C’est un duo hautement romanesque qui est lancé à la poursuite du secret des manuscrits de la Mer Morte. Ary est à la fois Juif orthodoxe et paléographe ; Alex, archéologue, n’est pas versé dans la foi mais plutôt dans l’action. Dans ce tome 2, ils s’aperçoivent qu’une organisation non identifiée les suit pas à pas et tente probablement empêcher leur enquête d’aboutir. De nouvelles rencontres les attendent, et ceux qu’ils croisent ont beau les mettre en garde, ils ne renoncent pas à leur objectif : retrouver un rouleau manquant, perdu ou volé, dont le contenu s’avère explosif ; un document qui peut éclairer des aspects essentiels du Nouveau Testament et des débuts du christianisme.
Un ressort dramatique nouveau apparaît dans ce deuxième volume de la série Qumran : le sentiment amoureux ! Ary a beau être un Cohen, c’est-à-dire particulièrement détenteur de la filiation juive par tradition, il s’éprend d’une jeune chercheuse au comportement ambigu : est-elle là pour l’aider ou pour contrecarrer ses recherches ?
Si les aspects érudits du roman d’Eliette Abecassis restent survolés, et si le personnage d’Ary paraît toujours un peu invraisembable, la série bénéficie encore de la complicité entre notre jeune Juif orthodoxe - mais moderne - et son acolyte Alex, un mélange d’Indiana Jones et du Simon de Largo Winch. Ses répliques, lors des échanges animés entre les deux héros, sont souvent savoureuses, et font passer certaines naïvetés dans les dialogues.
Gemine restitue bien les ambiances de Paris et Londres, avec un clin d’oeil à l’Abbey Road des Beatles au passage.
Une fois n’est pas coutume, on peut souligner le remarquable travail de fabrication de cet album : la couverture, outre sa qualité graphique, comporte plusieurs matières donnant presque du relief au cartonnage.
Restent deux tomes pour percer enfin le secret du rouleau disparu, avec à présent un autre enjeu : Ary va-t-il renoncer à son engagement religieux pour tomber dans les bras d’une non-juive ?
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(par David TAUGIS)
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