La formule est rodée : Un auteur, une interview, une gueule. La BD a enfin un visage, telle était au début la baseline d’un magazine qui avait choisi de montrer la bobinette des auteurs et de leur poser des questions sur un mode léger. « Argh, c’est la mort du genre », nous avait-on dit. On ajoutait : « On nous avait déjà tout fait, mais CA, çaaaaarrrgh » (s’en suit une longue agonie digne de la Dame aux Camélias, et on est prié d’applaudir entre chaque crachat entrecoupant les insultes).
Benoîtement, dirait le pape, BDMag suit sa voie. Avec son nouveau format, plus réduit, plus compact la confusion avec le people disparaît. On dirait même qu’il le renie. On frise le house organ, le Arleston Mag avec la tronche de Troy en couverture. Mais après tout, pourquoi pas ? L’univers de Troy est un succès en librairie et Soleil devrait avoir honte ? Non mais, et de quoi ?
Quand on feuillette, on se détrompe. Deux pages sur Ric Hochet et Duchâteau côtoient Bernard Werber (dénommé un moment Patrick, bonjour la coquille), Dany et Olivier Rameau, Alcante, Desberg, Durieux, Sokal et Canardo, Servais, Toshy et Christophe Pernoud, Denis Bourdaud et Hiroyuki Takéi (Shaman King), ou encore Chris Lamquet et son Norge... Christian Godard nous apprend que son père avait de l’humour ("Le sort est une peau d’hareng"), Jim renouvelle le roman-photo en proposant un concentré de pin-ups, Stéphan et Laurent Astier inventent le polar campagnard. Il se passe donc bien des choses dans la BD d’aujourd’hui ! [1].
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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[1] Eh non, vous ne trouverez pas ma signature dans ce numéro, comme pour le précédent. C’est donc en toute indépendance que j’écris ces lignes.
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