« Vénus H sera, pour Renaud, synonyme de beaucoup de changements, confie le scénariste. Cela fait près d’une vingtaine d’années qu’il dessine les États-Unis ». Les différentes séries que les deux amis ont créées ensemble (Jessica Blandy, Santiag, Les Enfants de la Salamandre) se déroulaient essentiellement aux États-Unis, avec quelques rares escapades au Mexique. « Cette fois, il va se trouver dans un terrain plus européen, souligne-t’il. Renaud va également aborder la technique de la couleur directe pour illustrer ces histoires d’amour, non dénuées de sensualité. Des personnages qui ne devraient pas spécialement avoir d’atomes crochus ne peuvent s’empêcher de s’aimer ».
Jean Dufaux se révèle être fort enthousiaste quant à Vénus H : « Ce sont des récits à l’eau de sel car ils contiennent des éléments piquants et parfois cruels. Nous nous attarderons, dans chacun des albums, sur un personnage historique et un personnage féminin. Ces dernières feront partie d’une organisation occulte : Vénus H. »
Autre projet d’envergure pour le scénariste de la Complainte des Landes Perdues. L’année 2005 devrait voir la publication du premier album d’une trilogie réalisée avec un dessinateur de Hong-Kong. L’histoire devrait être publiée à l’européenne et dans une version plus « manga » en Asie. « J’ai toujours été sensible aux cultures différentes, aussi bien dans le domaine cinématographique que littéraire. C’est un exercice très intéressant, pour un scénariste, de se frotter à des styles d’écriture et à des tempéraments différents. Cela enrichit son propre univers. Cette expérience me stimule, mais me fait peur. Je ne sais pas si le dessinateur va être à l’aise en illustrant un scénario plus européen, plus sensible. Les rythmes narratifs de la BD européenne sont beaucoup plus lents que ceux employés dans le manga ».
Jean Dufaux avoue avec beaucoup de lucidité : « Je n’ai pas encore vu les premières planches, et il est donc possible que ce projet n’aboutisse pas ». Le scénariste nous confie en guise de conclusion qu’un autre rêve serait de travailler avec un auteur anglo-saxon... Dans un futur proche, peut-être ?
(par Nicolas Anspach)
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