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Trondheim désigne ses « ennemis » dans « 20 Minutes »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 2 février 2006                      Lien  
Dans le support privilégié qu'est « 20 Minutes », puisque celui-ci est partenaire du Festival, Lewis Trondheim ouvre les hostilités envers Michel-Edouard Leclerc et les journalistes. Certes, lors de la conférence de presse, il nous avait donné [un avant-goût->3248] du style qu'il entendait insuffler à sa présidence, parlant d'entrée de virer les journalistes qui ne lui plaisaient pas, tandis qu'il plaisantait sur un palmarès qui déclinerait toutes les enseignes de la grande distribution.

Dans le gratuit « 20 Minutes », il en remet une couche. Il est au calme, rentré chez lui ; il a eu l’occasion de mettre une nuit entre son élection et cette nouvelle journée passée à affronter les médias. En toute tranquillité, il annonce qu’il sera le président « qui va faire virer Michel-Edouard Leclerc » du Festival. Or, Leclerc est l’un des principaux sponsors de la manifestation, et à ce titre membre de droit de son conseil d’administration.

Par ailleurs, il s’attaque à nouveau à la presse : « Les journalistes savent que je ne les aime pas », dit-il. Et il désigne une première cible : Yves-Marie Labé du Monde. « Il faut nommer nos ennemis, aussi puissants soient-ils, dit-il. « Le Monde », c’est caca. Ce groupe a racheté Télérama pour en tirer le plus d’argent possible. Usuellement, cela ne se dit pas sinon on perd des articles et des ventes hypothétiques... » C’est cinglant, et il n’a pas l’intention de s’arrêter là. Dans un langage particulièrement guerrier, il ajoute : « J’aimerais bien nettoyer l’univers de la bande dessinée des pseudo-journalistes qui n’y connaissent rien. Je crois que le temps des consensus mous est fini, pour la BD et pour le reste... »

On se demande pourquoi cette attaque virulente contre le journaliste du Monde, dont la probité est reconnue par tous. Sans doute lui en veut-il d’avoir démasqué Frantico, le bloggeur-mystère qui ne serait autre que le lauréat du Grand Prix. Nous ignorons à cette heure quelle est la réaction du journal Le Monde, de Michel-Edouard Leclerc et des responsables du Festival qui ne sauraient assister à ce spectacle sans réagir. Cela n’augure pas en tout cas d’une présidence paisible. Nous souhaitons bien du plaisir aux organisateurs de la 34e édition du Festival.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En médaillon : Lewis Trondheim - Photo : Thomas Berthelon

 
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6 Messages :
  • Je pensais bien qu’il allais mettre le souk !

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    • Répondu par [SimplyMe] le 3 février 2006 à  00:43 :

      Concernant M-E Leclerc, ne pensez-vous pas qu’il faille prendre cette déclaration comme une simple raillerie à l’égard de celui qui a marqué cette 33ème édition d’un lobbying pour le moins pesant (en faveur de l’obtention du Grand Prix par un scénariste) ? L’entretien me semble décliné au "second degré", ça ressemble davantage a de la provoc’ qu’à un pamphlet... non ?

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      • Répondu par Li-An le 4 février 2006 à  22:48 :

        Un festival 2007 à ne pas manquer :-) Je réserve dès aujourd’hui mon billet de train :-))))

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  • Lewis est simplement en rogne contre Le Monde parcequ’Yves-Marie Labbé a dévoilé sa double identité. C’est plus facile de s’en prendre à un journaliste, voire à tous les journalistes spécialisés qui n’ont pas bonne presse dans la région de L’Association qu’à Benoît Mouchart, -DA du FIBD- qui lors de la remise des prix a interpellé Trondheim par un : "Bonjour Frantico !". Evidemment le FIBD et son comité de sélection encadré par M Mouchart a dernièrement eu beaucoup plus d’attention pour les publications de L’Association et de Trondheim lui-même que la presse -à l’exception notable de Libé-.

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  • Etonnant comportement que celui de Mr Lewis Trondheim qui ne va pas jusqu’au bout de ses convictions et de ses principes.
    S’il méprise autant les festivals BD, il n’a qu’à rester à Montpellier !
    S’il déteste les journalistes, il n’a qu’à refuser toute conférence de presse !
    S’il n’aime pas les prix, il n’a qu’à les refuser !
    On a bien constaté que ce n’est pas l’attitude qu’il adopte. Il y va et crache dans la soupe. Un pied dedans et un pied dehors, ce qui n’est pas une attitude très intelligente.
    Mr Lewis Trondheim donne l’image d’un gamin capricieux qui ne sait pas ce qu’il veut et non d’un adulte. J’y décèle également le signe d’une prétention certaine et finalement d’un goût des honneurs même s’il le nie. Rappelez vous en mai 2005 quand Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture, lui remettait publiquement les insignes de Chevalier dans l’ordre des Arts et des lettres...
    Je souhaite bien du courage aux organisateurs du Festival 2007. Personnellement, je serais assez tenté par une édition avec une affiche blanche, sans Président présent, en l’absence de tout éditeur compromis avec Mr Lewis Trondheim. Cela aurait de la gueule et la bande dessinée continuerait à tourner quand même !

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  • Lewis Trondheim est un ayatollah de la BD (comme son ami JC Menu), il l’a démontré à de nombreuses reprises lors de ses interviews et prises de position.
    Le petit monde des amateurs de BD a vu la tête de ce cher Lewis enfler au fil des festivals et des années.
    Le nommer Président est une bombe à retardement. Il veut faire tomber des têtes ? Il ferait mieux de cacher la sienne derrière son masque de Frantico (secret de polichinelle dans le milieu de la BD).
    Dommage, il a pourtant du talent...

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