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Condamné pour avoir recelé des milliers d’albums Dupuis.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 3 mai 2005                      Lien  
Depuis plusieurs années, les éditions Dupuis déploraient du coulage dans leurs stocks, des albums étant dérobés qui se retrouvaient dans un marché parallèle de soldes. Une enquête a été faite et les coupables ont été confondus. Le quotidien belge « La Dernière Heure » rapporte aujourd'hui les détails de cet incroyable imbroglio qui porte préjudice aussi bien à l'éditeur, qu'aux auteurs et aux libraires.

La BD a du succès, on le sait. Elle en a aussi vis-à-vis des Rapetout de la brocante qui ont détourné des milliers de BD pour les vendre sur un marché parallèle. D’après le quotidien belge La dernière Heure, ce n’est pas moins de 20 palettes de BD labellisées Dupuis qui ont été repérées. Cette semaine, Sergio, un employé des pompes funèbres de 44 ans, était poursuivi pour recel des ces BD volées.

Condamné à mort

Surprise, en ouvrant le dossier, le juge du Tribunal correctionnel de Charleroi a découvert que le prévenu avait déjà été condamné à mort ! (Ouarf, aurait sans doute relevé Franquin, c’est pour cela qu’il est employé des pompes funèbres). On sait que la peine de mort est abolie en Belgique et automatiquement convertie en peine d’emprisonnement à perpétuité. Pour quelques BD, Sergio, condamné par une cour d’assises en 1987 et sous le coup d’une liberté conditionnelle après 9 ans de prison, risquait ni plus ni moins de se retrouver à nouveau pour une longue période derrière les barreaux. Employé au noir au moment des faits, selon la DH, dans la société Codipack-Pack Company, un sous-traitant en charge du conditionnement des présentoirs et de l’emballage des BD pour les éditions Dupuis, Sergio n’a jamais réussi à régulariser sa situation dans cette entreprise et avait décidé de se mettre à son compte.

Un jugement clément.

Un ancien collègue de cette firme lui proposa de receler les BD qu’il avait volées en quantité et d’en assurer la commercialisation. Cité par La Dernière Heure, Sergio déclarait au juge en audience : « J’en ai revendu pour 500.000 francs belges en tirant environ 200.000 francs de bénéfices », alors qu’il faisait opposition à une peine d’un an de prison prononcée par défaut. « Son avocate, Me Meurice, dit le journal, avait sollicité une peine de travail en se basant sur l’ancienneté des faits. « Et puis, mon client ne pourra jamais payer l’amende de 25.000 euros », a-t-elle ajouté ». En fait de bénéfice, Sergio risquait de perdre les avantages de sa liberté conditionnelle. Le 2 mai, le tribunal a été clément. Malgré ce qu’il a qualifié de « véritable pillage » des BD de chez Dupuis, il a préféré donner au prévenu une peine de 250 heures de travail.

On ne peut manquer de faire le parallèle avec l’as de la cambriole des éditions Dupuis dans Gaston Lagaffe, Freddy-les-doigts-de-fée (Il apparaît pour la première fois dans le gag N°472 publié dans le N°1531 du journal de Spirou) qui envisageait de voler des originaux de Roba et des Schtroumpfs en latex pour son petit neveu. Il n’a jamais réussi son coup. Mais il a toujours reçu, de la part de la rédaction de Spirou, une mansuétude que ne partageait pas Gaston qui considérait que si notre cambrioleur s’était fait piéger, en tout cas, « il ne l’avait pas volé ».

Condamné pour avoir recelé des milliers d'albums Dupuis.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Illustrations : (C) Marsu-Productions.

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