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Le management de Dupuis désireux de racheter l’entreprise ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 mars 2006                      Lien  
Le départ du directeur général de l'entreprise, Dimitri Kennes, a jeté le personnel des éditions Dupuis dans une profonde stupeur. Celui-ci n'a pas manqué de réagir : selon la radio belge (RTBF), reprenant une information de Laurent Fabri dans le quotidien économique belge {L'Echo} , le management de Dupuis aurait fait une offre de rachat de l'entreprise à son actionnaire Média-Participations.

Le départ de Dimitri Kennes de l’entreprise carolorégienne a été l’élément déclencheur. Jusqu’ici, les départs du groupe (Laurent Duvault passé chez Soleil en 2004, Sébastien Gnaedig passé chez Futuropolis en 2005...) n’avaient pas fait trop de vagues, bien qu’ils laissaient transparaître le traumatisme causé par le rachat de Dupuis par le groupe Média-Participations. Le départ du jeune manager, très aimé de ses équipes, avait cependant surpris car il affichait, après vingt mois de direction à la suite de la démission en juillet 2004 de l’ancien administrateur de la maison, Jean Deneumostier, un bilan plutôt positif : 75 millions d’euros de chiffre d’affaires et environ 5 millions d’euros de bénéfices pour 2005, avec un catalogue fortement renouvelé, centré sur la relance tous azimuts du personnage de Spirou. Dès lors, l’incompréhension était totale.

Le management de Dupuis désireux de racheter l'entreprise ?
Les Editions Dupuis à Marcinelle
Photo : Nicolas Anspach.

Las, il semble que la greffon Dupuis sur l’arbre de Média-Participations ne prendrait pas. La RTBF (radio belge) annonçait ce matin dans son journal que les responsables du management de la société, « déçus par la perte de l’autonomie dans la gestion et la stratégie économique de l’entreprise » auraient fait une proposition de rachat de ses actifs pour 102 millions d’euros, soit exactement le prix payé par Média-Participations il y a vingt mois. Un prix qui aurait pu à l’époque avoir été surévalué en raison de l’intérêt que portait Flammarion sur ce dossier, en concurrence avec Média-Participations dans le rachat de l’éditeur carolorégien. La holding franco-belge qui contrôle déjà Dargaud, Le Lombard, Kana, Fleurus, Mango et une pléiade de petites maisons d’édition, aurait, toujours selon la RTBF, refusé cette offre, mais les discussions seraient toujours en cours.

Le personnel (environ 160 personnes) est en ce moment dans la plus profonde des interrogations et une rumeur persistante annoncerait le départ de l’éditeur Claude Gendrot si la situation devait rester en l’état. Nous attendons une annonce officielle de part et d’autre pour en savoir plus. Nous ne manquerons pas de vous informer des nouveaux développements.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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24 Messages :
  • Dupuis se bat pour son identité ,son particularisme qui en fait un maison à part dans le milieu de l’édition.
    Je ne peux que souscrire à ce combat de la dernière chance contre l’hégémonisme de Media Participations.
    Claude Gendrot et dimitri Kennes incarnent une idée généreuse de la bande dessinée et ont l’un comme l’autre un trés grand respect des auteurs.
    jamais au court de ma pratique de ce metier n’ai je rencontré des gens plus compétents attentifs et enthousiastes que chez Dupuis.Ils sont tous l’honneur de notre profession.
    Emmanuel Lepage

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    • Répondu par Maëster le 15 mars 2006 à  14:46 :

      Bien que n’étant pas auteur chez Dupuis, j’ai pu constater ailleurs que les regroupements de Maisons d’édition indépendantes sous un même toit, avec les ajustements budgétaires qui s’en suivaient, n’allaient pas vraiment dans le sens d’une meilleure défense des auteurs (curieusement, il semble que ces regroupements se fassent plutôt dans l’optique de meilleurs profits... pour les actionnaires, ce que ne sont pas les auteurs).

      Je ne peux donc que m’associer à la crainte légitime de mes collègues dupuisiens et soutenir leurs éventuelles revendications pour conserver leur autonomie, leurs bonnes conditions de travail, le suivi éditorial dont ils bénéficient et leur bien-être pour travailler en toute quiétude.

      Bon courage à toutes et tous.

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    • Répondu par Philippe Tome le 15 mars 2006 à  15:12 :

      Je souhaite, à la suite de ces réactions, manifester l’expression de mon soutien sans réserve aux efforts de l’équipe dirigeante et de tout le personnel des éditions Dupuis depuis la nomination de M. Kennes.

      Ayant été récemment mis au courant des points de vue de ce qui apparait comme l’opinion d’une très large majorité d’auteurs et constatant moi-même les résultats positifs des stratégies mises en place depuis les 20 derniers mois, il me semble important de me joindre sans réserve au mouvement qui est en train de former afin que ces voix puissent se faire entendre auprès de ceux qui, demain, auront à porter la responsabilité de la santé et du dynamisme des entreprises défendant ensemble, mais dans la richesse de leur spécificités, la Bande Dessinée Européenne.

      Je souhaite en appeler à la sagesse, à l’éthique et la clairvoyance de ces décideurs afin que ce secteur florissant de la création puisse continuer à se développer sans être entravé par des querelles de pouvoir, au meilleur bénéfice des lecteurs, des travailleurs qui y consacrent leurs efforts quotidiens mais aussi des créateurs et des investisseurs.

      Contrairement à certaines craintes, je souhaite rappeler -à moins d’être mal informé- que Dupuis, loin d’être mourant, demeure le premier éditeur de Bandes Dessinées en termes de succès économique tenant compte du fait que l’importation à bas prix de Manga dope artificiellement les chiffres des maisons ayant fait le choix de scier la branche sur laquelle elles sont assises.
      Vue sa réussite, Dupuis n’a pas dû faire ce choix auquel d’autres se voyaient contraints pour des raisons de rentabilité à court terme.
      Au risque de froisser certaines susceptibilités, il fallait bien que quelqu’un ose l’affirmer.

      Et que l’on n’aille pas m’accuser d’être chauvin ou culturellement raciste, je suis connu dans tout le milieu pour être un amoureux de la culture asiatique.
      De toutes les cultures du reste, pour peu qu’on leur laisse la possibilité de s’exprimer dans la liberté, la tolérance et le respect de leurs diversités.

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      • Répondu par ERNST le 15 mars 2006 à  22:20 :

        Je ne peux que faire part de ma solidarité à tout ce qui est dit dans ces messages et confirmer la véracité de ce qui y est écrit. Cela fait 15 ans que je suis publié par DUPUIS et c’est un bonheur de travailler avec une maison d’édition aussi compétente, humaine, réglo, sympa, intelligente...
        J’ose espérer que cela durera... Mais bon...

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        • Répondu par lax le 16 mars 2006 à  18:13 :

          Dupuis , c’est ma famille , j’ai de la peine à la voir dans une situation aussi difficile et
          je suis très fier du comportement de ses cadres,
          et aussi de la mobilisation de tous ses auteurs.

          Voilà qui prouve à quel point ce n’est pas une famille sans envergure !

          C.LAX

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          • Répondu par eric liberge le 17 mars 2006 à  09:13 :

            Les amis,
            Nous traversons une malheureuse période qui hélas suit le sens de la sombre actualité, à savoir la concentration des entreprises et des industries, au mépris des hommes. jusqu’ici, je pensais franchement que Dupuis pourrait par son identité forte, tirer son épingle du jeu de la mort qui s’opère, mais apparement il n’en est rien. Si le rachat de l’entreprise devient une réalité, je suis prêt à suivre. c’est la question qu’il faut se poser sans détour. Celle de l’avenir. Si ce rachat reste une utopie, rares seront les partenaires éditoriaux avec qui nous pourrons tisser un lien de confiance, comme celui que nous risquons de perdre et qui a fait notre joie de travailler avec Dupuis. Je veux dire à Claude Gendrot qu’il a tous ses auteurs derrière lui. Et surement les lecteurs aussi. Qu’il n’oublie pas cet état de fait. Claude, tu es précieux pour nous et la bande dessinée que nous défendons. Si par déontologie, tu choisissais de partir, nous en serions très malheureux. Surement que le paysage de la BD changerait encore un peu plus.
            Je ne veux pas trop penser à celà pour le moment.

            les amis, ça va ruer dans les bastingages et il faut se tenir prêts. Nous avons en face de nous un groupe qui fait fi des artistes. Une seule chose compte pour ces gens-là : l’argent et les chiffres. Il est plus que jamais temps de faire bloc aux côtés de ceux qui nous ont fait confiance.

            Amitiés à tous.
            E. Liberge

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            • Répondu par Olivier Laurent le 20 mars 2006 à  15:28 :

              Un ancien (+ de 18 ans de lecture attentive ;-) ) Lecteur de Spirou.

              Il est difficile de comprendre en quoi la politique de Media Participation amène à une quelconque plus value pour cette société.

              Cette plus value semble se limiter à des achats groupés de matières premières et de circuits commerciaux intégrés.

              On en oublierait presque que Spirou ne vend pas que du "carton" mais aussi les p’tits dessins dessus ?

              Une société ce sont des hommes, des relations sociales, de la confiance, une bonne entente, un projet commun. Sans eux vous pourrez vivre sur un catalogue pendant quelques années mais après ça quid ?

              Si j’étais actionnaire de Média participations, je serais extrêmement choqué par cette destruction de valeur qu’est entrain de faire le management actuel.

              Quand on est à ce point gauche sur les relations humaines, on se contente de gérer la comptabilité et on reste en dehors du management.

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  • Jamais Kid Paddle n’a été aussi bien exploité que pendant les 20 mois d’exercice de Dimitri Kennes. Que ce soit au niveau éditorial, contractuel ou contrôle de l’oeuvre dérivée. Aujourd’hui il démissionne en pointant son doigt vers le haut et en me disant : "Désolé mais je ne peux plus exploiter Kid Paddle de cette manière, on me met trop de bâtons dans les roues...". Comment pourrais-je ignorer ce signal fort qui devient carrément alarmiste quand le directeur éditorial démissionne à son tour ? Je soutiens Dimitri dans son projet qui d’ailleurs a déjà trouvé un financement. Le projet de Dimitri Kennes est réalisable, frappé du bon sens et sert autant les intérêts des auteurs que celui de Dupuis.

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  • Chers amis,

    Il y a des jours où il est bon de prendre sa plume et d’en appeler à la mobilisation de votre attention.

    Dupuis est en train de mourir.

    Bien sûr, le nom restera, mais que restera-t-il de l’âme de cette maison ?

    Dupuis, c’était le respect des auteurs, des conditions contractuelles et promotionnelles inouïes qui encadraient une œuvre pour lui assurer, sinon le succès, du moins la certitude d’être vue (ce qui de nos jours n’est pas rien, loin s’en faut). D’autres maisons le font, mais seul Dupuis le faisait pour l’ensemble de sa production, ne sacrifiant aucun petit sur l’autel de la gloire.

    On prenait une œuvre et on assumait ce choix pleinement et jusqu’au bout.

    Dupuis, c’était une équipe éditoriale proche, dévouée, chaleureuse et surtout extraordinairement compétente, une équipe soudée, un esprit de famille qui faisait que toute une maison de la secrétaire à la plus haute direction portait votre travail.

    Cet esprit m’a touché la première fois que je me suis rendu dans les locaux de Dupuis, à Marcinelle. Cela faisait à peine quelques mois que le projet Makabi était lancé. Il ne traînait dans les locaux que quelques vagues photocopies. Je m’y suis présenté avec mon frère dont j’avais emprunté le physique pour le héros de cette série. Tout le monde (ou à peu près) c’est retourné sur lui, en murmurant... « Mais c’est Makabi !... hé ! C’est Makabi ! »...

    Voila ce que c’était, l’esprit Dupuis. Une même passion qui irradiait toute une équipe, lui donnant sa force et son humanité.

    Bien sûr, vous l’aurez noté, j’en parle au passé. Non, que cette esprit soit déjà mort, mais parce que certains, puissants et impitoyables travaillent à son anéantissement.

    Après avoir promis de conserver à Dupuis sa totale indépendance, Media Participation est en train d’affirmer sa véritable politique qui consiste en une lente intégration et digestion de ce que fût Dupuis dans un monstre éditorial qui n’a d’autre but que de casser la concurrence entre éditeur, pour rogner encore un peu plus d’argent.

    Medias est sur le point d’aligner les contrats Dupuis sur les siens et aimerait créer un comité de lecture qui répartirait les différents projets entre les différentes composantes du groupe formé par Dargaud - Le Lombard et Dupuis. Tout ça, dans le but, bien sûr, de ne plus être en concurrence à l’intérieur même du groupe et donc, d’empêcher les auteurs de faire monter les enchères.

    On vous a dit qu’en devenant le premier éditeur européen, le groupe allait pouvoir mieux défendre vos albums, sorte de rouleau compresseur qui allait tout écraser sur son passage. La réalité du terrain a prouvé que c’était faux.

    En devenant monstrueux, le groupe n’en est pas moins devenu plus fragile. Alors que le catalogue Dupuis était défendu par une équipe de représentants alors que celui de Dargaud-Lombard était défendu par une autre, les trois éditeurs dépendent aujourd’hui du travail du même repré. Au lieu de renforcer leur position auprès des libraires, elle la fragilise : moins de temps pour défendre chaque album, impossibilité de mettre en concurrence des opérations Dargaud et des opérations Dupuis.

    A cela s’ajoute des difficultés de replacements auprès de la presse car l’offre de l’ensemble du groupe est trop énorme, un marketing unique pour les trois boites qui oblige les directeurs éditoriaux de Dupuis à se battre pour obtenir les budgets promotionnels qui leur étaient naturellement dévolus par le passé.

    Pour toutes ces raisons, Dimitri Kennes, le DG de Dupuis, a démissionné la semaine dernière, plongeant le personnel dans des abîmes d’inquiétude et de perplexité. Claude Gendrot (l’âme, le garant de cette maison) est sur le point de partir à son tour, jugeant qu’il est aujourd’hui impossible d’agir dans l’intérêt des auteurs et de la maison Dupuis.

    Quelque soit la façon de regarder la chose, affective ou tout simplement économique, le rachat de Dupuis par Media Participation est un échec pour vous, auteurs (pas pour les plus fragile d’entre vous, bien sûr, mais pour tous ceux qui ont besoin d’être soutenus pour apparaître).

    Face à ce désastre, l’équipe des managers de Dupuis (éditorial, commercial, financier, marketing...) a proposé à Media Particiation de lui racheter Dupuis pour le montant qu’ils l’avaient payés voici près de deux ans.

    L’offre a été refusée, mais les négociations ne sont pas interrompues. Le but de ce rachat serait de conservé à Dupuis son indépendance d’âme, son indépendance de décision, son indépendance commerciale, bref de maintenir le secteur concurrentiel dans la Bande Dessinée et surtout, une façon différente, plus attentive et humaine, de faire de la Bande Dessinée.

    Je crois important de vous informer sur cette situation et sur la nécessité de soutenir cette action sous peine de voir notre secteur ployer sous l’hégémonie d’un groupe qui n’a que peu de respect et d’intérêt pour vous.

    Ceci était un premier message pour faire un point sur la situation. Je vous tiens très vite au courant si il est possible de se montrer plus actif encore.

    Merci de votre attention.

    Amitiés.

    luc

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    • Répondu par Philippe Ostermann le 16 mars 2006 à  14:12 :

      Monsieur Brunschwig

      Votre réaction sur Actua BD ainsi que le mail que vous avez envoyé à certains auteurs m’oblige aujourd’hui à vous répondre.

      En effet vous mélangez contre-vérités, mensonges et mauvaise foi dans un savant cocktail et il est donc important de rétablir certaines vérités. Il y a les faits et il y a les phantasmes. Jouer avec ces derniers en cette période n’est pas du meilleur goût.

      En tant que directeur Editorial de Dargaud France, je bénéficie de la plus totale et de la plus complète indépendance, il en est de même pour Yves Schlirf, directeur éditorial Dargaud Bénélux et Kana, et Yves Sente, directeur éditorial du Lombard. Laisser croire à la constitution d’un comité chargé d’aligner les contrats et de répartir les projets est un mensonge éhonté. Les différents éditeurs du groupe se voient une fois par an pour discuter de leur vision du métier, de leurs envies et échanger des idées. Claude Gendrot a été convié à cette réunion, il n’est pas venu, je ne vois donc pas d’où vous pouvez sortir de telles inepties. Imaginez un seul instant que nous pourrions envisager de créer ce type de comité ne montre qu’une méconnaissance surprenante de votre part du métier d’éditeur.

      Il suffit d’ailleurs de regarder les catalogues de Dargaud ou du Lombard pour se rendre compte de cette indépendance, de cet amour du métier d’éditeur et du respect des auteurs.

      Il est aussi assez injurieux pour les auteurs qui nous font confiance et travaillent avec nous quotidiennement de présenter leur éditeur comme un monstre impitoyable.

      Je dois également rajouter qu’en deux ans, je n’ai eu qu’une réunion avec Claude Gendrot le 17 février 2006 pour voir ce que l’on pourrait faire pour harmoniser la collection Boule et Bill dont il est l’éditeur jusqu’au tome 24 pour les titres Dupuis et dont j’édite les suivants chez Dargaud.

      Est-ce cela que vous qualifiez d’une « lente intégration et digestion par un monstre éditorial » ?

      Le reste de votre mail est du même acabit, mélangeant fausses informations, rumeurs et phantasmes.

      Si j’avais un souhait à formuler, ce serait simplement que la prochaine fois que vous prendrez votre plume, vous vérifiez un minimum vos informations, afin d’éviter ce type de manipulation.

      N’hésitez donc pas à m’appeler ou à joindre Yves Schlirf, votre éditeur chez Dargaud pour en discuter.

      Philippe Ostermann

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      • Répondu par luc Brunschwig le 16 mars 2006 à  15:13 :

        Monsieur Ostermann,

        Je suis heureux de voir que vous ne répondez qu’à une partie de mon mail, la plus fantasmatique en effet, celle de la mise en commun du rédactionnel et d’une répartition entendue par éditeur. Je l’admets bien volontiers, cette partie là est davantage une supputation, de ma part et de quelques uns, au vu des intérêts futurs de Media Participation.

        Cette solution n’étant pas, pour l’instant, entrée dans les faits, je vous demande donc de me pardonner.

        En ce qui concerne l’appellation de « Monstre », je ne vois pas d’autre terme pour désigner un groupe aussi énorme que le vôtre. On peut en apprécier la taille. On peut aussi s’inquiéter d’un gigantisme qui n’a jamais aidé à humaniser les relations.

        Pour le reste, je vois avec plaisir (doux euphémisme) que vous ne nier pas ce que j’avance, même si vous usez de votre dénégation sur un des points pour mettre à bas toute mon argumentation. J’en prends acte et considère donc que le reste de mon message n’est pas démenti par vous ou votre maison d’édition.

        Mes lecteurs en tireront les conclusions qu’ils voudront bien tirer.

        Quant à ma connaissance de l’édition, quoi que récente, elle vaut sans doute la votre, à savoir qu’en tant que chef de département, nous dépendons de politique que nous ne maîtrisons pas toujours... Ne vous croyez donc pas à l’abri de surprises dans les prochains mois.

        Je m’en garde bien de mon côté.

        Sans rancune et ne vous considérant pas comme la cible directe de ce que vous pouvez considérer comme une attaque.

        luc

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        • Répondu par Philippe Ostermann le 16 mars 2006 à  16:04 :

          Monsieur,

          Je suis heureux de constater que vous reconnaissez avoir raconté n’importe quoi sur les domaines éditoriaux et c’est d’ailleurs à votre honneur. Domaines éditoriaux qui constituent quand même le coeur d’une maison d’édition.

          Je ne peux que vous assurez que pour le reste aussi, vous racontez n’importe quoi.

          Philippe Ostermann

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          • Répondu par luc Brunschwig le 16 mars 2006 à  16:19 :

            On est toujours le grand n’importe quoi des autres...
            Je peux vous assurer que votre gestion de la Bande Dessinée est un grand n’importe quoi pour moi... et pour beaucoup beaucoup d’autres... Et ça, l’avenir vous le confirmera.

            Répondre à ce message

  • Je ne peux que me joindre aux autres témoignages, Je n’ai jamais été mieux servi que par Dupuis.
    Quand je suis arrivé avec la série "Makabi" chez repérage, j’ai été accueilli à bras ouvert, on lisait enfin mes pages et on me donnait un avis pertinent, on nous a fait de la promo et on nous a enfin payé décemment. J’ai beaucoup aimé cette ambiance bon enfant si typique de Marcinelle ou tout le monde se parlait et ne demandais qu’a rendre service. je devais parfois me pincer pour être sûr que je n’étais pas en train de rêver...
    Maintenant je me dis qu’en effet, c’était un beau rêve et qu’il va falloir se réveiller dans un monde loin d’être rose ou l’ombre de Gaston Lagaffe ne viendra plus nous taquiner...

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Je tiens à vous faire savoir, chers collègues et chers lecteurs que je soutiens et soutiendrai toute initiative permettant à Dupuis de retrouver un maximum de son indépendance (si pas toute) pour le bien de nous tous, auteurs actuels et futurs, mais aussi pour le bien de notre BD européenne. Qu’elle reste riche et diversifiée, intelligente et distrayante avec des éditeurs soutenant et respectant leurs auteurs et donnant leur chance à chacun.

    Cela fait 18 ans que je travaille pour Dupuis, et depuis l’arrivée de la nouvelle direction, il y a vingt mois, j’avais senti un renouveau et une nouvelle énergie chez Dupuis.

    On veut nous l’enlever.

    Je ne suis pas d’accord.

    Bien à vous.

    Bruno Gazzotti

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  • Pareil. Je suis solidaire.

    D’autant plus que Dimitri Kennes a fait un travail remarquable et salué de tous.

    Répondre à ce message

  • Je voudrais contribuer à dire tout le bien que je pense des éditions Dupuis. Je suis arrivé dans une « famille » pour qui le mot accueil avait un sens.
    Des responsables qui quittent une réunion pour venir me dire qu’ils sont fiers de travailler avec moi, ça ne m’était jamais arrivé. Des directeurs de collection qui s’excusent de ne me rappeler avec un jour de retard, qui n’hésitent pas à se déplacer pour suivre le projet, pour nous aider dans nos doutes, moi, ça me botte. En arrivant pour la première fois dans les locaux alors que je m’étonnais de tant de zèle on m’a répondu « C’est vous les auteurs qui nous faîtes vivre. Pour cela vous nécessitez tout notre égard. »
    Je ne suis pas qu’un album qu’on sort parce qu’on a des impératifs financiers avec un imprimeur, un diffuseur, ou qu’on tient absolument à garder un espace linéaire chez les libraires qu’on ne refilera pas à la concurrence. J’ai fait un bouquin auquel croit l’équipe éditoriale, qui a été lu par l’ensemble du personnel qui m’en parle lorsqu’on se rencontre. Qui ont pensé à telle ou telle idée marketing et qu’il faudrait qu’on en parle. Je reviens chez moi gonflé à bloc et heureux de repartir sur une longue chevauchée solitaire face à ma page.
    Je me joins à Emmanuel Lepage lorsqu’il dit aimer cette idée généreuse de la bande dessinée incarnée par Claude Gendrot et Dimitri Kennes.
    Je travaille également avec les éditions du Lombard. Là aussi c’est une famille, elle est aussi généreuse, prévenante mais elle est surtout différente de Dupuis...
    Et je veux pouvoir continuer à choisir mon éditeur, continuer à me dire qu’il y a une identité Dupuis, Lombard, Dargaud. Que chacun a ses particularités, sa façon de fonctionner.
    Je ne suis pas contre Média-Participations, je suis pour Dupuis. C’est aussi simple que ça.

    A l’heure actuelle, les auteurs se mobilisent pour soutenir l’initiative de Dimitri Kennes, Claude Gendrot et au comité de direction de Dupuis : pour défendre l’identité de la maison, en n’hésitant pas à mettre en jeu leur propre avenir professionnel. La situation justifie des engagements forts de notre part.

    Christopher.

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    • Répondu par Étienne Davodeau le 15 mars 2006 à  17:23 :

      Claude Gendrot et son équipe ont toute ma confiance.
      Je soutiens totalement leur démarche.

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  • Bonjour à tous,

    Je viens d’apprendre avec stupeur la démission de Dimitri et ce qui se passe chez Dupuis...
    Je suis littéralement consterné !

    J’ai été engagé chez Dupuis par Dimitri et sa sympathique équipe éditorial ;Laurence Fievet et Benoît Fripiat, qui sont d’ailleurs devenu des amis...
    C’est grâce à eux que j’ai eu la chance d’hérité du personnage de "Violine" avec qui je m’amuse follement. Dès mon arrivé chez Dupuis, j’ai été reçu comme un roi...
    Jamais un éditeur ne m’avait traité comme ça...

    Benoît et Laurence (pour ne citer qu’eux)ne ce sont pas contentés de prendre mes pages et de les éditer ; ils ont pris très régulièrement le temps de me téléphoner pour prendre de mes nouvelles et de celle de ma famille...
    Ils m’ont sans cesse encouragé, conseillé, soutenu au fil de mes pages du tome 3 de Violine.

    Jamais je n’ai eu l’impression de n’être qu’une "machine à dessiner"...mais plutôt comme un membre à part entière d’une belle et grande famille...La famille Dupuis, dont j’avais si souvent rêver d’en faire partie !!!

    Travaillé pour "Spirou"...j’ai encore du mal à y croire !

    Dupuis, c’est pour moi le coeur de la BD ; ils l’ont pratiquement inventé !!! Dois-je vous rappeler toutes ces séries prestigieuses qui ont bercé mon enfance et sûrement la vôtre ?!?...Gaston, Spirou, Gil Jordan...etc...

    Et là, qu’est-ce qu’on m’annonce au beau milieu de mon rêve tout éveillé ?...Dupuis est menacé ?!?
    On veut nous enlever ce qui nous reste de féerique dans ce monde de brutes et de financiers sans scrupules ???

    AH,NON !!!!

    Alors, même si je ne suis qu’un tout petit, petit auteur de BD, hé bien, je m’élève contre ça ! Et je me joins à tous mes amis auteurs pour soutenir Dupuis.

    Et vive Spirou, nom d’un chien !!!

    Krings

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  • Un éditeur et un auteur, c’est avant tout la rencontre de deux personnes, entre lesquelles s’installe une relation de confiance, un choix et une vision partagé du livre qui va se faire. Ceux qui m’ont accueilli chez Dupuis, c’étaient Sébastien Gnaedig et Claude Gendrot.

    Le premier est parti, remplacé par une nouvelle génération d’éditeurs qui ont réussi à prendre la relève avec brio, tandis que Claude a toujours été là pour faire le lien. Et peu à peu, j’ai découvert, au-delà des éditeurs, toute une équipe, dévouée, passionnée, à l’écoute, profondément humaine, traitant tout le monde sur le même pied d’égalité : nouveau venu ou Grand Nom de la Bande Dessinée, auteur aux ventes confidentielles ou habitué du best-seller, vous êtes un auteur Dupuis. Point.

    Comme Christopher, je travaille avec d’autres éditeurs. Des gens aussi passionnés, avec des approches et des sensibilités différentes. Et en tant qu’auteur, cette liberté de pouvoir choisir ses interlocuteurs, dans des structures variées, c’est une liberté à laquelle je ne veux pas renoncer.

    Voilà pourquoi l’indépendance de Dupuis est primordiale.

    Sylvain Runberg.

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  • Presque 18 mois, c’est le temps qu’a duré l’accompagnement éditorial de Dupuis (personnalisé par Corinne Bertrand et Claude Gendrot) afin de me permettre de finaliser mon premier projet chez eux. Un temps durant lequel pas une semaine ne s’est passée sans qu’il n’y ait de contacts, de conseils, d’encouragements, de réactions afin de mettre en place le meilleur univers possible et de trouver son dessinateur idéal. Et tout cela avant même de signer un contrat commun, donc sans savoir s’ils verraient un jour le retour de cet investissement.

    Quel autre éditeur aujourd’hui peut faire preuve d’une telle qualité d’accompagnement ? (bon d’accord, j’en connais un autre mais curieusement, c’est un ancien de Dupuis qui dirige...).

    J’ai signé mon contrat il y a quelques semaines à peine et c’est bien évidemment un euphémisme d’affirmer vouloir continuer à travailler absolument avec les mêmes personnes.

    PS : Pour l’anecdote, mon projet raconte l’aventure d’agents temporels chargés de remédier aux erreurs de l’Histoire. Vont-ils avoir du travail plus tôt que prévu ?...

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  • Soutiens total à l’équipe éditorial et au projet en cours. C’est un bonheur de bosser avec vous et on veut que ça continue.

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  • A vous tous chez Dupuis a Marcinelle a Dimitri et Claude pour garder l’essentiel c’est a dire la liberté....un truc rare de nos jours... continuez a travailler ensemble dans cette ambiance
    Oui c’est rare !
    Je vous apporte mon soutient dans cette idée fine que vous avez de la bande dessinée

    merci a vous tous

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  • Permettez-moi d’apporter un opinion qui a une certaine distance physique, mais en même temps, peut-être un regard frais sur tout ça. Je suis résident du Québec, j’ai grandi à la lecture de Spirou. Mon mentor a toujours été Franquin, et j’ai la chance depuis décembre dernier de publier dans les pages de ce grand magazine. Ho, je n’ai qu’un tout petit truc, qui s’appelle "L’Astronaute" un strip sans prétention que je scénarise et que mon ami Jean-Philippe Morin dessine. On le fait avec le coeur et la passion...passion qui n’est pas étrangère au bonheur de travailler dans un si grand magazine.

    Je n’ai jamais été si bien traité que depuis mon arrivée à Spirou (carte de souhait pour la nouvelle année, dilgeance à m’expédier un numéro manquant, mëme le personnel comptable est plein d’attention et d’écoute !) Je publie depuis 35 ans au Québec, et même dans un magazine que j’ai aidé à fonder comme Safarir, je n’ai jamais eu autant d’attention.
    Tous ces problèmes à Spirou me plongent dans une profonde tristesse. Je souhaite ardemment que les gens qui en font son succès réussiront à dénouer la situation.

    Je suis de tout coeur avec vous !...même si un océan nous sépare !
    Spiroument vôtre.

    Mario Malouin, auteur.

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