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Trondheim persiste, les éditeurs et le FIBD tempèrent...

Par Nicolas Anspach Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 février 2006                      Lien  
[Nous évoquions la semaine dernière->3273] l'interview que {{Lewis Trondheim}} avait accordée au journal gratuit « {20 Minutes} ». Le récent Grand Prix du Festival de la Bande Dessinée d'Angoulême avait marqué son hostilité contre le journaliste du {Monde}, {{Yves-Marie Labé}}, tout en s'attaquant à la presse d'une manière générale. Il avait déclaré vouloir « {nettoyer l'univers de la bande dessinée des pseudo-journalistes qui n'y connaissent rien}»
.

Certains ont vu, au travers de ces paroles aux accents infantiles [1], une expression de cet humour second degré que le ministre Renaud Donnedieu de Vabres avait qualifié en mai dernier de "fraîcheur acide". Le reste de l’interview semble en témoigner. D’autres, au contraire, voient dans cette invective le signe que Lewis Trondheim a décidé d’utiliser la tribune inespérée que lui offre cette présidence pour "régler ses comptes" avec ceux qu’il désigne lui-même comme ses "ennemis".

La Charente Libre , qui a relevé les accents "sarkosyens" de la sémantique du dessinateur-scénariste en titrant : " Le président... veut kärchériser le festival de la BD", a rebondi sur cette polémique pour recueillir les réactions des principaux intervenants concernés par ces propos. Au premier chef, les éditeurs de Lewis Trondheim. Guy Delcourt, pour qui Lewis n’est pas seulement un auteur mais aussi le directeur de la collection "Shampooing", temporise. Il reste serein et trouve ce débat plutôt "vivifiant" ! Le responsable éditorial des éditions Dargaud, Philippe Ostermann, est quant à lui plutôt embarrassé. Il se dit « embêté, à titre personnel, par l’attaque contre le journaliste du "Monde" ». Mais il ne s’en montre pas étonné.

"Rebelle drôle" ou "drôle de rebelle" ?

Trondheim persiste, les éditeurs et le FIBD tempèrent...
Trondheim chez le ministre
"Rebelle drôle" ou "drôle de rebelle" ? Photo : DR

Du côté du Festival, son directeur général, Jean-Marc Thévenet, ne semble pas plus affecté que cela par les propos provocateurs tenus par le nouveau lauréat lors de sa conférence de presse, où il avait brocardé l’un de ses principaux sponsors de l’événement angoumoisin, Michel-Edouard Leclerc : « Depuis 2003, l’auteur président du festival n’est que président du jury : il ne repeint pas la ville à ses couleurs ! ». Autrement dit, Trondheim a peu de chance d’obtenir les pleins pouvoirs pour réformer le festival et de "foutre le boxon" comme il l’avait annoncé. Il n’aura, au mieux, qu’un rôle de conseiller dans la programmation de l’édition 2007.

On apprend également, dans le même article, que Lewis Trondheim ne souhaite pas voir au Musée d’Angoulême, contrairement à la coutume, une exposition rétrospective consacrée à son travail. Il se coupe ainsi de l’occasion de faire découvrir son univers aux visiteurs présents à Angoulême pendant et après le Festival. Ce refus se justifie surtout par une volonté de prendre la pose, de jouer à l’irréductible rebelle refusant les honneurs. Il avait pourtant accepté sans coup férir les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres qui lui avaient été remis par le Ministre de la Culture le 31 mai dernier, dans le cadre d’une manifestation -la Fête de la BD- pour laquelle l’Association avait appellé au boycott.

Comme on le voit, M. Trondheim est un rebelle quand ça l’arrange...

(par Nicolas Anspach)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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[1Il y déclare que « Le Monde, c’est caca ».

 
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