Kentarô, étudiant désœuvré, est invité par sa sœur à entreprendre des recherches sur Kyûzô Miyabe, dont ils viennent d’apprendre qu’il était leur vrai grand-père, mort avant la naissance de leur mère. À travers le parcours de cet aïeul, les deux jeunes gens s’interrogent sur le phénomène des kamikazes à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le terme de kamikaze étant aujourd’hui associé au terrorisme. De lectures en témoignages, le fantôme de Kyûzô est convoqué dans le manga, et hante peu à peu l’imaginaire de Kentarô.
Cette série en cinq volumes, adaptée d’un roman de Naoki Hyakuta, grand succès au Japon, propose un sujet intéressant et des éléments historiques clairement introduits. Des éléments de contextualisation présentés en fin de volume forment en outre un judicieux dossier.
La petite histoire - un grand-père à la réputation de trouillard veillant à toujours se tenir loin des combats - permet d’appréhender la Grande et se montre suffisamment énigmatique et originale pour susciter la curiosité du lecteur. Cependant le récit avance lentement et manque un peu de nervosité, jusqu’à une fin du volume, elle intense et émouvante.
Le trait de Souchi Sumoto, un peu fade pour la partie consacrée au présent, prend une réelle épaisseur lors de la représentation des événements passés. Surtout, mise en scène et mise en images des vols et des avions constituent indéniablement le point fort de Zero pour l’éternité.
(par Aurélien Pigeat)
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