Etorouji Shiono, auteur de l’épique Übel Blatt, revient avec un « space-opera » des plus classiques. Nous sommes en l’an 1001 du calendrier de l’Aion. L’humanité a colonisé les vastes espaces spatiaux. Pour s’y déplacer, il est nécessaire d’emprunter les portails qui unissent la galaxie. Ceux-ci sont aux mains d’une puissante alliance militaire, Les Gardiens.
Lýsja, jeune prince déchu du royaume de Zaysion, rêve d’entrer dans l’armée des vainqueurs. Intégré les troupes d’élite, les Orders, serait sa consolation à la destruction de son univers. Recalé à trois reprises à cause de sa petite taille, il est reconverti en plombier. Des circonstances inattendues et (très) étranges vont le pousser à courir le monde d’aventure en aventure pour échapper à ses poursuivants. Il parcourt la galaxie en drôle de compagnie : Enoc, un chat-pirate borgne, et une sorte de casier électronique répondant au doux nom de Pico Pico.
Mais pourquoi une puissance belliqueuse s’escrime-t-elle à rattraper cette troupe hétéroclite qui souhaite se perdre au fin fond de l’espace ? Sept ans auparavant, la dynastie de Zaysion fut vaincue par les Gardiens. Cette ancienne monarchie, rassemblant la moitié des planètes de l’Aion, née du désir de deux sociologues, devait, aux cœurs des conflits galactiques, permettre de comprendre les conséquences de mille ans de paix et de développement sur l’humanité.
Descendant des princes de Zaysion, Lýsja va révéler ses pouvoirs dans un parcours initiatique semé d’embûches. Ennemi survivant des Gardiens, il semble également posséder le Zelphy.
Qu’est-ce ? Un mystérieux cercueil que les soldats de l’alliance veulent à tout prix détruire. Une force inconnue qui paraît assez importante pour mobiliser toutes leurs énergies.
Traditionnel et débridé, le scénario repose sur une structure étonnamment équilibrée. Reprenant des standards du genre, l’habituel héros en devenir accompagné de ses faire-valoir décalés par exemple, il compose un récit classique avec une pointe d’auto-dérision qui fait passer la lourdeur de certains passages. Il combine une réflexion sur la destinée et le hasard, une bonne vieille prophétie et des héroïnes aux poses suggestives pour créer une épopée improbable au contexte riche et à la lecture entraînante malgré une tendance récurrente à forcer le trait.
(par Vincent GAUTHIER)
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