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Yatuu ("Kokekokko") : « Je ne dessine pas dans un style manga pur et dur, j’essaie de garder ma patte. »

Par Thomas Berthelon le 20 février 2015                      Lien  
Après des albums sur l'exploitation des stagiaires, du mal logement, et sur le harcèlement de rue, la jeune auteure Yatuu s'offre une pause légère avec l'ouvrage collectif "Kokekokko" sur le Japon.

En compagnie d’autres dessinateurs ayant participé à l’album collectif Kokekokko, paru aux éditions Issekinicho, Yatuu était présente au dernier Toulouse Game Show. L’occasion de faire un mini-point sur son œuvre, comportant deux albums sur le mal logement (Génération mal logée, chez 12Bis), un album sur l’exploitation des stagiaires (Moi, 20 ans, diplômée, motivée... exploitée ! chez 12 Bis), et un ouvrage sur le harcèlement de rue (Hé ! Mademoiselle ! chez Delcourt).

Dans Kokekokko, Yatuu décrit sa rencontre avec les toilettes japonaises, la manière de déguster des ramens, ou encore sa première fois aux bains publics, où la clientèle y est nue.

Yatuu ("Kokekokko") : « Je ne dessine pas dans un style manga pur et dur, j'essaie de garder ma patte. »
Couverture de l’album "Kokekokko"

Parlez-nous de cette œuvre collective Kokekokko ...

Yatuu : Il s’agit d’une bande dessinée regroupant seize auteurs différents qui ont tous une vision du Japon, car ils s’y sont tous rendus au moins une fois, ce qui est mon cas aussi. Chacun en parle à sa façon, raconte des anecdotes ou se concentre sur un aspect illustratif.

Comment avez-vous été recrutée sur ce projet-là ? Certains auteurs ont-ils fait le voyage au Japon exprès, ou était-ce un appel à participation ?

C’est l’éditeur qui m’a contactée en me proposant de parler du Japon dans un livre. J’ai répondu : « Ben oui, carrément ! » vu que c’est un pays, une culture que j’adore.

Yatuu découvre les bains publics japonais. (extrait de "Kokekokko")

Vous êtes restée au Japon deux semaines, en quoi ce séjour a-t-il modifié votre vision de ce pays ?

Couverture de "Moi, 20 ans, diplômée, motivée... exploitée !" (chez 12 Bis)

J’ai pu vraiment voir par moi-même ce qu’était le Japon, car je nourris une passion pour ce pays depuis des années, ce fut un choc culturel. Après, cela dépend où on va : Tokyo est une ville très moderne, alors que Kyoto et des villes aux cultures plus traditionnelles sont plus dépaysantes.

Vous aviez déjà publié quelques planches de votre voyage sur votre blog. Est-ce le même contenu dans Kokekokko ?

J’ai refait les planches pour ce livre, car je les trouvais « bof », et j’ai aussi rajouté un passage inédit.

Lorsque vous étiez au Japon, vous dessiniez sur place, ou avez-vous travaillé d’après photo une fois revenue en France ?

J’y suis surtout allée pour faire du tourisme, mais j’avais toujours le dessin en tête. Parfois, il me tardait de revenir chez moi pour mettre tout cela en dessins et les publier sur mon blog. Par contre, comme je n’y suis restée que deux semaines, j’ai surtout dessiné mon voyage une fois revenue car, sur place, c’était très speed, intense. Je ne me suis pas du tout reposée, je me suis même pété le dos ! (rires)

Parlons de vos autres œuvres à présent : vous avez écrit une BD sur les stagiaires, deux albums sur les difficultés des étudiants, et un dernier livre sur le harcèlement de rue. Les deux premiers étaient autobiographiques, et le troisième ?

Il s’agit plus de témoignages d’autres filles, même si j’y ai aussi mis un peu de mon vécu. Certains témoignages sont assez violents, mais ce ne sont pas les miens.

Extrait de "Hé ! Mademoiselle !", album consacré au harcèlement de rue.

Certains noms de vos personnages viennent de mangas, comme Videl par exemple.

Il y a une grosse référence aux mangas car j’ai baigné dedans depuis des années, c’est vraiment une immense passion. Cela doit aussi forcément se voir dans mes dessins, mais ce n’est pas trop grave…

Quel conseil donneriez-vous à des jeunes qui souhaiteraient se lancer dans la BD, après avoir été biberonnés, comme vous, aux mangas ?

Je ne saurais pas donner des conseils aux gens, car cela voudrait dire que moi, j’ai réussi… Si c’est vraiment leur passion, ils doivent se lancer. C’est vrai qu’avec la crise, c’est difficile, mais il faut savoir doser : est-ce juste un loisir ou une vraie passion ? Il faut aussi faire attention avec l’inspiration manga, cela peut aussi ne pas marcher. Moi, par exemple, je ne dessine pas dans un style manga pur et dur, j’essaie de garder une petite patte, pour qu’on puisse reconnaître mon style.

Extrait de "Génération mal logée" (chez 12 Bis)

Quels sont vos projets en bande dessinée ?

Je travaille actuellement sur une BD qui paraîtra à la rentrée prochaine, tout en travaillant sur des commandes d’illustrations en parallèles en tant qu’illustratrice freelance.

Que pouvez-vous nous dire sur ce projet BD ?

Tout ce que je peux dire, c’est que je reprends mon personnage que j’avais un peu délaissé, il s’agira d’une histoire racontée à la première personne.

Propos recueillis au Toulouse Game Show par Benoît Salles et Thomas Berthelon.

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

En médaillon : Yatuu. Photo © Thomas Berthelon

Le blog de Yatuu

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