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Garth Ennis : « rien n’est jamais acquis aux USA »

Par Alain Haimovici le 25 mars 2005                      Lien  
Garth Ennis n'est pas un scénariste de comics comme les autres. De nationalité irlandaise, il a été aux commandes des comics les plus controversés de ces 10 dernières années: Hitman, Preacher, Punisher...

Comment débute votre carrière de scénariste ?
J’ai commencé par envoyer à un éditeur britannique un scénario sur les problèmes en Irlande du Nord. Mon histoire a été achetée et, peu de temps après, des éditeurs américains tels que DC ont commencé à me contacter.

Etes-vous toujours attaché à Hitmam et Preacher, deux titres qui ont fait votre notoriété au début de votre carrière américaine ?
Oui, beaucoup, surtout Hitman. J’ai fini Preacher de la façon dont je le voulais. Par contre, j’aurais pu continuer à écrire les aventures de Hitman jusqu’à la fin des temps. Malheureusement, j’ai dû interrompre ma collaboration. Je vais cependant pouvoir utiliser une histoire inédite de Hitman pour le titre Justice League, l’année prochaine.

Comment définiriez-vous le comic-book "The Punisher" ?
Au départ, c’était un mélange d’action et d’humour noir. Aujourd’hui, le titre fait partie de la collection Max et les histoires sont beaucoup plus sombres.

Garth Ennis : « rien n'est jamais acquis aux USA »

Avez-vous une totale liberté scénaristique ?
Non, Joe Quesada, entre autres, lit mes scénarios avant de donner son accord. Je ne suis pas complètement libre de faire ce que je veux. Mais je le suis beaucoup plus qu’à l’époque où je travaillais pour Vertigo.

Qu’est-ce qui attend Frank Castle, alias The Punisher, dans les prochains mois ?
L’histoire en cours s’intitule Mother Russia. Au numéro 19 commencera une nouvelle histoire, intitulée Up is Down and Black and White, qui permettra à Nicky Cavella, le vilain de In The Beginning, de revenir prendre sa revanche sur Frank. Il essaiera de le frapper, d’une manière inattendue, même pour les fans.
D’anciens personnages devraient également leur retour. Leandro Martinez dessinera ces récits.

Aimeriez-vous scénariser Wolverine ?
Je suppose que si j’avais un flingue sur la tête, je pourrais trouver un moyen d’y prendre du plaisir.

Vous avez travaillé pour de nombreux éditeurs. Votre manière de travailler était-elle toujours la même ?
Pas du tout. A chaque fois, ces collaborations sont très différentes. Ne croyez pas que j’ai eu le choix : j’ai saisi les offres qui se présentaient. Et puis, c’est vrai, j’aime être free-lance, pour avoir la possibilité de travailler pour des éditeurs différents.

Contrairement à beaucoup de scénaristes, vous avez la chance de bien connaître les dessinateurs avec lesquels vous travaillez. Echangez-vous des idées avec eux ?
C’est vrai, Steve Dillon, Darick Robertson, John McCrea sont des amis. Mais ce n’est pas pour cela que nous travaillons ensemble. Nous avons tendance à nous faire confiance les uns et les autres. Chacun laisse travailler l’autre en totale liberté...

Quels sont vos projets ?
En plus du Punisher, je travaille sur 303 pour Avatar et un numéro spécial de Dicks pour Noël. L’année prochaine, je rebosserai sur Fury, puis sur Ghost Rider, et sur des nouveaux projets avec Jimmy Palmiotti et Jacen Burrows. Sur le long terme, j’espère refaire des War Story et je vais retrouver Darick Robertson pour un nouveau comic-book mensuel.

Vous vivez maintenant aux Etats-Unis. Votre origine irlandaise influence-t-elle votre travail ?
Certainement. Je suis resté un immigrant qui voit les choses différemment par rapport aux Américains. Je considère que rien n’est jamais acquis dans ce pays, c’est ma façon de voir les choses.

(par Alain Haimovici)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : Garth Ennis (c) DR.

 
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