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Zoo n°32 : La BD tente son coming out ?

Par Patrice Gentilhomme le 26 mai 2011                      Lien  
À la veille de l’été, Zoo a choisi de consacrer son dernier numéro à un phénomène encore peu évoqué en BD : l’homosexualité.

En cette période de Gay Priden l’idée a de quoi séduire et Yannick Lejeune a le mérite de dresser un état des lieux riche et documenté. Qu’il s’agisse des super-héros en collants moulants et sexy au dernier prix du public d’Angoulême (Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, Glénat), le thème connait des formes et des succès divers et variés.

À la lecture de cet article on comprend mieux comment le genre transcende la ghettoïsation dans laquelle certains éditeurs tentaient (naguère ?) de le confiner. La bibliographie qui complète cette enquête donne un bel aperçu d’une production riche de talents (que nous avions évoquée en son temps dans nos pages) aussi divers que ceux d’un Ralf König (star du genre !) ou d’un Fabrice Neaud à qui l’on ne peut reprocher d’avoir payé de sa personne. On regrettera tout de même que ce dossier se limite à seulement quatre pages, la question homosexuelle loin d’être encore complètement décryptée, elle aurait sans mérité doute plus !

Ghost Money, le thriller politique de l’après 11 septembre produit par le tandem Thierry Smolderen et Dominique Bertail fait la couverture et bénéficie d’une présentation généreuse. Le dernier épisode fait partie des nombreux albums sur lesquels la rédaction revient à coups de commentaires et d’interview d’auteurs.

D’autres sorties récentes font aussi l’objet d’une attention particulière de la rédaction . C’est le cas du dernier opus de Sambre la série culte de Bernard Yslaire, ou de Blast de Larcenet . D’autres séries moins en vue comme Bourbon Street de Charlot et Chabert ou les Godillots de Marko et Ollier toutes deux publiées chez Bamboo sont présentées aux lecteurs avides de nouveautés.

La prépublication fait son apparition dans ce numéro avec la diffusion de Brides stories de Kaoru Mori, manga au graphisme bien spécifique et au thème qui ne l’est pas moins ; un mariage dans l’Asie centrale du début du XIXe siècle sert de toile de fond à cette intrigue romantique et exotique. Il est vrai que la pureté du trait et la qualité du graphisme de cette nouveauté ne laissent pas indifférent.

Les nombreuses passerelles qui associent jeux vidéo et BD ou cinéma et comics (comme ce mois ci avec le Thor de Kenneth Branagh) justifient pleinement la ligne éditoriale du magazine gratuit qui revendique son éclectisme et son ouverture à tous les arts visuels. Une démarche qui n’exclut pas une certaine indépendance et la liberté de ton, preuve en est les points de vue sur le dernier Bilal ou l’expo Pratt. De quoi faire grincer quelques dents...

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(par Patrice Gentilhomme)

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7 Messages :
  • J’a pas bien compreindu...
    C’ est le dernier N° avant l’ été, ou c’ est le dernier N° ?

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    • Répondu par Greader le 28 mai 2011 à  19:45 :

      C’est le dernier numéro avant l’été.

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  • Zoo n°32 : La BD tente son coming out ?
    31 mai 2011 09:27, par progzétite

    A noter la chronique du dernier Bilal Julia et Roem par Kamil Plejwaltzsky. Je cite l’intro : "disons ce que beaucoup pensent tout bas : il y a bien longtemps que Bilal est devenu quasiment illisible. et si les galeries d’art sont pour certains une étape avant l’immortalité, pour d’autres comme Enki Bilal, elles ne sont qu’un endroit ou échouent les vaniteux".
    S’en suit une critique acerbe (ah serbe ?)du dernier opus du maître ou K.P. dégonfle la baudruche.
    Entendons nous bien. J’étais, comme beaucoup, un fan absolu de Bilal. je suis assez vieux pour avoir découvert ses premières planches dans Pilote au début des années 1970. Ensuite les légendes d’aujourd’hui avec Christin et la trilogie Nikopol sont des sommets du 9ème art.
    Mais depuis presque 20 ans Bilal est passé à autre chose. D’abord le cinéma avec un succès mitigé et ensuite l’ART.
    Encensé par les bobos et autres germano-pratins appuyés par des médias au garde à vous, il a réussi à faire passer ses cases grand format pour des "oeuvres d’art" et à les vendre à des prix conséquents.
    C’est l’effet Hergé mais par anticipation, de son vivant !
    Et la BD pendant ce temps me direz-vous ?
    Et bien comme le démontre K.P., elle s’est petit à petit délitée et elle est devenue une trace evanescente d’un génie disparu sur l’autel de la modernité.
    Dommage Enki, on t’aimais bien !

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    • Répondu le 31 mai 2011 à  16:04 :

      Bonjour,
      Entièrement d’accord avec ce qui précède. J’ai continué à acheter Bilal bien après la trilogie Nikopol(chef d’oeuvre absolu)plus par habitude que par envie. Ses derniers opus me sont tombés des mains ! Je n’ai pas réussi à en terminer un seul ! Bilal depuis quelques années (peut-être pas 20 ans mais pas loin)me fait penser à Umberto Ecco : après "Le nom de la rose" que j’ai lu et relu et apprécié au plus haut point, je n’ai jamais réussi à aller plus loin que la 50ième page du "pendule Foucault" ! Bilal c’est un peu la même chose, son oeuvre n’est plus maintenant apprécié que par Télérama (et encore)..Quand je pense à "Partie de chasse" et à "la croisière des Oubliés" que je dévorais tous les mois dans "Pilote"..

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  • Zoo n°32 : La BD tente son coming out ?
    31 mai 2011 17:16, par narcisse

    Et bien Bilal est rhabillé pour l’été.. Le lynchage concernant Bilal la star de la bd continue.
    J ai été un peu surpris en lisant Zoo et de voir l’article concernant Julia et Roem. Je m’attendais a une petite critique, histoire de voir a quoi on aurait et que nenni, que dalle. L’auteur parle d’un "non album" et c’est tout. Niveau critique d’un livre c ’est léger... Vu que l’auteur de l’article commence par parler du dernier record en vente d’un Bilal, inutile d’en dire plus, c’est le délit de "sale gueule".
    On aime ou on aime pas Bilal. Personnellement je n’ai pas vraiment accroché sur "Julia et Roem", histoire classique sur le fond malgré de bonnes trouvailles, comme souvent chez Bilal. Animalz était bien plus fort et surprenant il est vrai.
    On peut regretter l’ancien Bilal, celui de "Partie de chasse" et des phalanges, mais qui sont bien connotés années 70/80. Les refaire aujourdhui n’aurait pas beaucoup d’intérêt. Les histoires de Christin restent sur la forme classique, scénaristiquement parlant, ce qui n’est pas réellement le cas de Bilal en fait.
    Le Bilal d’aujourdhui fait ce qu’il veut , trace sa route, et a un coté "dickien" qui me ravit. Philip K dick aurait adoré Bilal.
    Au fond quand on achete du bilal, on sait ce qu’on achete. Une bd a part dans l’overdose de navets qui sortent chaque année et qui possède un style graphique et artistique a part.
    Je le redis , je n’ai pas spécialement adoré "Julia et Roem", mais le "délit de sale gueule " dans Zoo m’a personnellement agacé.
    Sur ce, bonne jourée a tous

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    • Répondu par KP le 31 mai 2011 à  18:28 :

      Il ne s’agit pas de lyncher Bilal pour délit de sale gueule ; C’est trop facile de dire cela. Je n’ai rien contre l’auteur de "Partie de chasse" que je respecte pour ce type de travail. Je regrette que ses derniers récits soient si faibles au niveau du dessin, de la composition et de la narration... et je pense que l’absence de critique l’a installé dans une sorte de tour d’ivoire. Je ne vois pas trop en quoi Bilal subit un acharnement médiatique... j’ai même le sentiment du contraire.
      Après, une critique ne consiste pas forcément à faire un résumé et à déployer une artillerie d’arguments avec moult exemples à la clefs.
      Je ne vais pas dans votre sens et je comprends que cela vous contrarie... mais pas de complot contre Bilal. Si demain Enki revient vers une narration plus travaillée, je serais le premier à applaudir et à écrire son éloge.

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    • Répondu le 31 mai 2011 à  18:35 :

      "délit de sale gueule "

      Vous tombez mal, il est très beau Bilal. Il me semble qu’on lui reproche de plus soigner ses expos et ses ventes d’originaux que ses albums, c’est légitime comme critique. Comme en plus c’est la hype des médias (qui n’y connaissent rien en bd)
      il est bon qu’il y ait un autre son de cloche.

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