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Zep nous fait son "Happy Art" au Palais des Beaux-Arts de Lille

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 9 mai 2016                      Lien  
Imaginez un musée tout ce qui a de plus sérieux où s'accrochent aux cimaises quelques-uns des peintres les plus célèbres du monde : de Pierre-Paul Rubens à Monet, de Goya à Picasso... Et puis de drôles de petits bonshommes qui viennent commenter ces œuvres, de façon espiègle et même parfois grivoise. Telles sont les interventions de l'Open Museum de Zep au Musée de Lille.

C’est un curieux phénomène que celui que nous vivons ces temps-ci : alors que la bande dessinée s’expose de plus en plus dans les grands musées, du Louvre au Musée d’art Moderne de Paris, en passant par Beaubourg, sans parler du Musée National d’Angoulême, participant à sa légitimation, celle-ci vient en contrepoint revisiter l’histoire de l’art avec un brin d’espièglerie. C’est le cas en ce moment avec les canards d’Interducks de Grenoble.

À Lille, les conservateurs du Palais des Beaux-Arts ont donné carte blanche à Zep, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça décoiffe. L’auteur explique dès le début qu’en ce qui le concerne, enfant, il n’aimait pas les musées, ce qui n’empêche pas d’offrir aux visiteurs une vision de l’histoire de l’art parfaitement synthétique et plutôt décapante.

Zep nous fait son "Happy Art" au Palais des Beaux-Arts de Lille
Un préambulle étonnant.
© Zep
Par un jeu de projections, Zep donne de nouvelles perspectives aux oeuvres d’art. Les enfants (et leurs parents !) adorent.
Les interventions ne sont pas seulement ludiques, elles sont aussi didactiques.

Et tout y passe : Du Concert dans l’Oeuf de Jérôme Bosch ou de La Descente de croix de Pierre-Paul Rubens, du polyptyque de l’école flamande au mobile de Calder, des facéties d’Arcimboldo aux représentations réfractées de Picasso, tous sont parodiés à grands coups d’éclats de rire.

L’art flamand revisité par un Suisse. Une révélation !
Titeuf, façon mobile de Calder, devant un Fernand Léger...

Mais l’air de rien, le message passe. Les grands chefs d’œuvre n’impressionnent plus, au contraire, notre curiosité est aiguisée : on s’intéresse au peintre, à son époque, à son sujet, à sa technique. Et Titeuf de pouffer parce que la pudibonderie de la Contre-réforme réduisait les attributs des personnages représentés nus dans les peintures...

C’est bien le procédé du "Zizi sexuel" qui est ici à l’œuvre : enseigner des choses éventuellement traumatisantes en dehors de toute culpabilité, de tout esprit de sérieux. C’est la profondeur traitée avec superficialité, le Gai savoir de Nietszche ! L’académisme -cet enseignement de l’art resté longtemps immuable et rigide- est en particulier joliment tourné à la farce.

Le 9e Art devenu un passeport pour les autres arts, même Francis Lacassin ne l’aurait pas imaginé. Jamais on n’avait visité un musée avec un tel appétit, ni un tel sourire. Bravo Zep !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Zep Open Museum
Ouvert : Lun. 14h - 18h. , Mer. > Dim. 10h - 18h. Fermé le mardi.
Tarif plein 7 € /tarif réduit 4 €/gratuit pour les moins de 18 ans
Palais des Beaux-Arts
Place de la République 59000 Lille

 
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