BD d’Asie

Wolfsmund – Tome 2 – Par Mitsuhisa Kuji – Éditions Ki-Oon

Par Vincent GAUTHIER le 25 juillet 2012                      Lien  
Avec un contexte historique original qui permet de tisser une histoire assez nouvelle, l'auteur est parti lors du premier tome sur de bonnes bases. Mais, autant le dire tout de suite, ce second opus ne convainc absolument pas.

Dans la Suisse du XIVe siècle, berceau des Habsbourg, la résistance essaie de s’organiser contre le pouvoir en place. Pour les combattants confédérés, le moyen le plus sûr et le plus proche de trouver aide et armes est de rejoindre l’Italie. Mais pour cela, à l’aller comme au retour, il faut franchir le col du Saint-Gothard gardé par la forteresse de l’amman Wolfram. Redoutablement perspicace, celui-ci découvre infailliblement tous les ennemis de son maître et les châtie méticuleusement.

Le dessin qui devrait faire chatoyer ce contexte historique et peindre les magnifiques paysages dont il est question manque cruellement de détails. Il n’arrive pas à contenir la manière propre au manga. En cela, il oblige le contexte historique à s’effacer progressivement. De plus, l’instabilité chronique du trait n’arrange rien. Il ne reste dès lors qu’une matière d’ébauche assez personnelle. Et sans vouloir en rajouter, l’illustration de couverture est-elle obligatoire ?

Mitsuhisa Kuji reprend dans la construction de son scénario le procédé singulier qu’il avait mis en place lors du premier tome. Malheureusement, si il se montrait efficace dans l’opus précédent pour découvrir les personnages et l’environnement, il tourne rapidement en rond dans ce deuxième volume. On connait dès l’entrée le sort qui sera réservé aux résistants. La fugacité des interventions entraine un manque d’empathie avec les personnages : Ils font un petit tour et puis s’en vont. Seuls l’amman et l’aubergiste constituent un fil rouge dans le déroulé du récit. Le dessin franchement « carré » ne permet également pas de se sentir proche de protagonistes qui ne semblent être que des marionnettes. L’auteur essaie néanmoins de jouer sur les gros plans à répétition en espérant ainsi que le lecteur s’approprie les « héros » qui défilent devant lui.

Le récit ne décolle jamais vraiment et on reste sur l’impression de relire en moins bon ce que l’on a lu quelques semaines auparavant. Ce manque d’épaisseur dans la trame est vraiment trop voyant et le seul rôle auquel le lecteur peut s’attacher semble connaître un sort semblable à celui de ce manga. Trop rudimentaire en règle générale, l’impression de voir pendant 200 pages du sang et des seins...

(par Vincent GAUTHIER)

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