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Redhand - T2 : L’arme des dieux - Busiek & Alberti - Les Humanoïdes Associés

Par François Peneaud le 22 janvier 2006                      Lien  
L'amnésique imbattable au combat poursuit son chemin dans un monde post-apocalyptique où la technologie semble avoir laissé place à une superstition généralisée.

Bon, dit comme ça, le lecteur pourrait penser qu’il a affaire à un remake de La Mémoire dans la peau version Mad Max. Mais Redhand vaut beaucoup mieux que cela : le scénariste américain Kurt Busiek y bâtit un monde aussi crédible que terrible, où règne le souvenir d’une époque lointaine où l’espèce humaine contrôlait le monde, avant une mystérieuse catastrophe (ce qui, et ce n’est pas une référence honteuse, rappelle quelque peu le monde du Nausicäa de Miyazaki) dont le début du premier tome nous donnait un aperçu.

Busiek, connu des amateurs pour ses scénarios de super-héros [1] a depuis plusieurs années développé des œuvres plus personnelles, comme Astro City (avec Brent Anderson), une très bonne série qui à la fois rend hommage à 70 ans de comics et parvient à proposer des histoires originales qui ne sentent pas le réchauffé des grandes histoires connues des principaux super-héros. Mais il a aussi prouvé qu’il s’intéressait à des univers sans bonshommes en collant, grâce à son travail sur Arrowsmith, une très noire série mélangeant Première Guerre mondiale et magie, sur un superbe dessin de Carlos Pacheco (disponible aux Éditions USA) ou, actuellement, sur Conan, avec Cary Nord. Son scénario pour Redhand, le premier pour le marché français, n’est donc pas une surprise pour ceux qui suivent de près ou de loin son travail : Busiek est capable de créer à la fois des univers originaux et des personnages attachants.

L’homme nommé Redhand par ceux qui l’ont découvert endormi dans un laboratoire oublié par le temps découvre donc petit à petit les réalités du monde dans lequel il s’est éveillé, et bien sûr se trouve involontairement impliqué dans diverses rivalités dont il ignore les tenants et les aboutissants - ce qui, il faut l’avouer, n’est pas d’une originalité folle. Mais l’ambiance de l’intrigue (plutôt inquiétante) et la personnalité du protagoniste principal (on ne peut justement pas parler de « héros »), qui rechigne à assumer ce qu’une prophétie veut faire de lui, ne tombe pas dans les bras de toutes les femmes qui croisent sa route et n’apprécie pas particulièrement d’être si doué avec les armes, font sortir cette série du lot des histoires de personnages messianiques.

Le dessin de Mario Alberti donne lui aussi une personnalité très affirmée à la série : vif, nerveux et dense, avec en plus une narration à la fois moderne et lisible, il enchante le lecteur par sa puissance d’évocation.

En deux tomes, Redhand s’affirme déjà comme une série de très bonne qualité. La preuve, si besoin était, qu’une collaboration transatlantique peut réussir sans qu’aucun des deux auteurs ne sacrifie de sa personnalité.

(par François Peneaud)

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[1Par exemple, Marvels (avec Alex Ross) ou Superman : Secret Identity (avec l’excellent Stuart Immonen).

 
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