Le Roi Blanc - Davide Toffolo - Casterman

Par David TAUGIS le 27 septembre 2005

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Le Roi Blanc - Davide Toffolo - Casterman

Après deux albums biographiques, l'un évoquant un champion de lutte italien, l'autre le cinéaste Pasolini, Toffolo choisit de raconter l'agonie du plus célèbre gorille au monde, atteint d'un cancer. Et l'auteur de tenter moult parallèles avec le genre humain...

Au cours de plusieurs visites au zoo de Barcelone, l’auteur contemple la décrépitude d’un gorille albinos en phase terminale de cancer. Il tente de percevoir ses émotions, de saisir le sens de son regard étrange. Il observe également les réactions des visiteurs.
Au fur et à mesure, il livre les réflexions que lui inspire le sort de l’animal.

Très française, finalement, l’inspiration de Davide Toffolo. Il s’intéresse à son personnage et se raconte lui-même. Il passe de l’universel à l’intime, pas forcément dans cet ordre. Et veut ainsi tirer son album vers le haut. Dans la lignée de l’école de l’Association, et des indépendants en général.
Beaucoup d’ambition donc, mais à l’arrivée, un résultat mitigé. Outre les scènes de zoo qui manquent de vie, l’intrusion - physique - régulière de l’auteur dans son album finit par agacer. Il va même jusqu’à se mettre en scène nu avec sa compagne, ou bien à se comparer à son gorille préféré en tenue d’Adam.
La ficelle est un peu grosse et le parallèle que fait Toffolo en début de récit entre les moeurs des singes et celles d’une tribu de Guinée Equatoriale ne manquera pas de gêner les lecteurs.
Ce darwinisme light sonne trop naïf pour convaincre.
Formellement, l’album est pourtant bien maîtrisé, avec ses dessins précis et ses décors qui n’apparaissent que lorsque cela est nécessaire.

Toffolo a peut-être raté son coup, mais il semble prêt pour un récit purement autobiographique.

(par David TAUGIS)

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