Presse & Fanzines

Zoo n°37 : Angoulême, quand les dédi... cassent !

Par Patrice Gentilhomme le 23 janvier 2012                      Lien  
Rien d’étonnant qu’à l’approche du festival d’Angoulême la presse consacre une bonne partie de ses pages à l’actualité de la bande dessinée ; rien de plus logique que les revues spécialisées y consacre l’essentiel de leur contenu.
Le problème du rédacteur reste évidemment de choisir un angle original et pertinent.

À défaut de scoop ou de révélations les rédactions s’orienteront donc vers les aspects les moins connus voire les moins glorieux d’un phénomène éditorial qui n’est pas sans connaître « sa part d’ombre ». Aucune surprise donc de constater que ce nouveau numéro de Zoo soit principalement consacré au fameux rendez-vous de janvier.

En s’intéressant au phénomène de la dédicace et de ses conséquences inattendues à travers une enquête passionnante et fort bien documentée, Zoo a choisi d’aborder le festival sous un angle un brin polémique.

Affluence stagnante et oppressante devant les stands, revente d’illustrations « volées » à des prix prohibitifs sur Internet , organisation des « chasseurs-spéculateurs » en véritable réseaux très actifs… rien ne nous est épargné dans la description d’un phénomène qui s’apparente davantage à un véritable trafic dominé plus par l’appât du gain qu’une véritable passion artistique.

Ce qui à l’origine illustrait et immortalisait la rencontre fugace et brève entre un auteur et son lecteur-admirateur s’est transformé aujourd’hui en un marché très organisé susceptible de « polluer » les relations entre auteurs et fans, obligeant chaque acteur de la chaîne à reconsidérer les termes de ces rencontres informelles auxquelles tous restent pourtant très attachés.

L’enquête menée par Olivier Thierry et son équipe démontre aussi que les responsabilités sont hélas partagées entre les différents intervenants sur « ce marché ».

Les auteurs qui ont peu à peu transformé la simple dédicace en dessins fouillés, uniques, rares et donc monnayables ; les éditeurs et festivaliers qui jouent bien souvent sur le côté « vedette » de tel ou tel auteur avec des présentations de Rock-Star qui font fatalement monter « les enchères » !

Mais aussi le lecteur ou le fan prêt à acheter parfois fort cher des originaux bien mal acquis ; qui n’ont plus rien à voir avec la trace modeste et personnelle entre auteur et son admirateur, raison d’être originelle de la dédicace.

Éditeurs, organisateurs de festivals, lecteurs et auteurs se retrouvent donc à la fois responsables et victimes d’un phénomène que chacun à son niveau a contribué à alimenter.

Le commerce (pour ne pas dire le trafic !) des dédicaces oblige aujourd’hui à rechercher des solutions ou des compromis acceptables pour chacun, Zoo présente d’ailleurs une dizaine de pistes. Les témoignages édifiants d’auteurs comme Delaby (Murena) ou Marini (le Scorpion) ou d’éditeurs en vue interpelleront plus d’un festivalier au moment de pénétrer sous les bulles qui servent de cadre à cet univers impitoyable que semble être devenu celui des dédicaces !

Qu’on se rassure ce numéro ne se réduit pas à cette face obscure du festival !

Art Spiegelman (présidence oblige !) et Philippe Coudray (le papa de l’Ours Barnabé) figurent en bonne place du sommaire. Tandis que la rédaction revient sur la sélection officielle à travers une présentation critique des différents ouvrages en liste.

Au hasard des autres pages on croisera également Jean-Pierre Dionnet (des Dieux et des hommes T3, Dargaud), Philippe Druillet (Délirius 2 Drugstore), David B (les Faux Visages, Futuropolis) Fabrice Neaud (Nu-men, Soleil-Quadrants) Olivier Schwartz (Gringos Locos, Dupuis) et la fine fleur des auteurs dont la revue continue à rendre compte avec talent et objectivité de l’actualité éditoriale !

Après la part d’ombre, les lumières !

(par Patrice Gentilhomme)

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2 Messages :
  • J’avais dit à un éditeur qui m’invitait à Angoulême pour la sortie de mon bouquin que je signerai les livres mais que je ne dessinerai pas. Il ne m’invitait plus du coup.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Oncle Francois le 23 janvier 2012 à  20:14 :

      Moi, c’est simple, même si j’étais invité par le FIBD, je ne viendrai pas : trop loin, trop cher, les rues ressemblent pendant ce weekend aux couloirs du métro pharisien. La BD se fait à Bruxelles (et Charleroi !)et à Paris, c’est connu.

      Répondre à ce message

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