compliments ou de flatteries font toujours plaisir à un artiste. De plus Lambil a vieilli (et c’est normal aprés tout), donc il ne ressemble plus vraiment à son pauvre et hilarant Lampil, sans doute la première des autobiographies bidon en BD (et toujours la meilleure d’ailleurs)

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        • Répondu le 16 novembre 2009 à  17:46 :

          Mais Cauvin, Arleston, Corbeyran ne dessinent pas leur graphorée, Vives si.

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PAR Nicolas Anspach  
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