Que de clichés ! L’espionne venue de l’Est formée par le KGB, épousant un apparatchik de l’organisation pour mieux assouvir sa vengeance. La Biélorusse tient en effet à faire payer à son auteur le viol et l’assassinat supposés de sa meilleure amie.
On connaît maintenant l’exercice de style : un personnage secondaire de la mythique série créée par Vance et Van Hamme est confié à un couple scénariste-dessinateur. À charge pour eux de donner de l’épaisseur au personnage, tout en respectant la cohérence de la série. Un album par an, en plus de la série régulière, devrait agrémenter et renforcer la série-culte aux millions de lecteurs.
Sans pour autant démériter, la trame concoctée par Corbeyran est bien trop linéaire pour être vraiment novatrice et accumule à l’envi les clichés du roman d’espionnage. On cherche en vain l’une de ces aspérités qui caractérise l’héroïne par rapport à ce qu’en fera Van Hamme plus tard, alors que celui-ci n’hésita pas à défigurer la belle en la rendant borgne par la faute de son héros.
Le dessin de Philippe Berthet, par sa perfection formelle, accentue encore ce côté lisse. Certes, on ne s’ennuie pas et le lecteur « marche » dans le récit, mais ce qu’il en reste, une fois l’album refermé, s’efface comme un songe au petit matin. Dommage.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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